Comme nous l'avons vu dans la présentation générale du système tonal, la tonalité classique repose essentiellement sur la progression I-V-I. Le premier degré représente un point de départ et un aboutissement, alors que la dominante porte une tension dont l'aboutissement sera la tonique.
Dans un contexte tonal, un simple accord de septième de dominante suffit pour établir une tonatité. En effet, le triton, avec ses mouvements obligés, implique une résolution bien précise.
Du point de vue de la disposition des voix, la présence du mouvement sensible-tonique au soprano et du mouvement de quinte descendante (ou de quarte ascendante) à la basse constitue l'affirmation la plus forte d'une tonalité. Parvenue à son aboutissement, la phrase musicale se conclut par la cadence.
D'autre part, le mouvement V-I n'est pas toujours conclusif. Le renversement de l'un ou l'autre des deux accords permet de donner de l'élan aux progressions.
Enfin, l'intérêt d'une progression harmonique consiste dans la manière dont la véritable dominante de la phrase (celle qui est cadentielle) sera retardée, préparée, puis enfin entendue. La structure harmonique de la phrase consiste habituellement en une première partie où s'affirme la tonique, une seconde partie ou se prépare la dominante (fonction de prédominante), une troisième partie où la dominante est entendue, et éventuellement une dernière partie où revient la tonique.
Ex 3 Tonique - prédominante -dominante-tonique: Haydn, op. 76 no 6, adagio.