SEMAINE 2: TISSU EPITHELIAL: GLANDES EXOCRINES

TISSU CONJONCTIF ORDINAIRE

TISSU EPITHELIAL: GLANDES EXOCRINES

1) Glandes simples tubulaires séreuses:

A46 11-2-2 glandes sudoripares de la peau abdominale, hémalun A42 11-1-1 glandes sudoripares de la peau glabre, HE

Examinez la première lame (A46 11-2-2) à l'oeil nu puis avec l'oculaire inversé. Sa coloration diffère de toutes celles que vous avez déjà vues. Seul l'hémalun (hématoxyline oxydée) a été utilisé et il n'imprègne la couleur qu'aux structures basophiles, à toutes fins pratiques aux noyaux. A cause de la composition histologique de cet organe, peu de structures se colorent. Ceci présente l'avantage de particulièrement bien mettre en évidence les glandes sudoripares: glandes simples, tubulaires et séreuses.

Observez la lame à faible grossissement (objectif 4X). En vous souvenant de ce que vous avez déjà vu de la peau, repérez l'épithélium de surface. Vous remarquez, en passant, que la kératine n'est pas colorée. A une bonne distance sous l'épithélium repérez les glandes sudoripares, qui apparaissent comme de petits îlots de tubules coupés transversalement pour la plupart.

Passez aux grossissements suivants (objectifs 10X et 40X), en alternance. Distinguez unité sécrétrice de canal excréteur. Comment en décrire les épithélia respectifs? Expliquez comment il se fait que ces glandes tubulaires semblent alvéolaires. Entre les îlots glandulaires et l'épithélium de surface, cherchez des canaux excréteurs en coupe longitudinale (il se peut que votre lame n'en contienne pas).

Utilisez l'autre lame (A42 11-1-1) pour identifier à nouveau les glandes sudoripares: unités sécrétrices et canaux excréteurs. Il est possible de trouver des canaux excréteurs coupés longitudinalement.

La sécrétion des glandes sudoripares ne peut se qualifier de pûrement séreuse, comme l'est celle de glandes produisant des enzymes digestifs, par exemple. Elle n'est pas muqueuse non plus; elle n'a pas la densité du mucus mais davantage celle du sérum.

 

2) Glandes simples tubulaires mixtes:

A95 14-4-1 glandes gastriques d'estomac de chien, HE

Vous avez déjà étudié l'épithélium de surface de cet organe. Cet épithélium décrit des invaginations appelées cryptes, elles-mêmes à l'origine d'invaginations qui se sont différenciées en glandes gastriques.

Réexaminez la lame à l'oeil nu puis à faible grossissement. Distinguez épithélium de surface et cryptes des glandes gastriques. A ce niveau de l'estomac (fundus), les glandes sont beaucoup plus longues (profondes) que les cryptes. Epithélium de surface et cryptes sont colorées rose foncé; les glandes prennent une teinte violette. Choisissez un champs d'observation où les glandes sont coupées longitudinalement et passez au grossissement suivant (objectif 10X). Vous pouvez trouver une glande connectée à la base d'une crypte, vous verrez rarement une glande coupée sur toute sa longueur. Cette préparation permet néanmoins d'apprécier la morphologie franchement tubulaire de ces glandes. Qu'est-ce qui détermine qu'une glande est simple ou composée?

Examinez avec l'objectif 40X les cellules glandulaires. Certaines se colorent en violet et ont un cytoplasme d'aspect granulaire: il s'agit de cellules séreuses, sécrétrices d'enzymes. D'autres se colorent peu, en rose pâle, et possèdent un cytoplasme homogène et réfractaire à la lumière: il s'agit de cellules muqueuses. Comparez ces cellules muqueuses arrondies des glandes gastriques aux cellules muqueuses cylindriques de l'épithélium de surface.

