SEMAINE 9: TUBE DIGESTIF

1) Cavité orale incl. langue, palais, dent et glandes salivaires:

A83 14-1-1; A84 14-1-2; A85 14-1-3; A86 14-1-4; A87 14-1-5;

A88 14-1-6; A89 14-2-1; A90 14-2-2

Commencez cette étude avec A83 14-1-1, coupe de la mâchoire d'un foetus de porc qui montre gencive et dent, à l'HE. Examinez la lame à l'oeil nu et avec l'oculaire inversé pour identifier la dent, encore dans la gencive; la gencive même, avec son os, son muscle et son recouvrement épithélial; les glandes salivaires dans le mésenchyme de la gencive; le recouvrement de peau.

Observez la lame au microscope à faible grossissement et repérez les mêmes structures. Quel type d'ossification observez-vous? Revisez l'os en formation: travées osseuses avec ostéocytes, ostéoblastes, ostéoclastes, ainsi que le tissu conjonctif mésenchymal vascularisé, entre les travées.

Etudiez ensuite l'épithélium qui recouvre la gencive (qui tapisse la cavité orale). Classifiez-le. Remarquez comme le tissu conjonctif qui le sous-tend n'est plus mésenchymateux mais déjà fibreux. Notez les glandes salivaires dans le tissu conjonctif plus profond et plus lâche; identifiez les unités sécrétrices muqueuses et séreuses, leurs canaux excréteurs évidents sur cette coupe, et décrivez l'épithélium de leur paroi. Notez l'abondante vascularisation et l'innervation de la gencive. Observez d'ailleurs, juste sous la dent, un important faisceau de nerfs et de vaisseaux (incluant un gros vaisseau lymphatique).

Etudiez ensuite la dent, encore peu développée, comme en témoigne sa composition grandement mésenchymateuse. La dentine est formée sur une moitié de la dent et, par dessus la dentine, l'émail. Le cément n'est pas encore formé. Tapissant la dentine, l'épithélium composé de cellules appelées odontoblastes se retrouve à différents stades de formation. Quelle est la fonction de ces cellules? L'épithélium à l'origine de l'émail et du cément se voit aussi, plus développé sur la moitié supérieure de la dent. Cet épithélium appartient à la gencive (plutôt qu'à la dent même) et sera percé et détruit à mesure que la dent croîtra hors de la gencive. Selon quel gradient les composantes histologiques de la dent se développent-elles? Comparez la matrice osseuse de l'os de la mâchoire avec la dentine et l'émail.

Examinez maintenant A84 14-1-2, coupe au travers la mâchoire d'un porc adulte qui ne montre pas la surface de la gencive. On retrouve le tissu osseux adulte et la dent. Examinez l'os; est-il compact ou poreux? Qu'est-ce à dire de la moelle osseuse? De la dent, identifiez la dentine et le cément, ou est-ce de l'émail? Voyez comme la dentine est plus épaisse que dans la dent foetale. Décrivez les odontoblastes et comparez-les à ceux de la dent foetale. La cavité pulpaire, remplie de tissu conjonctif lâche et de nombreux vaisseaux sanguins et nerfs, est réduite.

Passez à la lame A85 14-1-3, montrant la portion externe de la lèvre d'un primate, soit la peau, et la portion interne qui tapisse la cavité orale, donc continue avec le recouvrement gingival. Observez la lame à l'oeil nu et avec l'oculaire inversé pour distinguer les deux régions, de même que le muscle central de la lèvre. Commencez l'étude microscopique avec cette masse musculaire centrale. Quel type de muscle? Pourquoi le retrouve-t-on dans la lèvre? Quels critères morphologiques vous ont permis de déterminer qu'il s'agit de fibres striées squelettiques? Dans quel(s) plan(s) de coupe apparaissent les fibres? Arrivez-vous à déterminer un patron d'organisation de ces faisceaux musculaires? Sous les épithélia de recouvrement se trouve une très grande quantité de tissu conjonctif qui renferme, outre les vaisseaux et nerfs habituels, des fibres musculaires. Repérez-les. Portez votre attention sur l'épithélium buccal et décrivez-le. Comment se compare-t-il à celui de la gencive que vous avez vue sur la première lame? Identifiez des lobules de glandes salivaires, avec leurs unités sécrétrices muqueuses et séreuses. Identifiez aussi des unités mixtes (contenant et cellules muqueuses et cellules séreuses). Identifiez des unités muqueuses chapautées d'une demi-lume séreuse. Y a-t-il des canaux excréteurs sur votre coupe?

