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Laboratoire 1 : HISTOLOGIE DU SYSTEME NERVEUX

 

Le système nerveux (SN) permet à l'animal de recevoir de l'information (le stimulus) sur son état interne comme sur son environnement, d'analyser cette information (intégration) et même de l'intégrer avec celles déjà reçues, pour éventuellement répondre de manière appropriée.

Cette fonction multiple du SN est accomplie par voie d'une activité électrique: l'influx nerveux. L'unité structurale immédiatement responsable de cette propriété est la cellule nerveuse ou neurone. Les neurones ne peuvent fonctionner sans le concours de cellules de support et de protection: les cellules gliales. Dans le SN, chaque neurone est lui-même organisé pour la réception de stimuli, l'intégration et la réponse effectrice.

Le SN provient d'une portion spécifiée de l'ectoderme embryonnaire, le neurectoderme, à partir duquel se forme le tube neural et la crête neurale. Le tube neural est à l'origine du système nerveux central (SNC) ou névraxe: encéphale et moelle épinière. La crête neurale est constituée de cellules caractérisées par leur propriété de motilité et elles forment les divers éléments du système nerveux périphérique (SNP): ganglions sensoriels, ganglions et plexi autonomes, médullosurrénale, cellules neurendocrines des voies digestives, respiratoires, etc., mélanocytes de la peau, etc.). Tant dans le tube neural que dans la crête neurale, les cellules prolifèrent dans l'une ou l'autre lignée, neuroblastes: futurs neurones ou glioblastes: futures cellules gliales. Les neurones perdent le pouvoir de se diviser alors que les cellules gliales le conservent au besoin. (voir figure sur organisation du système nerveux)

 

Neurones

Le neurone typique est une cellule de forme "multipolaire" comprenant un corps cellulaire avec noyau (caryon) et cytoplasme (péricaryon) dont émanent plusieurs prolongements cytoplasmiques qui lui confèrent sa forme. Malheureusement, la plupart des colorations usuelles, même celles dites de Nissl tant employées pour le tissu nerveux, ne mettent en évidence que le corps cellulaire et la portion proximale des prolongements; la longueur et la ramification souvent considérables de ceux-ci sont donc inestimées. Les préparations à l'argent tirent profit de la propriété argentaphile des neurones; elles dévoilent les prolongements mais obscurcissent le corps cellulaire.

Corps cellulaire:

La forme (multipolaire) des corps cellulaires neuronaux varie considérablement d'une région à l'autre du SN; il en est de même pour leur diamètre qui peut être aussi modeste que 7-8mm ou aussi gigantesque que 125mm. Le noyau (caryon) occupe généralement une position centrale dans le corps cellulaire et se caractérise par sa pâleur et un gros nucléole foncé. Les colorations de Nissl révèlent dans le péricaryon la présence de granules basophiles, les corps de Nissl, indiquant une grande quantité d'ARN et dénotant une synthèse protéique active. Les protéines synthétisées par les neurones sont grandement des protéines incorporées aux membranes; la conduction électrique et la transmission chimique par exocytose nécessitent un turn-over membranaire considérable. On donne le nom de neurolemme à la membrane du neurone. Ces protéines sont transportées du corps cellulaire vers les prolongements. Un pigment jaunâtre apparaît dans les vieux neurones, les granules de lipofuchsine, dérivés de lysosomes.

Polarité neuronale et prolongements cytoplasmiques: dendrites et axone:

Malgré ce qui a été dit sur la forme multipolaire du neurone, le terme est mal approprié et devrait être remplacé par "étoilée". Le neurone est morphologiquement et fonctionnellement polarisé et, dans ce sens, il est bipolaire. A un pôle du neurone un prolongement cytoplasmique unique, l'axone, en est le pôle émetteur; à l'autre, des prolongements multiples, les dendrites, constituent le pôle récepteur. Ce sont en réalité les dendrites qui confèrent au neurone sa forme multipolaire.

Les dendrites d'un neurone sont généralement nombreuses et plus courtes que l'axone. Elles établissent des contacts fonctionnels avec d'autres neurones, en tant que récipiendaires, et constituent le pôle récepteur ou afférent du neurone; elles conduisent l'influx nerveux en direction centripète par rapport au corps cellulaire. Les dendrites peuvent s'embrancher, formant l'arborisation dendritique. Elles peuvent recevoir des contacts nombreux et de provenance multiple. Elles renferment peu de corps de Nissl et seule la portion proximale est visible avec les colorations de Nissl. Imprégnées à l'argent, leurs parties distales apparaissent fréquemment couvertes de protubérances appelées épines: minuscules évaginations cytoplasmqiues servant de sites de contacts fonctionnels avec les terminaisons axoniques reçues.

