Le premier renversement de l'accord parfait
Il y a premier renversement de l'accord parfait lorsque la tierce de l'accord se trouve à la basse. Les autres voix forment avec la basse des intervalles de tierce et de sixte.
L'emploi selon le degré de la gamme
De manière générale, l'emploi de l'état fondamental ou du premier renversement d'un accord est fortement conditionné par la ligne de basse, selon qu'elle soit mélodique ou affirmative tonalement.
1. L'accord de tonique
- Le premier renversement de l'accord de tonique peut se placer dans les mêmes successions d'accords que l'état fondamental, mais il offre une alternative intéressante en étant moins appuyé. C'est un renversement actif, qui apporte du mouvement à l'harmonie. Cette caractéristique s'avère intéressante notamment à l'approche de la cadence, afin de réserver l'état fondamental pour la fin.
- Le premier renversement permet aussi un changement de couleur par rapport à l'état fondamental lorsque l'accord de tonique revient fréquemment.
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2. L'accord du deuxième degré
- Le premier renversement de l'accord du deuxième degré est très souvent employé dans les cadences, comme degré d'approche de la dominante.
- Il s'apparente à l'accord du IVe degré à cause de sa note de basse, laquelle est habituellement doublée.
- II6 présente une excellente alternative à II dans l'enchaînement I-II, à cause d'une plus grande aisance dans la conduite des voix.
- En mineur, II6 est beaucoup plus souvent employé que II qui, à cause de sa structure d'accord de quinte diminuée, pose des problèmes de disposition et de sonorité (voir la page Doublures dans l'accord de quinte diminuée sur le IIe degré).
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3. L'accord du IIIe degré
- ¿ cause de sa trop grande similitude avec l'accord de dominante (même fondamentale et deux notes communes), l'accord du IIIe degré au premier renversement est employé surtout comme accord ornemental, avec résolution sur le Ve degré.
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- Si III6 est assimilé à une tonique secondaire, comme dans l'enchaînement V/III-III6, ou s'il est assimilé au cycle des quintes, comme dans l'enchaînement III-VI-II, il peux alors être traité comme un vrai accord, avec sa fonction propre.
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4. L'accord du IVe degré
Le premier renversement du IVe degré ressemble beaucoup au VIe degré, à cause de la même note de basse. Aussi, il peut jouer les mêmes rôles que VI, soit:
- servir d'approche à la dominante
- suivre la dominante (mouvement évité)
- devenir un degré ornemental de VI, comme dans l'exemple suivant:
De plus, IV6 permet d'éviter la fausse relation de triton de l'enchaînement V-IV.
Enfin, IV6 peut être employé comme un IVe degré plus léger que s'il était à l'état fondamental
5. L'accord du Ve degré
- Au premier renversement, l'accord de dominante permet de donner un rôle plus mélodique à la basse, notamment dans l'enchaînement V-I, avec le mouvement sensible-tonique qui se trouve à la basse.
- L'enchaînement V6-I permet en outre d'adoucir une cadence authentique (elle devient imparfaite) pour une ponctuation claire mais pas trop conclusive.
6. L'accord du VIe degré
- L'emploi du VIe degré au premier renversement est presqu'exclusivement ornemental (comme III6), avec I pour fonction.
- VI6 s'apparente au Ier degré à cause de sa note de basse et des deux notes communes avec I.
- Si VI6 est assimilé à une tonique secondaire, comme dans l'enchaînement V/VI-VI6, il peux alors être traité comme un vrai accord, avec sa fonction propre.
7. L'accord du VIIe degré
- L'accord du VIIe degré est assimilé à l'accord de septième de dominante sans fondamentale.
- Si VII6 est assimilé à une tonique secondaire, comme dans l'enchaînement V/VII-VII6, il peux alors être traité comme un vrai accord, avec sa fonction propre.