SEMAINE 10: PANCREAS, FOIE ET VESICULE BILIAIRE

1) Pancréas:

A99 14-5-3 duodénum et pancréas, HE

B12 15-1-1 pancréas de rat, TM

B04 14-5-8 duodénum et pancréas de tortue

Notez la relation topographique du pancréas avec le duodénum. Les portions endocrine et exocrine du pancréas dérivent toutes deux d'excroissances épithéliales de la paroi duodénale. Repérez sur les deux premières lames: îlots de Langerhans, acini, canaux excréteurs de tous calibres et tissu conjonctif avec vaisseaux sanguins et nerfs.

Etudiez en détail la portion exocrine du pancréas. Notez que les acini ressemblent aux alvéoles séreuses des glandes salivaires. Toutes les unités sécrétrices du pancréas sont effectivement séreuses. Comparez la région basale (périnucléaire) de la cellule acineuse à sa région apicale (supranucléaire). Identifiez les canaux centroacinaires, formés de cellules pavimenteuses appelées cellules centroacinaires, qui exportent les sécrétions des acini dans les canaux intercalaires, de diamètre comparable à celui des acini et formés de pâles cellules cuboïdales dotées d'une bordure en brosse peu évidente. Les canaux intralobulaires, moins nombreux (pourquoi?), ont un diamètre qui dépasse celui des acini et une paroi de pâles cellules cuboïdales à cylindriques avec bordure en brosse peu visible, entourées de tissu conjonctif. Les canaux interlobulaires se composent de cellules plus hautes décorées de bordure en brosse évidente et possèdent une plus grande lumière; ils se jettent dans des canaux interlobaires, plus épais, qui joignent le canal pancréatique. Finalement, le canal pancréatique, de gros calibre, transporte les sécrétions hors du pancréas et se caractérise par des cellules cylindriques à bordure en brosse entourées d'une quantité importante de tissu conjonctif. Il n'apparaît pas sur B12 15-1-1. Sur cette préparation, au TM, attention de ne pas confondre vaisseaux sanguins et canaux excréteurs, au contenu rouge comme les érythrocytes. Quels critères histologiques utilisez-vous pour distinguer les canaux des vaisseaux? Pourquoi l'épithélium des canaux se colore-il moins bien que les acini? A quoi sert leur bordure en brosse?

Observez à nouveau ces lames à faible grossissement et comparez le nombre et la grosseur des îlots de Langerhans à ceux des acini exocrines. En sont-ils séparés par du conjonctif? Notez les nombreux capillaires qu'ils abritent. Sur B12 15-1-1 vous reconnaissez aisément les cellules a, sécrétrices de glucagon, à granules cytoplasmiques rouges; elles tendent à occuper la périphérie de l'ilôt. Les cellules ß, sécrétrices d'insuline, peu colorées et brunâtres, dépassent en nombre les premières. Puisque dépourvus de canaux excréteurs, comment les îlots exportent-ils leurs sécrétions? Quels sont les effets principaux du glucagon et de l'insuline sur l'organisme?

Le pancréas n'atteint pas le même degré de complexité chez tous les vertébrés. Par exemple, chez les cyclostomes et certains poissons, le tissu pancréatique ne forme pas un organe identifiable macroscopiquement mais est compris dans la paroi intestinale, celle des vaisseaux sanguins mésentériques et hépatiques, celle du canal biliaire et même dans le tissu hépatique. Notons que le foie se développe aussi à partir d'excroissances épithéliales de la paroi duodénale et précède le pancréas dans cette opération; les deux organes partagent un canal excréteur commun (appelé canal biliaire commun) avant de pénétrer le duodénum. Un pancréas distinct se retrouve chez plusieurs poissons et chez les autres vertébrés.

La proportion de tissu endocrine dans le pancréas varie. Elle est notablement élevée chez les reptiles, ce qui se constate difficilement sur B04 14-5-8, car les cellules endocrines se distinguent moins bien des cellules exocrines que chez le mammifère; de plus, elles ne forment pas d'îlots bien circonscrits. Comparez néanmoins ce pancréas avec celui du mammifère. Si votre coupe de duodénum de tortue n'inclut pas le pancréas, employez la lame d'un camarade.

 

2) Foie:

B13 15-2-1 porc, TM

B14 15-2-2 porc, H-PAS

B16 15-2-4 canalicules biliaires

B17 15-2-5 vaisseaux sanguins

B15 15-2-3 lapin canal biliaire, H-PAS

B18 15-2-6 tortue, HE

B19 15-2-7 grenouille, HE

Examinez les deux premières coupes (B13 15-2-1 et B14 15-2-2) à l'oeil nu et à l'oculaire inversé. La quantité de tissu conjonctif fibreux (collagène) qui entoure les lobules permet de les délimiter aisément et de discerner en leur centre la veine centrolobulaire, de même que, à leurs pointes, les espaces portes et les structures tubulaires qui s'y localisent.

