L'été, de plus en plus de patients nous interrogent sur le bon facteur de protection solaire et plusieurs d'entre eux sont inquiets. Existe-t-il des règles élémentaires à ce sujet?
Le choix d'une bonne préparation solaire est un élément essentiel pour réduire les effets nocifs de l'exposition au soleil. Le facteur de protection solaire (FPS), basé sur le pouvoir d'absorption de l'ingrédient actif et sur la mesure de l'efficacité du produit, est un système de classification établi pour aider les gens à choisir le degré de protection solaire qui leur convient. Toutefois, le FPS d'un écran solaire réfère, en général, à la protection contre les rayons ultraviolets B (UVB) seulement.
Après une exposition solaire, la majorité des modifications cutanées sont produites par les rayons UVB (290 nm à 320 nm). Les rayons ultraviolets A (UVA) contribuent à la production d'érythème, au photoviellissement cutané et à l'induction des cancers de la peau. Les UVA sont présents tant qu'il fait jour et ils ne sont pas arrêtés par les vitres ni par certains écrans solaires. En principe, tout bronzage, qu'il provienne dune exposition solaire ou d'un salon de bronzage, témoigne que la peau a subi des dommages. En fait, la pigmentation causée par le soleil, aussi appelée mélanogénèse, n'est qu'un mécanisme de défense de la peau contre les rayons ultraviolets.
De plus en plus, un FPS d'au moins 15, contenant un filtre UVA et UVB, est recommandé pour la majorité des types de peau. Les anciens critères de choix d'une préparation solaire, soit une protection maximale (FPS supérieur à 15) pour les sujets qui brûlent toujours et ne bronzent jamais (phototype 1) et une protection nulle ou minimale pour les sujets qui brûlent rarement ou jamais et bronzent toujours (phototypes V et VI) sont de moins en moins utilisés.
Il y a deux formes d'écran solaire topique soit la forme chimique et la forme physique. Les écrans chimiques (par exemple, PABA, esters de PABA, benzophénones, méthoxycinnamates, octyl de salicylates, parsol 1789, eusolex 6300) agissent par absorption et filtration et diminuent alors la pénétration des UV à travers la peau. Les écrans physiques (par exemple, dioxyde de titane, talc, kaolin) dispersent les rayons UV et la lumière visible. Parmi les excellents écrans solaires on retrouve, entre autres, Ombrelle 15 ou 30, PreSun 30, écran physique PreSun 21, Sunscreen 400, Aquaderm 15 ou 30, RV pack (écran physique opaque) et Anthélios L 60 ou 20 (parsol 1789, mexotyl SX, eusolex 6300 et dioxyde de titane).
Enfin, à part l'utilisation d'un écran solaire de FPS 15 et plus, il y a quelques règles à respecter.
- Les individus roux à peau claire doivent renoncer au bronzage.
- Observer la plus grande prudence lors des premières périodes d'irradiation et en augmenter graduellement la durée. Pour les individus blonds à peau claire, s'exposer progressivement au début en augmentant le temps d'exposition sans protection de 15 minutes chaque jour.
- Appliquer l'écran solaire 20 minutes avant l'exposition au soleil.
- Éviter de s'exposer entre 1 1 h et 14 h , période pendant laquelle on reçoit essentiellement des UVB. - Éviter la position couchée, sans mouvements, type bain de soleil.
- Bien protéger les régions sensibles du visage et du corps (zones habituellement découvertes) en appliquant un écran UVA et UVB haute protection et hydrofuge toutes les deux à trois heures.
- Hydrater la peau avant, pendant et après l'exposition solaire.
- Les vêtements et les chapeaux constituent de bons écrans. Toutefois, les vêtements blancs, mouillés ou à mailles relâchées permettent une pénétration considérable des rayons UV.
- L'ombre et la brume ne protègent pas suffisamment contre un coup de soleil. Certains facteurs dans l'environnement augmentent la dose totale de radiations reçues: le sable blanc sur la plage, la neige, les édifices et les surfaces métalliques brillantes ou peintes.
- Ne pas utiliser de produits photosensibilisants sans protection:
a) médicaments systémiques, par exemple, naproxen, diltiazem, thiazioles, captopril, tétracyclines, etc.
b) médicaments topiques, par exemple goudron et dérivés, trétinoïnes, chlorhexidines, etc.
c) cosmétiques et parfums, par exemple musk, ombrette, huiles essentielles, etc.
Comme les dommages causés par le soleil sont cumulatifs et à long terme, une bonne photoprotection chez l'enfant est d'autant plus importante. De bonnes habitudes se prennent dès le jeune âge.
Référence
1. Friedlander, Y, Lowe, NY. Sunburn and sunscreens. Dans: Demis, DY (éd.): Clinical dermatology. Lippincott-Raven publishers, Philadelphie, New York, (4) 19-6:1, 1995.
Eva Rozenfarb, M.D.
Dermatologue