 

3) Glandes simples alvéolaires mixtes:

A97 14-5-1 glandes duodénales du rat, TM

Examinez cette lame à l'oeil nu et avec l'oculaire inversé pour y repérer la lumière centrale, les villosités intestinales, les couches musculaires externes. Repérez une zone pâle à l'intérieur de la couche musculaire; elle renferme les glandes duodénales. Observez ces glandes au microscope à faible grossissement (objectif 4X) puis aux grossissements supérieurs. Identifiez les unités de sécrétion alvéolaires. Certaines se composent de cellules séreuses, d'autres de cellules muqueuses. Sur cette préparation, comment faites-vous la distinction entre unités muqueuses et séreuses? Voyez-vous des canaux excréteurs?

 

4) Glandes composées alvéolaires séreuses:

A100 14-5-4 pancréas exocrine, TM

Cette même coloration d'un autre organe, le pancréas, révèle-t-elle la présence de cellules muqueuses? Non, car le pancréas exocrine ne comprend que des unités sécrétrices d'enzymes, donc séreuses.

Faites-vous une distinction entre la portion basale et la portion apicale de la cellule? La portion basale contient le noyau et son cytoplasme avoisinant se colore intensément à cause de l'abondance de matériel basophile (ribosomes) nécessaire à la synthèse des protéines enzymatiques que l'organe fournit à l'organisme. Le cytoplasme apical renferme les enzymes fraîchement synthétisées, d'où son aspect granulaire et sa propriété acidophile (dans ces conditions de préparation). Détectez les canaux centroacinaires et intercalaires. A plus faible grossissement, repérez d'autres canaux excréteurs de gros calibre. Décrivez les épithélia qui les tapissent.

 

5) Glandes composées alvéolaires séromuqueuses:

A89 14-2-1 glandes salivaires, HE

A90 14-2-2 glandes salivaires, H-PAS

Examinez ces deux préparations de glandes salivaires à l'oeil nu et avec l'oculaire inversé. Vous voyez qu'elles comprennent deux régions distinctes, à propriété tinctoriale différente. Sur 14-2-1, une région correspond à un regroupement d'unités séreuses et l'autre d'unités soit muqueuses soit mixtes (selon les coupes) et sur 14-2-2 d'unités séreuses et unités muqueuses. Examinez-les au microscope. Distinquez les deux types cellulaires. Cette préparation s'avère particulièrement utile pour visualiser les canaux excréteurs. Décrivez-les.

Observez les membranes basales sur la préparation colorée au PAS. Comparez les deux préparations en ce qui concerne cette structure commune à tous les épithélia.

 

6) Glandes salivaires en formation

A83 14-1-1 cavité orale de porc nouveau-né

Sans trop vous attarder aux détails anatomiques, essayez de repérer les structures suivantes: dent (encore dans la gencive), gencive, face externe de la mâchoire avec la peau, face interne de la mâchoire. Du côté de la peau, vous pouvez peut-être voir des glandes sudoripares en formation. A l'intérieur de la mâchoire se retrouve la glande sous-mandibulaire: glande salivaire composée dont les unités secrétrices et les canaux excréteurs peuvent être différenciés.

 

TISSU CONJONCTIF ORDINAIRE

1) Tissu conjonctif dense et lâche de la peau:

A45 11-2-1 peau abdominale, HE

A46 11-2-2 peau abdominale, hémalun

A47 11-2-4 peau du doigt, HE

A52 11-2-9 peau, H-orcéine

A48 11-2-5 scalp, HE

A49 11-2-6 peau très poilue, TM

Les deux premières lames (A45 11-2-1 et A46 11-2-2) proviennent d'une même région corporelle mais ont été colorées différemment. Observez-les à l'oeil nu puis avec l'oculaire inversé. Vous reconnaissez aisément l'épithélium de surface. Sous lui, les fibres collagéniques décrivent un parcours sinueux visible. Observez A45 11-2-1 au microscope à faible grossissement (objectif 4X). La majorité du tissu qui se trouve sous l'épithélium est du tissu conjonctif dont seules les fibres collagéniques sont colorées sur cette préparation, disposées de façon assez régulière, sinueuse. Parmi elles: quelques vaisseaux sanguins et glandes sudoripares. Passez aux grossissements supérieurs pour examiner en détail les fibres et les cellules qui les produisent, les fibroblastes.