Unique à son origine, l'axone est généralement assez long; à cause de sa longueur et de sa minceur relative, on nomme l'axone fibre nerveuse et sa membrane axolemme (l'axolemme est donc la portion axonique du neurolemme). L'axone établit des contacts fonctionnels soit avec d'autres neurones, soit avec les organes effecteurs périphériques, i.e., les cellules musculaires. Il constitue le pôle effecteur ou efférent du neurone; il conduit l'influx de façon centrifuge et contrôle l'activité de ses cibles. Le neurone du SNC dont l'axone innerve d'autres neurones du SNC demeure, de ce fait, confiné au SNC; on l'appelle interneurone. Celui dont l'axone quitte le SNC est un neurone moteur ou motoneurone; s'il innerve directement un muscle on l'appelle motoneurone somatique car il s'agit d'un muscle strié squelettique, mais s'il innerve un ganglion ou plexus autonome (qui, lui, innerve le muscle cardiaque et lisse) on l'appelle motoneurone viscéral. Le neurone dont l'axone pénètre dans le SNC (afférence primaire) est un neurone sensoriel et son corps cellulaire se situe dans un ganglion sensoriel du SNP.

L'axone est issu d'une région spécialisée du corps cellulaire ou d'une dendrite primaire: le segment initial. Bien qu'unique à son origine, l'axone peut se subdiviser sur son parcours et projeter des collatérales vers différentes cibles. Selon le type de neurone, sa longueur peut atteindre quelques dizaines de mm ou plusieurs mètres. A l'abord de sa cible, chaque collatérale se ramifie, formant l'arborisation terminale (autrefois appelée télodendrie). Ne contenant pas de corps de Nissl, l'axone demeure invisible avec les colorations de Nissl.

Il existe toute une gamme de diamètre axonique. Les axones de moins de 1mm de diamètre sont généralement non myélinisés, ceux plus gros le sont. La gaine de myéline entourant les axones est fabriquée par des cellules gliales: les oligodendrocytes dans le SNC et les cellules de Schwann dans le SNP. La cellule gliale s'enroule maintes fois autour de l'axone et, ce faisant, retire son cytoplasme, ne laissant qu'une enveloppe membranaire maintes fois enroulée. Cette membrane cellulaire qui forme la myéline a une forte teneur lipidique et la myéline est effectivement souvent dissoute lors des préparations histologiques. Le manchon de myéline est interrompu à intervalles réguliers le long de l'axone: les noeuds de Ranvier, qui ressemblent à des étranglements en microscopie photonique. La portion myélinisée entre 2 noeuds est le segment internodal. La myéline isole électriquement l'axone; en empêchant la trans-mission d'influx nerveux, celui-ci doit "sauter" d'un noeud de Ranvier à l'autre. Ce phénomène de conduction saltatoire accélère énormément la conduction électrique le long de l'axone. Les dendrites sont dépourvues de myéline.

 

Cellules gliales

A l'instar des neurones, les cellules gliales ne sont que partiellement dévoilées avec les colorations de Nissl, même si elles sont beaucoup plus nombreuses qu'eux. Seul leur noyau ressort. Les préparations métalliques appropriées mettent en évidence leur forme étoilée et leurs nombreux bras cytoplasmiques. La microscopie électronique a révélé que l'espace inter-cellulaire est minimal dans le SNC. Les cellules gliales remplissent les espaces entre les neurones (incluant leurs prolongements) et entre ces derniers et les vaisseaux sanguins ou la pie-mère. Elles isolent donc physiquement les cellules nerveuses, sauf aux sites des synapses; toute substance qui gagne le neurone doit d'abord traverser la barrière gliale. Les cellules gliales assurent l'homéostasie du milieu dans lequel vivent les neurones; elles tamponnent le milieu en cas de déséquilibre ionique. Ceci revêt une importance capitale pour la fonction hautement spécialisée qu'accomplissent les neurones, d'autant plus que les neurones sont des cellules post-mitotiques.

