Après 50 ans, 40% des décès chez la femme sont reliés aux maladies cardio-vasculaires. Ces modifications s'expliquent en partie par une carence en oestrogène. Effectivement on dispose des données épidémiologiques soutenant que l'oestrogénothérapie substitutive post-ménopausique réduit le risque de maladie coronarienne de 50%. Ceci inclus une baisse de la mortalité cardio-vasculaire et une baisse de l'incidence de l'infarctus du myocarde même après ajustement pour les autres facteurs de risque. Angiographiquement, l'athéromatose est moins diffuse et moins sévère. L'addition d'un agent progestatif maintien ce bénéfice.
Plusieurs mécanismes physiologiques sont proposés pour expliquer l'effet cardioprotecteur des oestrogènes ; la baisse du cholestérol total et LDL, l'augmentation du cholestérol HDL (10-15%), la réduction de l'activité plaquettaire et l'accentuation de l'activité vasodilatatrice des prostacyclines et du facteur endothélial relaxant.
Deux études prospectives contrôlées par placebo à double issu et à allocation aléatoire, actuellement en cours, évaluent l'effet cardioprotecteur des oestrogènes : HERS (Heart and Estrogen/Progestin Replacement Study) et WHI (Women's Health Initiative).
Sur la base des évidences actuelles, il est recommandé que chaque femme ménopausée soit évaluée pour l'opportunité d'une hormonothérapie substitutive.
Reférences :
BELCHETZ, Paul-E. Hormonol treatment of postmenopausal women. N Engl J med 1994; 330:1062-71
The writing group for the PEPI trial. Effects of estrogen or estrogen/progestin regimens on heart disease risk factors in postmenopausal women. JAMA. 1995; 273:199-208
BARRETT-CONOR, E., BUSH, T. Estrogen and coronary heart disease in women. JAMA. 1991; 265:1861-1867
Rapport du Comité consultatif spécial sur la physiologie de la reproduction
Direction générale de la protection de la santé Santé Canada. La ménopause. 1995
Jacques Lapointe, M.D.
Cardiologue