Balayez la lame au microscope à faible grossissement et choisissez un beau lobule pour le scruter attentivement. Notez-en la forme et l'arrangement radiaire de ses composantes, orientées vers la veine centro-lobulaire. Identifiez les principaux occupants des espaces portes associés au lobule: branche de l'artère hépatique, branche de la veine porte hépatique, branche d'un vaisseau lymphatique, et branche du canal biliaire. Quels critères histologiques rendent leur identification facile? Discutez des trois branches vasculaires: artère, veine et lymphatique. Retournez au lobule même. Identifiez les cordons d'hépatocytes, les cellules réticulo-endothéliales, les macrophages appelés cellules de Kupffer, les canalicules biliaires, les sinusoïdes et les espaces de Disse. En quoi consistent les trois dernières structures? La coloration au PAS vous permet d'apprécier que les hépatocytes élaborent une membrane basale, plus évidente à la face longeant l'espace de Disse (surface basale). Comment les composantes histologiques du lobule sont-elles morphologiquement et fonctionnellement reliées avec les structures de l'espace porte? Quelle composante du tissu hépatique n'est pas dévoilée sur ces préparations? Notez la faible quantité de fibres collagéniques dans le lobule. Discutez des fonctions exocrines et endocrines des hépatocytes en relation avec l'histologie de l'organe.

La préparation B16 15-2-4 colore la bile et permet la visualisation du réseau biliaire. Balayez la lame à faible grossissement et identifiez, dans l'espace porte, la branche du canal biliaire, remplie de bile colorée noire. Vous pourrez sans doute repérer les canaux de Hering, raccordements entre les canalicules du lobule et les branches du canal biliaire de l'espace porte. Choisissez un champ où les canalicules sont efficacement infiltrés; voyez comme leur détection est plus aisée que sur les préparations ordinaires.

Etudiez maintenant une préparation du foie pour laquelle l'artère hépatique a été injectée d'une substance colorante. Repérez l'espace porte: vous réalisez que seule la branche de l'artère hépatique est colorée; la branche de la veine ne l'est pas. En observant les lobules, vous constatez que les sinusoïdes et les veines centrolobulaires portent aussi du marquage. Expliquez. Vous voyez aussi, marquées, des veines plus grosses, confluentes de veines centrolobulaires et affluentes des veines hépatiques quittant le foie pour se jeter dans la veine cave inférieure. Examinez les sinusoïdes en détail; les macrophages n'auraient-ils pas phagocyté le marqueur?

Repérez sur la lame B15 15-2-3 le canal biliaire, exportateur de la bile vers la vésicule biliaire. Repérez aussi plusieurs branches de ce canal, de moindre calibre. Décrivez les parois des branches de ce réseau. Ne les confondez pas avec les vaisseaux sanguins.

Bien que l'organisation fonctionnelle du foie chez les animaux sous-mammaliens se compare à celle des mammifères, il n'atteint pas le même niveau d'organisation morphologique; elle n'est d'ailleurs pas aussi bien comprise. Deux spécimens vous sont offerts: un représentant reptilien, B18 15-2-6, et un amphibien, B19 15-2-7. Le foie est bien développé chez les reptiles, selon un mode d'embranchement glandulaire tel celui des mammifères, mais il ne présente pas d'organisation en lobules. Le glycogène des hépatocytes se révèle sous la forme de granules réfractaires dans la portion apicale du cytoplasme des hépatocytes et rend l'identification des canalicules biliaires aisée en préparation ordinaire. L'on note même, à l'oeil nu, la présence de nombreuses cellules pigmentées (chez certains reptiles) qui tendent à se regrouper en amas.

Le foie semble présenter beaucoup de variation saisonnière chez les amphibiens. Malgré une apparence semblable à celle du foie mammalien, du moins de prime abord, le foie amphibien ne montre pas non plus l'organisation lobulaire; elle s'apparente plutôt à celle des reptiles. Vous remarquez, bien entendu, quand vous observez les préparations histologiques provenant d'espèces sous-mammaliennes, que les érythrocytes sont nucléés.

 

3) Vésicule biliaire:

B20 15-3-1

Notez d'abord les villosités qu'émet la paroi de la vésicule dans sa lumière. Identifiez les couches de l'organe: muqueuse (quel type d'épithélium?) et musculaire. Discutez de la fonction de la vésicule biliaire.