Selon la terminologie classique, il existe deux grandes classes de cellules gliales: macroglie et microglie. Les cellules microgliales proviennent des monocytes du sang; peu nombreuses en situation normale, elles prolifèrent lors d'endommagement au SNC pour jouer le rôle de macrophages. Les cellules macrogliales du SNC conservent la propriété de se diviser chez l'animal adulte, surtout lors de trauma, afin de protéger les neurones des envahisseurs étrangers. Ce sont surtout les plus grosses et les plus nombreuses des cellules gliales, les astrocytes, qui assument les rôles de protecteur des neurones; les autres, les oligodendrocytes, myélinisent les fibres centrales. Dans le SNP, les cellules satellites entourent les neurones ganglionnaires, tant sensoriels qu'autonomes, et remplissent une fonction analogue à celle des astrocytes, mais dans un milieu où le tissu non-neural abonde. Analogues aux oligodrendrocytes, les cellules de Schwann myélinisent les axones périphériques.

 

Système nerveux central (SNC)

Le SNC ou névraxe comprend l'encéphale et la moelle épinière qui sont entourés de, ou protégés par, trois couches de tissu conjonctif: les méninges. La plus interne et la plus délicate, la pie-mère, s'insinue dans le SNC et recouvre jusqu'aux plus petits vaisseaux sanguins irriguant le tissu nerveux. L'arachnoïde-mère, méninge moyenne accolée à la précédente mais ne pénétrant pas le tissu nerveux, renferme de nombreux vaisseaux sanguins. La dure-mère constitue une solide capsule conjonctive. Du fluide et du tissu adipeux occupe l'espace sous-dural.

En coupe fraiche du SNC, deux zones principales se distinguent: matière grise et matière blanche, également distinctes sur coupes histologiques. La matière blanche est faite d'axones qui se regroupent en faisceaux ou voies nerveuses, pour atteindre des cibles parfois lointaines du névraxe. La couleur blanche incombe à la myéline. La matière grise est grise par manque de myéline. Elle regroupe en effet les corps cellulaires de neurones qui ont tendance à s'agréger en "noyaux" (ne pas confondre avec le noyau - caryon - de la cellule) ou en couches. Dans la moelle épinière, la matière grise occupe une position centrale autour du canal épendymaire et adopte la forme d'un papillon, tel que vu en coupe transversale, entouré par la matière blanche. Dans l'encéphale, les corps cellulaires se regroupent en agrégats, ou noyaux, séparés les uns des autres par de la matière blanche, ou en couches, parfois en alternance avec des couches de matière blanche. En relation avec leur fonction respective, les astrocytes se rencontrent davantage dans la matière grise, mais leurs prolongements cytoplasmiques s'étendent dans la matière blanche, et les oligodendrocytes se rencontrent davantage dans la matière blanche.

La majorité des neurones du SNC sont des neurones intercalés entre les afférences primaires et les motoneurones. En effet, les afférences primaires établissent parfois des contacts directs avec les dendrites des motoneurones mais elles établissent bien plus souvent des contacts avec des neurones intercalés entre elles et les motoneurones. Plusieurs stations de neurones intercalés peuvent exister entre l'afférence primaire et le motoneurone. De forme multipolaire (étoilée) variée, généralement plus petits que les motoneurones, les interneurones sont confinés au SNC. L'évolution phylogénique du cerveau s'est grandement accomplie par l'ajout d'un nombre considérable de ces neurones.

 

Système nerveux périphérique (SNP)

Ganglions sensoriels: crâniens et spinaux (voir figure sur ganglion spinal):

Les ganglions sensoriels renferment les corps cellulaires des neurones ganglionnaires sensoriels, les seuls qui reçoivent directement les stimuli externes (ex. toucher, douleur cutanée ou viscérale, étirement musculaire, etc.). De surcroît, des cellules satellites, petites et aplaties, encerclent chaque neurone ganglionnaire sensoriel. On retrouve des vaisseaux sanguins et, contrairement au SNC, beaucoup de tissu conjonctif. Les neurones sensoriels traduisent les stimuli, quels qu'ils soient, en influx nerveux qu'ils acheminent vers le SNC et leur morphologie reflète leur fonction particulière.