Vous ne détectez que les noyaux des fibroblastes. Les fibres sont sécrétées à leur surface et font donc partie du compartiment extracellulaire. Comment se fait-il, alors, que les noyaux de fibroblastes semblent "faire partie" des fibres?

Regardez A46 11-2-2 au microscope. Vous avez déjà utilisé cette préparation pour l'étude des glandes sudoripares. Bien que non colorées, vous voyez néanmoins les fibres de collagène et pouvez apprécier leur densité et leur orientation. Observez les fibroblastes. Identifiez-vous certains autres types cellulaires du tissu conjonctif?

Le tissu conjonctif doit seoir à la forme et à la fonction de la région corporelle recouverte par la peau dont il fait partie. C'est ainsi que l'orientation et la densité des fibres varient. Examinez A47 11-2-4 qui provient du bout du doigt, et comparez le tissu conjonctif de cette peau à celui de la peau abdominale. Notez la variation du tissu conjonctif d'une région à l'autre sur cette même coupe. Remarquez aussi que profondément à la couche conjonctive dense se situe du tissu conjonctif moins dense parmi lequel résident des lobules de tissu adipeux. Ne vous y attardez pas car nous y reviendrons plus tard.

A52 11-2-9 provient d'une région cutanée comparable à celle des deux premières lames. Utilisant l'orcéine, elle met en évidence les fibres élastiques, noires, parmi les fibres collagéniques, rose foncé. Comparez les deux types de fibres. Bien que coupées plutôt obliquement sur cette lame, l'on voit que les fibres de collagène sont plus longues et sinueuses que les fibres d'élastine et que leur diamètre dépasse celui des fibres élastiques. Distinguez-vous les noyaux de fibroblastes?

Les coupes précédentes provenaient soit de peau glabre ou de peau peu poilue. La présence de nombreux poils dans certains types de peau affecte l'arrangement du tissu conjonctif, comme vous voyez sur la coupe de scalp, A48 11-2-5. Vous réalisez que sur A49 11-2-6 presque tout l'espace occupé par du tissu conjonctif dans les autres peaux est ici remplacé par la racine des poils. Colorée au TM, cette préparation montre les fibres collagéniques électivement colorées turquoise.

 

2) Fibres élastiques:

A75 13-5-2 poumon, orcéine

A77 13-5-4 poumon, HE

Vous avez étudié les fibres élastiques de la peau. Ce type de fibres se rencontre dans plusieurs autres organes, notamment ceux qui subissent des changements volumétriques de façon répétitive et qui requièrent donc de l'élasticité pour accomplir leur fonction.

Observez A75 13-5-2 à faible grossissement pour vous orienter; ne vous attardez pas aux structures pulmonaires que vous ne pouvez encore identifier. Passez aux grossissements supérieurs et repérez les fibres élastiques, légèrement colorées en noir. En quoi ressemblent-elles à celles de la peau? Passez à la lame suivante (A77 13-5-4) qui présente le même organe coloré à l'HE, qui ne révèle donc pas les fibres élastiques. Pourtant, les fibres élastiques sont aussi nombreuses sur celle-ci que sur la coupe précédente.

 

3) Fibres réticulaires:

A60 12-3-1 rate, HE

A61 12-3-2 rate, argent

A l'instar des fibres collagéniques et élastiques, les fibres réticulaires se retrouvent dans le tissu conjonctif interstitiel. Elles abondent particulièrement dans les organes lymphatiques et hémopoïétiques, où elles forment un genre de réseau tridimensionnel dans les interstices duquel se situent les cellules de l'organe.

