La mise en culture d'échantillons respiratoires demeure la meilleure épreuve de laboratoire pour établir le diagnostic d'une légionellose. Cependant le Legionella Pneumophila ne pousse pas sur les milieux de culture usuels, et nécessite des milieux spéciaux. Le clinicien doit donc absolument aviser le laboratoire qu'il suspecte une légionellose. La détection dans le sérum d'anticorps spécifiques (sérologie) peut également être utilisée pour diagnostiquer une légionellose. Sa sensibilité est moindre que la culture. Elle ne peut-être interprêtée qu'en comparant les titres d'anticorps dans des sérums prélevés en phase aigue et en phase de convalescence de la maladie. Cette épreuve est particulièrement utile dans le contexte d'études épidémiologiques et moins utile pour le clinicien qui désire confirmer rapidement chez un patient en particulier son impression diagnostique.
L'érythromycine demeure dans la plupart des cas le traitement de choix de la légionellose. Il est bien connu que les patients peuvent se détériorer rapidement au début de la maladie. La légionellose cause souvent une dysfonction gastrointestinale ce qui peut interférer avec l'absorption d'antibiotiques oraux. C'est pour ces raisons que l'on recommande d'utiliser de préférence un traitement d'attaque par voie intraveineuse. La posologie recommandée est de 1 gm IV q 6h. A remarquer que des doses quotidiennes de 4 gm par voie intraveineuse causent souvent chez les patients une surdité réversible. En conséquence, plusieurs auteurs préfèrent ne pas dépasser 500mg IV q 6h. La réponse clinique survient habituellement en 3 à 5 jours. Il est alors possible de passer à une antibiothérapie par voie orale. L'activité "in vitro" des nouveaux macrolides (azithromycine, clarythromycine), des quinolones (ciprofloxacine, ofloxacine) est supérieure à celle de l'érythromycine. Malgré l'absence d'études cliniques contrôlées confirmant cette supériorité, le recours à ces nouveaux antibiotiques est proposé dans les cas de légionelloses sévères et chez les patients qui tolèrent mal l'érythromycine.
Références:
1- Yu, V.L. Legionella Pneumophila(Legionnaires' Disease) in Mandell et al ed. Principles and Practice of Infectious Diseases. Churchill Livingstone pp 2087-2097, 1994.
2- Edelstein, P.H. Antimicrobial Chemotherapy for Legionnaire's Disease: A Review. Clinical Infectious Diseases 21: (suppl 3) S265-76, 1995
Michel Laverdière M.D.
Département Microbiologie-Infectiologie HMR, Montréal