Le neurone sensoriel est de forme bipolaire (pseudo-unipolaire), n'ayant que 2 prolongements cytoplasmiques. L'un d'eux tient lieu de dendrite; sans s'embrancher comme une dendrite, il s'étend jusqu'à la périphérie (où là il peut s'arboriser) et sa terminaison prend le nom de récepteur. C'est ce dernier qui perçoit le stimulus et il est adapté à la modalité sensorielle. Ce prolongement périphérique, même si analogue à une dendrite, ne devrait pas en porter le nom. Il est d'ailleurs très long, se mérite d'emblée l'épithète de fibre nerveuse et peut être myélinisé. Les prolongements périphériques quittant un ganglion donné se réunissent en un faisceau compact qui jouxte les axones moteurs et, ensemble, ces fibres forment le nerf périphérique. D'autre part, le prolongement central du neurone sensoriel, diamétralement opposé au premier, se projette vers le SNC et constitue l'afférence primaire. Analogue à l'axone, c'est le pôle effecteur du neurone ganglionnaire sensoriel car il agit sur les neurones centraux. Il peut être myélinisé. Les prolongements centraux d'un ganglion spinal se réunissent pour former la racine dorsale qui pénètre dans la moelle épinière.

Récepteurs (voir figure sur les récepteurs):

Le récepteur reçoit l'information et agit comme traducteur de cette information en influx nerveux, seul langage compris par les neurones. Sa configuration, parfois complexe, est reliée à la modalité sensorielle. La terminaison d'un prolongement périphérique de neurone sensoriel peut être "nue", en contact direct avec le stimulus. Ces terminaisons nues sont les plus communes, se retrouvant dans toutes les parties de l'organisme. Leur vitesse de conduction lente et leur champ récepteur étendu font qu'elles transmettent des sensations diffuses, par exemple la douleur, la température. La terminaison d'un prolongement périphérique de neurone sensoriel peut s'associer à des cellules conjonctives modifiées et former un récepteur encapsulé, parfois appelé corpuscule. Par leur conduction rapide et leur champ récepteur restreint, les terminaisons encapsulées transmettent des sensations précises, discrimantes, comme le toucher de précision, l'étirement musculaire. Les récepteurs des organes sensoriels spéciaux: olfaction, vision, audition, équilibre, comprennent, en plus des prolongements périphériques des neurones ganglionnaires sensoriels, un épithélium sensoriel spécialisé. Nous les étudierons plus tard.

Nerf périphérique (voir figures sur le nerf périphériques):

Les axones des motoneurones et les prolongements périphériques des neurones sensoriels se rencontrent pour former le nerf périphérique. Le nerf se subdivise à maintes reprises à mesure que des groupes de fibres atteignent leur cible respective. Le nerf s'accompagne souvent des vaisseaux sanguins desservant le même territoire. Le nerf entier s'entoure d'un dense manchon conjonctif appelé épinèvre. A partir de l'épinèvre, des septa conjonctifs moins denses appelés périnèvre divisent le nerf en faisceaux. Chaque fibre nerveuse est elle-même enrobée de conjonctif délicat, l'endonèvre. Ces enveloppes conjonctives recouvrent aussi les ganglions et les racines ventrales et dorsales, et elles sont continues avec les méninges protégeant le SNC. Il faut comprendre la différence entre une collection de fibres centrales, appelée faisceau ou voie, et celle de fibres périphériques, appelée nerf. Le nerf renferme du tissu conjonctif, la voie centrale non; le nerf comprend des fibres dites primaires: sensorielles et motrices, la voie centrale les axones de neurones centraux.

Ganglions et plexi autonomes (voir figures sur le ganglion autonome):

Le SN se divise fonctionnellement en composantes somatique et viscérale. La première contrôle la musculature squelettique et est dite volontaire et la seconde contrôle la musculature lisse et cardiaque et est dite involontaire. Alors que les motoneurones somatiques projettent directement leurs axones à leurs cibles musculaires, les motoneurones autonomes envoient leurs axones à un relais intermédiaire: soit un ganglion autonome soit un plexus. Chacun des deux types de relais comprend les mêmes composantes qui sont relativement compactes dans le cas du ganglion et plutôt diffuse, dans la paroi d'autres organes, dans le cas du plexus.

Le neurone du ganglion ou plexus autonome possède un corps cellulaire à partir duquel émanent dendrites et axone. Les dendrites reçoivent les terminaisons axoniques des motoneurones viscéraux. L'axone quitte le ganglion ou le plexus pour innerver ses cibles: musculature lisse ou cardiaque. Les neurones ganglionnaires autonomes bénéficient de l'entourage de cellules satellites. Le ganglion ou plexus autonome diffère du ganglion sensoriel en ce qu'il est le site de contacts synaptiques. De plus, il renferme des interneurones.

