SEMAINE 1: TISSU EPITHELIAL: EPITHELIA DE RECOUVREMENT

1) Epithélia simples non modifiés:

B22 16-1-2 rein de cobaye, H-PAS

Examinez d'abord la lame à l'oeil nu pour vous situer. Le rein a été coupé longitudinalement, on peut y distinguer les deux parties principales: le cortex, sous la surface convexe de l'organe, et la médulla, le reste. Nous sommes présentement intéressés à la médulla.

Montez la lame sur la platine du microscope et examinez-la au plus faible grossissement (objectif 4X). Le condensateur doit être abaissé et le diaphragme grand ouvert. Remarquez tout d'abord que ce que vous voyiez en haut et à gauche lors de l'examen à l'oeil nu se trouve maintenant en bas et à droite. Cela relève de la géométrie des pièces optiques du microscope; il faudra vous habituer.

Localisez la médulla. Elle se compose presque exclusivement de tubules; dans la région qui jouxte le cortex, les tubules apparaissent en coupe longitudinale, puis, plus profondément dans la médulla, en coupe transversale ou oblique, et encore en coupe longitudinale dans la région du hile (à la sortie du rein).

Passez au grossissement supérieur (objectif 10X) et balayez à nouveau la médulla d'une région à l'autre. Vous remarquez sans doute que les tubules se distinguent non seulement par leur plan de coupe mais aussi par l'épaisseur de leurs parois. Bien qu'elles soient toutes composées d'une seule couche cellulaire, donc d'un épithélium simple, elles se distinguent par la forme des cellules qui les composent: pavimenteuses, cuboïdales ou cylindriques.

Passez au grossissement supérieur (objectif 40X). Montez le condensateur et fermez quelque peu le diaphragme pour condenser la lumière. Habituez-vous à manipuler les parties du microscope, lors des changements de grossissements, de sorte à obtenir les meilleures conditions d'illumination. Localisez les trois types d'épithélium: simple pavimenteux, simple cuboïdal et simple cylindrique. Il peut s'avérer plus facile de le faire si vous alternez d'un grossissement à l'autre plusieurs fois. Distinguez la face basale de la face apicale des cellules. La surface basale de l'épithélium est régulière, l'apicale plutôt irrégulière. Cette coloration vous permet de visualiser la membrane basale, sous la base de l'épithélium. Qu'est-ce que la membrane basale? Voyez comme les noyaux arrondis des cellules pavimenteuses font saillie dans la lumière des tubules, à cause de la minceur de leur cytoplasme.

Scrutez aussi chaque type de cellules: noyau, cytoplasme, leur coloration respective. Pourquoi le cytoplasme apparaît-il si pâle?

 

2) Epithélium simple cylindrique de sécrétion:

A95 14-4-1 estomac de chien, HE

Examinez d'abord la lame à l'oeil nu. Vous distinguez deux régions: rose, à gauche, qui consiste grandement en tissu musculaire et violette, à droite, en tissu épithélial. C'est cette dernière qui nous intéresse, plus particulièrement la surface.

Au microscope, examinez la coupe à faible grossissement (objectif 4X); vous réalisez que la région d'intérêt se situe maintenant dans la gauche du champs d'observation. Passez au grossissement supérieur. Examinez l'épithélium de surface: simple cylindrique muqueux. Toutes les cellules qui le composent sont du même type: cylindriques muqueuses. Les noyaux bien colorés occupent une position basale dans les cellules et se trouvent à peu près tous au même niveau. Le cytoplasme apical, d'aspect homogène, est rempli de mucus qui se colore mal; il a une qualité réfractaire (jouez de la vis micrométrique). Pour vous faciliter la tâche à ce stade-ci, choisissez un champs d'observation où les cellules apparaissent telles que décrites. Détectez-vous la membrane basale?

 

3) Epithélium simple cylindrique de sécrétion et d'absorption:

A97 14-5-1 duodénum de rat, TM

A98 14-5-2 duodénum humain, HE

Pour ces deux préparations concentrez-vous sur l'épithélium de surface. Les cellules qui le composent appartiennent à deux types. Environ 90% d'entre elles sont des cellules dites d'absorption (elles absorbent les produits de la digestion): cylindriques, ayant un cytoplasme non pas homogène et réfractaire mais granulaire (jouez de la vis micrométrique) et une surface apicale dentelée à cause des nombreuses microvillosités qui, sans être distinctes au microscope photonique, forment ce qui est appelé une bordure en brosse; leur noyau se situe dans le tiers basal de la cellule. Les autres cellules sont sécrétrices de mucus, semblables à celles de l'épithélium gastrique; insérées entre les cellules absorbantes, elles ont la forme d'un calice, d'où leur nom de cellules caliciformes. Colorées au TM, le mucus turquoise les met en évidence. Les noyaux des cellules sont à peu près tous au même niveau de l'épithélium.

Voyez-vous la membrane basale sur ces préparations?

