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Propriétés spectroscopiques des complexes trans-[MO2(en)2]n+ (M: Re(V) et Os(VI)).


Carole Savoie et Christian Reber.


Département de chimie
Université de Montréal
C.P. 6128, Succ. Centre-ville
Montréal, Québec, H3C 3J7.

La spectroscopie électronique (luminescence et absorption) à basse température des complexes trans-dioxo du rhénium(V) avec des ligands azotés tels le 1-méthylimidazole1, la pyridine et le ligand cyano2,3 a permis de déterminer les fréquences de vibration symétrique Re-O (~900 cm- 1) et Re-Nligand (~200 cm- 1) à partir de la double progression présente sur le spectre expérimental. Dans une seconde étape, les effets apportés par la substitution du ligand azoté et du métal central ont été vérifiés. Le choix du ligand s'est arrêté à l'éthylènediamine et au tétraméthyléthylènediamine, vu le caractère chélatant. Le métal choisi était pour sa part l'Os(VI).
On observe pour les composés isoélectroniques de type trans-[MO2(en)2]n+, où M représente le Re(V) et Os(VI), une nouvelle luminescence, située entre 650 nm et 1250 nm (15 385 cm- 1 et 8 000 cm- 1). Les spectres d'émission et d'absorption des composés [ReO2(en)2]Cl et [ReO2(me4en)2]Cl présentent également des progressions vibroniques intéressantes, attribuées aux modes de vibration symétriques Re-O et Re-N (ligand), ce qui permet à la fois de caractériser l'état fondamental (émission) et les deux premiers états excités (absorption). Le spectre d'absorption du complexe [OsO2(en)2]Cl2 présente aussi cette structure vibronique intéressante permettant de caractériser les deux premiers état excités alors que l'on observe, pour le spectre de luminescence du même complexe, une bande non résolue. La comparaison des spectres de luminescence et d'absorption, mesurés à basse température, pour les complexes du Re(V) et de l'Os(VI) démontre l'effet important résultant de la substitution du métal et du ligand azoté sur la forme des bandes et sur l'énergie. Il est à noter que l'énergie obtenue pour le complexe d'osmium est comparable à celle publiée dans la littérature pour les ligands oxalate et malonate4,5.
L'analyse théorique des spectres de luminescence des complexes [ReO2(1-MeIm)4]I et [ReO2(en)2]Cl montre, pour la première fois, l'importance du couplage entre les modes de vibration métal-ligand, impliquant des ligands différents6. L'analyse théorique du spectre de luminescence à basse température du complexe [ReO2(me4en)2]Cl nous indique que la surface d'énergie potentielle de l'état fondamental correspond à un potentiel de Morse, où la constante d'anharmonicité wexe est de l'ordre de 0,0792 cm- 1. Les informations tirées des spectres expérimentaux et calculés nous renseignent sur les distorsions structurales et sur les surfaces d'énergie potentielle de l'état fondamental et du premier état excité, impliqués dans les transitions observées. Une interprétation détaillée des spectres d'absorption nous permet d'obtenir davantage d'information sur les états excités d'énergie supérieure.

Tableau 1: Comparaison des distorsions.
ComplexesEmax (cm- 1)dRe-O(Å) dRe-N(Å)
[ReO2(1-MeIm)4]I11 9000,08 -0,04
[ReO2(en)2]Cl 11 9000,09-0,06
[ReO2(me4en)2]Cl 15 3000,07-0,05
[OsO2(en)2]Cl213 700n.d.n.d.
Littérature2
[ReO2(py)4][BPh4]15 4000,07+/-0,03
K3[ReO2(CN)4]16 7000,09n.d.

Les résultats présentés dans cette communication sont publiés sous forme définitive dans les articles suivants:
C. Savoie, C. Reber, S. Bélanger et A.L. Beauchamp, Inorg Chem., 34, 1995, 3851.
C. Savoie et C. Reber, Coord. Chem. Rev. 171, 1998, 387.

Références:


1. C.Savoie, C. Reber, S. Bélanger et A.L. Beauchamp, Inorg. Chem., 34, 1995, 3851.
2. J.R. Winkler et H.B. Gray, Inorg. Chem., 24, 1985, 346.
3. H. Holden Thorp, J. Van Houten et H.B. Gray, Inorg. Chem., 28, 1989, 889.
4. W. Preetz et H. Schulz, Z. Naturforsch., 38b, 1983, 183.
5. C. Sartori et W. Preetz, Z. Naturforsch., 43a, 1988, 239.
6. D. Wexler et J.I. Zink, J. Phys. Chem., 97, 1993, 4903.


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