 

Contacts fonctionnels des neurones : synapses

Les neurones sensoriels traduisent les signaux périphériques et les conduisent sous forme d'influx nerveux au SNC où, grâce à des contacts morphologiques et fonctionnels, ils communiquent avec des neurones centraux. Plusieurs neurones centraux établissent des contacts entre eux, en relation avec les informations diverses reçues de la périphérie et celles déjà emmaganisées. Ces échanges entre neurones forment la base de l'analyse et de l'intégration de l'information. Éventuellement, plusieurs interneurones convergent vers les motoneurones et les contactent, de sorte que le travail de ces derniers sur les organes effecteurs constitue une réponse appropriée. Tout au long de cet arc, le passage de l'influx nerveux d'un neurone à un autre ou à un myocyte se fait au niveau des contacts précités, les synapses. La structure des synapses ne se visualise qu'en microscopie électronique.

La synapse s'accomplit à un site de jonction cellulaire de type adherens, quoique modifié, entre la terminaison axonique d'un neurone, l'élément présynaptique, et la dendrite (généralement) d'un autre neurone ou le myocyte, l'élément postsynaptique. Il n'y a pas continuité membranaire entre les deux éléments, qui ménagent un espace minime entre eux au site jonctionnel: la fente synaptique. Un influx nerveux transporté le long de l'axolemme et arrivant à l'élément présynaptique déclenche la libération d'un produit chimique, le neurotransmetteur, dans la fente synaptique. Le neurotransmetteur était mis en réserve dans des petites vésicules accumulées dans la terminaison axonique qui, sous l'effet de la vague de dépolarisation, fusionnent avec la membrane pré-synaptique et le libèrent par exocytose dans la fente synaptique. Le neuro-transmetteur peut se lier à des récepteurs de la membrane postsynaptique et altérer son potentiel membranaire. Certains neurotransmetteurs exercent un effet excitateur, d'autres un effet inhibiteur sur le neurone postsynaptique. Dans le cas de la synapse neuromusculaire, l'effet est toujours excitateur. Comme un neurone donné reçoit toute une batterie d'afférences, tant excitatrices qu'inhibitrices, en proportion diverse et sur des sites dendritiques différents, c'est la sommation de toutes les afférences à un instant donné qui détermine s'il produira à son tour une vague de dépolarisation (potentiel d'action).

Lame 1-1 Moelle épinière humaine, C. T., HE-Ag

Observez la coupe à l'oeil nu. Notez la forme générale de la moelle en coupe transversale. Distinguez matière grise et matière blanche.

Observez la coupe entière au microscope à faible grossissement (4X). L'image est inversée de celle vue à l'oeil nu. Identifiez la pie-mère, méninge la plus interne faite de délicat tissu conjonctif, qui recouvre la moelle entière. Repérez le canal épendymaire. Distinguez matière grise et matière blanche. L'arachnoïde est-elle présente?

Balayez la matière grise. Notez les différences de taille des neurones: plus petits dorsalement et plus gros ventralement, de forme, même si tous "multi-polaires", et d'intensité de coloration. Repérez les motoneurones ventralement.

Concentrez-vous sur un motoneurone et passez aux plus forts grossis-sements. Voyez-vous le neurone en entier? Non car à cause de la coloration choisie, on ne voit que le corps cellulaire et une portion des dendrites proximales. Identifiez:

- le noyau (caryon): nucléoplasme pâle et nucléole foncé

- le cytoplasme du corps cellulaire (péricaryon): corps de Nissl (que sont-ils?)

- le cytoplasme des dendrites proximales: de plus en plus pâle

- le segment initial de l'axone est parfois visible

Retournez au faible grossissement et cherchez dorsalement un neurone plus petit mais bien défini. Passez aux grossissements supérieurs et faites-en l'étude détaillée comme pour le motoneurone.

Demeurant dans la matière grise, repérez une cellule gliale, les plus petits éléments cellulaires de la matière grise. Dans ce type de préparation, on n'en voit que le noyau et très peu de cytoplasme périnucléaire. La majorité des cellules gliales de la matière grise sont des astrocytes. Quelles sont leurs fonctions principales?

Ici et là dans la matière grise, détectez-vous des petits vaisseaux sanguins?

A faible grossissement, balayez toute la matière blanche. Distinguez-vous des fibres (axones) individuellement? Il n'est pas possible de voir la myéline des fibres myélinisées car la technique employée ne le permet pas.

Repérez les fibres afférentes, sensorielles primaires, de la racine dorsale de même que les fibres efférentes, motrices primaires, de la racine ventrale. Balayez la matière blanche en observant l'orientation différente des fibres dans les différentes régions de la matière blanche.