 

4) Epithélium simple cylindrique cilié:

B41 18-1-4 épididyme, HE

Les cellules cylindriques de cet épithélium se distinguent des autres que vous avez étudiées jusqu'ici par la présence de cils à leur surface apicale. Le battement de ces cils permet la progression des spermatozoïdes dans la lumière des tubules (les spermatozoïdes sont peu mobiles d'eux-mêmes à ce stade de leur maturation). Si vous avez déjà développé un certain sens de l'observation, vous remarquerez peut-être que dans nombre de ces tubules l'assise de cellules cylindriques ciliées est sous-tendue d'une assise de petites cellules cuboïdales; certains auteurs soutiennent qu'il ne s'agit pas de deux couches cellulaires mais d'un épithélium pseudostratifié.

Faites-vous la distinction entre épithélium cilié et épithélium à bordure en brosse? Revoyez la lame A98 14-5-2, si nécessaire.

 

5) Epithélium pseudostratifié cilié et de sécrétion:

A72 13-4-5 trachée HE; A73 13-4-6 trachée TM

Sur ces préparations, identifiez d'abord la trachée, sans vous attarder à l'organe, puis repérez l'épithélium qui la tapisse. En passant au grossissement supérieur (objectif 10X), vous remarquez immédiatement la plus grande quantité de noyaux que renferme cet épithélium, comparé à l'épithélium simple. Allez au grossissement supérieur (objectif 40X) pour une analyse détaillée. L'épithélium pseudostratifié ne possède qu'une couche véritable de cellules mais leurs noyaux se situent à différentes hauteurs. Ces cellules atteignent toutes la surface basale de l'épithélium et participent toutes à la formation de la membrane basale (la distinguez-vous sur cette lame?), mais toutes n'en atteignent pas la surface apicale. Celles qui le font sont des cellules cylindriques: la majorité d'entre elles décorées de cils, les autres sécrétrices de mucus. Ces dernières se reconnaissent par la pâleur de leur cytoplasme apical et leur forme en calice, moins évidente ici. Les cellules qui n'atteignent pas l'apex de l'épithélium (ou ne l'atteignent que par un mince filet cytoplasmique difficile à détecter, selon certains auteurs) sont de plus petites cellules, probablement les cellules-souche. Leur noyau occupe généralement une position plus profonde dans l'épithélium et est arrondi comparé à celui, souvent allongé, des cellules cylindriques.

 

6) Epithélium stratifié pavimenteux non kératinisé:

A69 13-4-2 trachée et oesophage, HE

A l'oeil nu vous voyez deux structures sur cette lame, l'oesophage à gauche et la trachée à droite, toutes deux en coupe longitudinale. C'est l'oesophage qui nous intéresse maintenant. Celui-ci est un tube grandement musculaire dont vous voyez la lumière centrale. L'épithélium qui la tapisse doit retenir votre attention.

Observez cet épithélium à faible grossissement (objectif 4X). Vous remarquez tout de suite ses nombreuses assises cellulaires, et la diversité des formes et tailles cellulaires. Pourquoi appelle-t-on cet épithélium stratifié "pavimenteux"? En utilisant les objectifs 10X et 40X tour à tour, étudiez les cellules de la base à la surface de l'épithélium. Que notez-vous quant à leur forme, leur taille et l'orientation de leur noyau? Distinguez-vous les membranes cellulaires qui les délimitent? Détectez-vous la membrane basale? Toutes les cellules participent-elles à la formation de celle-ci? Nommez deux fonctions importantes des cellules situées à la base de l'épithélium. Est-il possible de déceler dans cet épithélium, comme dans tout autre que vous avez examiné, les jonctions cellulaires qui retiennent ensemble les cellules?

 

7) Epithélium stratifié pavimenteux kératinisé:

A42 11-1-1 peau glabre HE

La peau comprend un épithélium doté de résistance et d'étanchéité remarquables qui assurent une protection générale à l'organisme qu'elle recouvre totalement. Identifiez, à l'oeil nu et avec l'oculaire inversé, l'épithélium de recouvrement et regardez-le au microscope à faible grossissement (objectif 4X) puis à grossissement intermédiaire (objectif 10X). Deux parties principales, l'une superficielle et dépourvue de noyaux cellulaires et l'autre semblable à l'épithélium oesophagien, sont séparées par une région acellulaire orangée et réfractaire. Les deux parties constituent l'épithélium stratifié pavimenteux kératinisé, la kératine étant cette région superficielle acellulaire. A l'aide de l'objectif 40X, décrivez cet épithélium en détail.

 

8) Epithélium de transition:

B29 16-2-1 vessie urinaire de singe, TM

Examinez maintenant l'épithélium stratifié qui tapisse la vessie. Sa caractéristique principale réside en sa couche cellulaire superficielle, les cellules en ballonnet. Elles ressemblent à des ballons lorsque la vessie est vide et leur forme arrondie fait saillie dans la lumière de l'organe. Etirées lorsque la vessie se remplit d'urine, elles deviennent pavimenteuses. De cette propriété des cellules d'adapter leur forme au besoin de l'organe vient le terme d'épithélium de transition.