La rate est un organe lymphatique, et hémopoïétique durant la vie embryonnaire et même adulte chez plusieurs espèces animales. Pour vous situer, examinez à l'oeil nu et au microscope à faible grossissement la coupe de rate colorée à l'HE (A60 12-3-1) puis celle à l'argent (A61 12-3-2) qui dévoile les fibres réticulaires. Ce n'est qu'avec l'objectif 40X que vous les verrez bien. Comparez les deux préparations mais ne vous attardez pas à la rate en tant qu'organe. Comparez ces fibres aux deux autres types. Essayez de vous imaginer le réseau qu'elles forment en trois dimensions.

 

4) Tissu conjonctif régulier dense: tendon:

A03 3-5-1 tendon et muscle, TM

A04 3-5-2 tendon et muscle, HE

A19 8-1-2 muscle strié squelettique, HE

Les fibres collagéniques, lorsque densément amassées et orientées en parallèle, forment des structures très solides et dotées de grande résistance, mais pliables; il s'agit des tendons et ligaments. Ces lames vous montrent l'insertion tendineuse dans le muscle strié; examinez-les à l'oeil nu puis à faible grossissement.Colorée au TM, la première (A03 3-5-1) facilite la distinction entre les fibres collagéniques ordinaires, turquoises, le tendon même, rouge, et le muscle strié, brunâtre. Tissus conjonctif et musculaire partagent une origine embryonnaire commune, le mésenchyme (un dérivé du mésoderme) et ce n'est que relativement tard, au cours du développement, que celui-ci se différencie en l'un ou l'autre tissu. Aux grossissements supérieurs, notez les différences entre fibres de collagène ordinaires et tendon véritable: densité, abondance des noyaux de fibroblastes, vascularisation et coloration qui indique une différence chimique entre les deux types de collagène. Essayez de faire la même analyse avec la lame colorée à l'HE (A04 3-5-2) et avec A19 8-1-2. Il est important de distinguer tissu conjonctif de tissu musculaire, ce que vous pourrez faire aisément dès que vous aurez étudié le tissu musculaire.

 

5) Capsules d'organes:

B39 18-1-2 testicule, HE

Les fibres collagéniques denses peuvent être orientées dans différentes directions en formant un plan (feuillet), et subir ainsi des étirements dans plusieurs directions tout en conservant leur solidité. C'est ce en quoi consistent les feuillets conjonctifs enveloppant les organes, communément appelés capsules. Elles atteignent un développement variable, selon l'organe qu'elles recouvrent, c'est-à-dire selon le besoin de protection de celui-ci. Cette coupe provient d'un testicule humain et sa capsule peut s'observer à l'oeil nu. Regardez-la aussi au microscope: les fibres collagéniques qui la composent, les fibroblastes. Comparez les proportions et orientations de ces deux éléments avec ceux du tendon et du tissu conjonctif de la peau que vous avez étudiés.

 

6) Tissu adipeux et tissu conjonctif aréolaire:

B25 16-1-5 rein (rat) H-PAS

A52 11-2-9 peau, H-orcéine

A01 3-4-2 tissu adipeux, osmium

A02 3-4-3 tissu adipeux, Sudan IV

Utilisez la première préparation (B25 16-1-5) pour visualiser le tissu conjonctif aréolaire qui renferme généralement une grande quantité de cellules adipeuses. Celles-ci se regroupent souvent en lobules; l'on peut même parler de tissu adipeux en certaines régions corporelles. Quels sont les rôles anatomiques et physiologiques de ce tissu?

Recherchez les adipocytes, les fibres collagéniques et les noyaux de fibroblastes. Notez la délicatesse de ces fibres de collagène. Sur A52 11-2-9, notez la relation entre les fibres élastiques et les adipocytes.

Comment décririez-vous la morphologie des adipocytes sur ces deux préparations? Pourquoi ont-ils cette apparence?

Etudiez ensuite les adipocytes avec les deux préparations qui les "préservent". Qu'est-ce qui est préservé au juste?