Identifiez les cellules gliales de la matière blanche, les oligodendrocytes. Quelle est leur fonction principale?

 

Lame 1-2 Coupes de cerveau de chat, HE

Observez la lame à l'oeil nu. La coupe de droite traverse le tronc cérébral (tourné à 90o - la face ventrale est à gauche et la dorsale à droite), celle du centre provient du cervelet et celle de gauche du cortex cérébral. Regardez d'abord l'organisation différente de ces 3 régions encéphaliques: elles diffèrent considérablement entre elles mais aussi de la moelle épinière. Identifiez matière grise et matière blanche. Au microscope à faible grossissement (4X), observez la pie-mère et identifiez la matière grise et la matière blanche.

Concentrez maintenant votre étude sur la matière grise sur les 3 coupes: son organisation soit en agrégations nucléaires appelées noyaux soit en couches Dans un cas comme dans l'autre, notez la différence de taille, de forme et de coloration (quantité de corps de Nissl) des neurones.

Reprenez l'étude détaillée de quelques neurones au grossissement supérieur. Repérez des astrocytes.

Passez à la matière blanche sur les 3 coupes. Comment les axones qui la composent sont-ils organisés? Voyez leur orientation différente dans différentes régions des coupes. Arrivez-vous à délimiter des faisceaux?

 

Lame 1-3 Ganglion sensoriel (spinal ou rachidien) et nerf, C.L., HE

Observez à l'oeil nu pour identifier le ganglion même et, d'une part du ganglion, les racines dorsale et ventrale et, d'autre part, le nerf périphérique. Comparez avec les coupes de vos camarades, toutes n'ont pas la même quantité de tissu et toutes n'ont pas été montées de la même façon sur la lame.

Au microscope à faible grossissement, observez le ganglion et identifiez les structures suivantes: neurones sensoriels, cellules (gliales) satellites, fibres nerveuses peu colorées (leur myéline n'est pas colorée) et tissu conjonctif (non nerveux). Repérez un neurone sensoriel et passez à un grossissement plus fort.

Appréciez sa forme arrondie, bien différente de la forme "multipolaire" (étoilée) des neurones centraux. Identifiez:

- le noyau: nucléoplasme, nucléole

- le cytoplasme: corps de Nissl plus diffus que dans certains neurones centraux

- le segment initial

A partir de ce dernier émergent les deux prolongements du neurone sensoriel; le prolongement central se joint à la racine dorsale et le périphérique se joint au nerf périphérique. Cette coloration ne les met pas en évidence.

Toujours à ce grossissement, observez une cellule satellite et comparez-la à l'astrocyte du SNC. Observez le tissu conjonctif qui protège le tissu nerveux dans le SNP. Identifiez: endonèvre, périnèvre, épinèvre.

 

Lame 1-4 Nerf périphérique (nerf sciatique), C.T. et C.L., T.M.

A l'oeil nu, distinguez les deux plans de coupe. Dans une comme dans l'autre, vous pouvez facilement voir l'épinèvre, gaine conjonctive qui enveloppe le nerf, et le périnèvre qui le sépare en faisceaux. La coloration trichrome de Masson colore ce tissu conjonctif en turquoise.

Passez à l'étude microscopique de la coupe longitudinale. Identifiez:

- fibre nerveuse

- gaine de myéline

- noeud de Ranvier

- noyau de cellule de Schwann

- endonèvre

Essayez d'identifier, autant que possible, les mêmes structures sur la coupe transversale du nerf.

 

Lame 1-5 Cortex cérébral, Golgi (imprégnation à l'argent)

Balayez la coupe à faible grossissement et voyez immédiatement la très grande différence entre ce type de préparation et celles regardées précédemment. L'imprégnation à l'argent des cellules nerveuses se fait malheureusement au hasard et généralement une cellule donnée est incomplètement imprégnée. Un autre désavantage de la technique: les vaisseaux sanguins s'imprègnent, embrouillant l'interprétation.

Malgré tout, c'est la seule technique histologique classique qui permette de suivre les prolongements neuronaux sur une assez bonne distance et d'apprécier les arborisations dendritiques des différents types de neurones.

En balayant la coupe et en passant d'un grossissement à l'autre, repérez quelques neurones bien imprégnés et faites-en la description: taille, forme du cors cellulaire, arborisation dendritique incluant la ramification et la longueur des dendrites. L'axone est rarement imprégné (à cause de la myéline qui ne "prend" pas) ou l'est seulement proximalement.

 

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