Etudiez ensuite la portion cutanée de la lèvre. Identifiez épiderme et derme, follicules pileux et glandes sébacées. Notez la pigmentation de cette peau. Examinez la zone de transition entre les deux types épithéliaux.

Comparez, à l'oeil nu et avec l'oculaire inversé, les deux coupes de palais (A86 14-1-4 et A87 14-1-5). Notez la composition osseuse centrale dans la région proximale du palais, celle continue avec le maxillaire (A86), et sa composition musculaire et glandulaire dans la région distale du palais, continue avec le pharynx (A87). Regardez les lames au microscope à faible grossissement. Quel type d'épithélium recouvre le palais osseux? Quel type d'os forme cette portion du palais? La moelle vous paraît-elle hémopoïétique? Notez le cartilage qui voisine l'os, sur le côté du palais jouxtant le nasopharynx. Quel type d'épithélium recouvre le palais mou? Quel type musculaire forme cette portion du palais? Discutez de la fonction de ces muscles. Des glandes salivaires se mêlent au tissu musculaire; quel avantage cela présente-t-il? A quel type glandulaire appartiennent-elles? Décrivez leurs canaux excréteurs. Notez aussi la présence de glandes muqueuses, séreuses et séromuqueuses dans la région nasopharyngienne.

A88 14-1-6 présente une coupe de la langue. Repérez le muscle et notez l'orientation multiple des faisceaux, et les faces supérieure et inférieure de la langue. Comparez les épithélia qui les recouvrent ainsi que la zone de transition au bout de la langue. Notez l'abondance de lymphocytes sous l'épithélium et la formation de petits nodules dans les papilles (analogues aux papilles dermiques). Bien qu'ils ne fassent pas l'objet de notre étude, pouvez-vous reconnaître les bourgeons gustatifs?

Les glandes salivaires existent dans toutes les parois des structures formant la bouche. Vous en avez déjà vu un échantillon. Certaines glandes salivaires se regroupent en lobules et lobes suffisamment gros pour être disséqués et identifiés à l'oeil nu, tels des organes. Les glandes parotides, sous-mandibulaires et sous-linguales fournissent des exemples connus. La nature de leurs sécrétions varie selon les espèces: une glande séreuse chez certaines espèces peut être mixte chez d'autres.

Les lames A89 14-2-1 et A90 14-2-2 présentent deux colorations d'une même glande salivaire. La glande comprend des lobules d'unités muqueuses et d'autres d'unités séreuses. Dans chacun d'eux se retrouvent aussi des unités sécrétrices qui n'appartiennent pas au type prédominant. Détectez les cellules myoépithéliales. Repérez les canaux excréteurs et notez leur propriété tinctoriale différente. Vous en trouverez de différents calibres. Contrairement aux glandes salivaires isolées ou en petits groupes qui rejettent leurs sécrétions à la surface d'un épithélium avoisinant, ces grosses glandes sont hautement embranchées et possèdent un gros canal excréteur d'une certaine longueur. Vous le verrez peut-être dans le tissu conjonctif. Décelez-vous de minces cellules musculaires lisses autour? Dans le tissu conjonctif, remarquez aussi la présence de ganglions, ou plexi, du système nerveux autonome. En quoi consistent-ils? Quelle est leur cible? Sur la préparation colorée au PAS, distinguez la membrane basale des divers épithélia.

