On peut dire de l'harmonie qu'elle est la science des accords, par opposition au contrepoint qui est la science des mélodies. Toutefois, on ne peut dans les faits parler de l'un en excluant l'autre, puisque les accords résultent de la superposition de mélodies, et que les mélodies sont conditionnées par les intervalles qu'elles engendrent avec les autres voix. Dès l'apparaition de la polyphonie, les compositeurs ont eu le souci de contrôler les intervalles entre des mélodies qui se superposent. Ces intervalles sont dits consonants ou dissonants, selon le repos ou la tension qu'ils génèrent.
1. Reconnaissance des intervalles
1.1 Nom des intervalles
Comme point de départ, disons que les intervalles représentent la distance entre deux notes de la gamme. En partant de do, on obtient les intervalles suivants:
On peut pertir de n'importe quelle note pour aboutir à n'importe quelle autre en observant le même principe pour trouver le nom des intervalles, et ce peu importe les altérations.
1.2. Ton et demi-ton
Pour bien comprendre la composition de chaque intervalle, il faut savoir que les notes de la gamme n'ont pas toutes la même distance entre elles. Prenons un clavier de piano: toutes les touches blanches sont séparées par une touche noire, à l'exception de mi-fa et si-do. Si vous écoutez attentivement la gamme, vous observerez que ces deux intervalles, mi-fa et si-do, sont plus rapprochées que les autres. Aussi, peut-on dire qu'il y a un ton entre les notes de la gamme de do, sauf entre mi-fa et si-do, où il n'y a qu'un demi-ton de distance. De plus, il n'y a qu'un demi-ton entre une touche noire et les touches blanches qui la côtoient.
Un demi-ton est dit diatonique lorsqu'il fait appel à 2 noms de note différents, alors qu'il est dit chromatique lorsqu'il fait appel à un même nom de note.
1.3. Qualification des intervalles
Maintenant que vous connaissez le nom des intervalles, nous allons qualifier chacun d'eux à partir des tons et demi-tons diatoniques qui le composent. Dans une première catégorie qui comprends la quarte, la quinte et l'octave, les intervalles sont parfaits, augmentés ou diminués. Les autres intervalles sont souvent majeurs ou justes, parfois augmentés ou diminués.
Nom et qualificatif
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Contenu
(tons et demi-tons diatoniques) |
Exemples
(intervalles ascendants) |
Seconde mineure | Un demi-ton | mi - fa, sol # - la |
Seconde majeure | Un ton | do - ré, si - do # |
Seconde augmentée | Un ton et un demi-ton | fa - sol # |
Tierce diminuée | Deux demi-tons | do # - mi b |
Tierce mineure | Un ton et un demi-ton | do - mi b, mi - sol |
Tierce majeure | Deux tons | do - mi, si - ré # |
Quarte diminuée | Un ton et deux demi-tons | do # - fa |
Quarte juste | Deux tons et un demi-ton | do - fa, mi b - la b |
Quarte augmentée | Trois tons | do - fa #, fa - si |
Quinte diminuée | Deux tons et deux demi-tons | si - fa, ré - la b |
Quinte juste | Trois tons et un demi-ton | do - sol, si b - fa |
Quinte augmentée | Quatre tons | do - sol # |
Sixte mineure | Trois tons et deux demi-tons | do - la b, mi - do |
Sixte majeure | Quatre tons et un demi-ton | do - la, mi b - do |
Sixte augmentée | Cinq tons | do - la # |
Septième diminuée | Trois tons et trois demi-tons | do # - si b |
Septième mineure | Quatre tons et deux demi-tons | do - si b, ré - do |
Septième majeure | Cinq tons et un demi-ton | do - si |
Octave juste | Cinq tons et deux demi-tons | do - do |
D'autre intervalles non mentionnés dans le tableau sont théoriquement possibles (comme la sixte diminuée), mais non usuels en musique tonale.
D'autre part, vous avez sûrement remarqué que certains intervalles offrent un contenu de sonorité équivalente, comme la tierce mineure et la seconde augmentée. Ces intervalles sont dits enharmoniques. Toutefois, même si des intervalles enharmoniques semblent identiques à l'oreille, leur contexte d'utilisation et leur signifiance harmonique ne sont pas les mêmes, aussi ne faut-il pas les confondre. Do et mi bémol forment toujours une tierce mineure, alors que do et ré dièse forment toujours une seconde augmentée. En outre, on ne peut pas aditionner les demi-tons pour en faire des tons, de sorte que la seconde majeure entre do dièse et ré dièse (un ton) n'égale pas la tierce diminuée entre do dièse et mi bémol (2 demi-tons), et ce même si les deux intervalles sont enharmoniques. Enfin, il est toujours question de demi-tons diatoniques et non chromatiques dans le calcul des intervalles.
2. Construction d'intervalles
Maintenant que vous pouvez reconnaître les intervalles, la prochaine étape consiste à pouvoir les trouver vous-même à partir d'une note donnée. Des exercices appropriés vous permettrons d'acquérir des automatismes avec les intervalles. Ces automatismes sont un préalable à la reconnaissance et à la construction des accords.