 

2) Oesophage:

A91 14-3-1 mammifère, C.T., HE

A69 13-4-2 mammifère, C.L., HE

A92 14-3-2 tortue, HE

A93 14-3-3 grenouille, HE

A94 14-3-4 ver de terre, HE

Débutez avec l'oesophage de mammifère (A91 14-3-1 et A69 13-4-2) que vous observerez à l'oeil nu et à l'oculaire inversé. Identifiez les 4 couches principales: muqueuse avec son épithélium, sa lamina propria et sa musculaire, sous-muqueuse, musculaire externe et adventitia. Au microscope disséquez chaque couche en détail. Quel type d'épithélium tapisse cet oesophage? Quelle en est la fonction principale? Cherchez des nodules lymphatiques dans la lamina propria. Sur la coupe transversale, quelle est l'orientation des fibres de la muscularis mucosae? Bien que les glandes de la sous-muqueuse soient nombreuses dans certaines portions de l'oesophage, il se peut que votre coupe n'en montre pas. Regardez alors chez vos camarades. Quelle est l'orientation des deux couches musculaires lisses externes? Recherchez des ganglions (plexi) du système nerveux autonome. Comparez l'orientation des faisceaux musculaires comme ils apparaîssent en coupe longitudinale.

Observez la coupe transversale d'oesophage de tortue (A92 14-3-2) à l'oeil nu, avec l'oculaire inversé et au microscope. Vous remarquez immédiatement deux différences importantes entre cet organe et celui des mammifères: le grand nombre de replis de la muqueuse dans la lumière et la minceur de la composante musculaire. L'épithélium aussi diffère: une ou quelques couches de cellules cylindriques ciliées et muqueuses. La lamina propria richement vascularisée renferme des nodules lymphatiques. La mince couche musculaire, de faisceaux de fibres surtout circulaires, contient à certains endroits un faisceau longitudinal (les fibres apparaissent donc coupées transversalement sur votre lame). Tous les mammifères n'ont pas un oesophage aussi développé que celui donné en exemple. Celui du rat (A70 13-4-3) ne présente pas de couche musculaire dans sa muqueuse. Comparez avec la tortue.

L'oesophage de la grenouille (A93 14-3-3) possède une muqueuse qui ressemble à celui de la tortue, quoique moins replié dans la lumière, mais sa musculaire se compose de deux couches bien distinctes. Notez l'épaisse lamina propria.

Réfléchissez sur les différences de l'oesophages entre ces vertébrés: épaisseur de l'épithélium de surface, composition cellulaire, importance de la musculature, et le comportement alimentaire de ces animaux.

Comment décririez-vous l'oesophage du ver de terre (A94 14-3-4)?

 

3) Estomac:

A95 14-4-1 chien, HE

A96 14-4-4 grenouille, HE

Examinez la première lame (A95 14-4-1) à l'oeil nu et avec l'oculaire inversé, et identifiez les replis (rugae) de l'estomac et les couches principales: muqueuse avec son épithélium de surface, sa lamina propria et sa musculaire, sous-muqueuse et musculaire externe. Vous ne détecterez la séreuse qu'au microscope. Muqueuse et sous-muqueuse participent à la formation des replis. Etudiez en détail les composantes histologiques de chaque couche. Epithélium de surface: vous notez immédiatement les nombreuses invaginations qu'il marque dans la lamina propria et qui portent le nom de cryptes parce que, vues du surface, elles apparaissent comme des petits trous qui percent la paroi gastrique. Ces cryptes sont elles-mêmes à l'origine d'invaginations encore plus profondes, les glandes gastriques, dont l'épithélium diffère de celui des cryptes. Au microscope à faible grossissement, il est aisé de distinguer épithélium de surface et cryptes des glandes gastriques; leurs propriétés tinctoriales diffèrent. Ainsi, dans l'estomac, crypte n'est pas synonyme de glande.

Observez la muqueuse gastrique en détail. Epithélium de surface et des cryptes: simple, cylindrique et muqueux; un type cellulaire unique rend son identification aisée. Glandes gastriques: simples, tubulaires et mixtes. Identifiez-en les cellules muqueuses, pariétales et zymogènes (principales), et notez leur localisation préférentielle dans la glande. Quelles sont les caractéristiques morphologiques et les fonctions de chacune? Observez la quantité minime de tissu conjonctif de la lamina propria entre les glandes. Voyez-vous des nodules lymphatiques et/ou des lymphocytes isolés? Discutez des deux types épithéliaux de la muqueuse gastrique en relation avec la fonction principale de l'estomac: la digestion des aliments.

Distinguez muscularis mucosae et sous-muqueuse, et notez la riche vascularisation de cette dernière et l'absence de glandes. Identifiez les trois plans musculaires de la muscularis externe et les plexi myentériques. En quoi consistent ces plexi? Décrivez la séreuse, incluant le mésothélium qui en fait partie.

Quel élément conjonctif fort important de la paroi gastrique n'est pas mis en évidence par cette coloration?

Avec l'oeil comparatif que vous avez maintenant développé, décrivez en détail l'estomac de la grenouille (A96 14-4-4). En quoi sa paroi diffère-t-elle de celle de l'oesophage? (rép: existence de cryptes et glandes dans d'estomac; l'oesophage comprend un épithélium de surface muqueux et cilié, celui de l'estomac n'est que muqueux.)

 

4) Intestin grêle:

A97 14-5-1 duodénum, TM

A98 14-5-2 et A99 14-5-3 duodénum, HE

B01 14-5-5 duodénum, B02 14-5-6 jéjunum et B03 14-5-7 iléum de lapin, TM

B04 14-5-8 intestin grêle de tortue, HE

B05 14-5-10 iléum de grenouille, HE

Contrairement à l'estomac qui accomplit une fonction de sécrétion spectaculaire en vue de la digestion des aliments, l'intestin grêle accomplit une fonction d'absorption des produits de la digestion tout aussi spectaculaire, et qui requiert une immense surface, tel qu'expliqué dans vos notes de cours. Sur les trois premières lames (A97 14-5-1, A98 14-5-2, A99 14-5-3), identifiez les plis circulaires, les villositées et les couches principales de la paroi intestinale: muqueuse, sous-muqueuse et musculaire externe. Etudiez en détail une villosité, formée de l'épithélium et de la lamina propria de la muqueuse. Il est important de comprendre la différence entre cryptes et glandes gastriques, d'une part, et villosités et glandes (cryptes) de Lieberkühn intestinales, d'autre part. Observez villosités et glandes intestinales. Identifiez les cellules absorbantes, à bordure en brosse (notable sur A97 14-5-1), et les cellules muqueuses caliciformes. Qu'est-ce qu'une bordure en brosse? Reconnaissez-vous les cellules de Paneth? Examinez la lamina propria qui s'infiltre dans une villosité. Identifiez capillaires sanguins, veinules et lactéal. Quelles sont leurs fonctions? Notez la présence de nombreux lymphocytes et plasmocytes. Observez les glandes sous-épithéliales: unités sécrétrices muqueuses, séreuses et mixtes. Retrouvez-vous des canaux excréteurs? De la musculaire externe, distinguez les deux plans musculaires et, entre eux, les plexi myentériques ou, plus souvent, des neurones ganglionnaires isolés ou en petits groupes.

Les trois préparations suivantes, B01 14-5-5, B02 14-5-6 et B03 14-5-7, proviennent de régions différentes de l'intestin grêle du lapin: duodénum, jéjunum et iléum, respectivement. Bien que de très mauvaise qualité, elles servent à illustrer quelques points. Observez-les pour comparer le diamètre du tube, l'épaisseur de la paroi, la hauteur des villosités, la profondeur des glandes de Lieberkühn et la présence de glandes sous-épithéliales. La différence entre duodénum et iléum est particulièrement notable.

Comme vous l'avez fait pour les autres portions du tube digestif, prenez le temps d'effectuer une étude comparative de l'intestin grêle de la tortue (B04 14-5-8) et de la grenouille (B05 14-5-10). Vous notez tout de suite la grande complexité de la paroi intestinale chez le reptile, mais sa composition histologique toutefois semblable. Vous remarquerez la plus grande proportion de cellules muqueuses chez l'amphibien.

 

5) Gros intestin incluant caecum, colon, appendice, et rectum:

B06 14-6-1 caecum de rat, TM

B07 14-6-2 colon de rat, TM

B08 14-6-3 colon de rat, HE

B09 14-6-4 colon de grenouille, HE

B10 14-7-1 appendice de rat, TM

B11 14-8-1 rectum de rat, TM

En vous basant sur ce que vous avez appris au cours théorique et sur vos notes de cours, étudiez en détail le colon de mammifère. Effectuez par la suite une étude comparative du colon de la grenouille.

Revoyez l'appendice, en tant qu'organe.

Etudiez le rectum en le comparant au colon.