1. Introduction
Structurellement, ce que nous appelons le Méganticois est un haut corridor transappalachien, ouvert à 300 - 450 mètres d'altitude et enclavé dans un décor de haut relief (450 - 600 m) qui, localement, pousse des sommets à plus de 750 m d'élévation. Ce corridor favorise le passage entre les terres basses (0 - 300 m) de la rivière Kennebec et celles du Saint-Laurent.
Entre l'embouchure de la branche nord de la rivière Morte (Dead River), au pied du mont Bigelot, Maine, et l'ouverture de la vallée de la Chaudière dans la région de St-Ludger en Beauce, la longueur de ce corridor est d'environ 100 km. Il traverse alors trois provinces hydrographiques contigües : celles de la haute rivière Morte, du bassin du lac Mégantic et de la haute rivière Chaudière (
carte #1 : extrait de la carte au 1 :250 000).
Au cours du mois d'août 2001, notre attention a été ciblée sur le bassin du lac Mégantic qui couvre environ 800 km2 et qui occupe le cœur de ce corridor.
2. Le bassin du lac Mégantic
Au centre du corridor méganticois se trouve la cuvette du lac Mégantic. C'est une dépression d'environ 26 km2 qui recueille le ruissellement des reliefs environnants avant de verser le trop plein dans le chenal accidenté de la Haute Chaudière. Le niveau moyen de ses eaux se trouve à une altitude contrôlée d'environ 394,5 mètres. Il est principalement alimenté, de l'ouest, par le bassin de la rivière Victoria et celui de la rivière Bergeron, du sud par le bassin de la rivière Arnold et, du sud-est, par celui du Lac-aux-Araignées.
Il y a un peu plus de 12 000 ans, quand le goulot de la Haute Chaudière était encore bloqué par les glaces, le bassin du lac Mégantic, déjà gonflé d'eaux de fonte, était inondé jusqu'à une altitude d'environ 430 m et s'égouttait vers le Maine mais, dès que la résistance glaciaire fut vaincue, les eaux s'abaissèrent rapidement et la topographie prit son allure actuelle. Certes, biogéographiquement, les premiers paysages régionaux étaient alors moins gras et les réseaux hydrographiques étaient moins nettement burinés mais le fond de carte dut déjà être fort semblable à celui qui prévalait à la période historique. En somme, au temps des premiers peuplements humains dans le Nord-Est américain, la région était disponible et les découvertes archéologiques réalisées à moins de 100 km de l'actuel lac Mégantic nous permettent de croire que l'espace dut alors être prospecté et inventorié.
Dès cette époque ancienne, la dénivellation actuelle entre le Lac-aux-Araignées (406 m) et le lac Mégantic (394,5 m) dut exister et il dut y avoir une passe naturelle de déversement entre ces deux
plans d'eau. Ce déversoir était apparemment situé à l'endroit où il se trouve toujours et, en périodes de crues, il devait créer un étalement semblable à celui de l'actuel Lac-des-Joncs, au pied de ce déversoir et en bordure immédiate de l'embouchure historiquement fluctuante de la basse rivière Arnold.
Ultimement, ce déversoir creuse son chenal dans les alluvions et le till local en longeant la butte naturelle qui borde aujourd'hui ce qu'on appelle la Décharge-du-Lac-des-Joncs sur son flanc nord-est. C'est là que nous avons décidé de porter notre attention en août 2001 (
cartes #2 et
3).
3. Motivations
Déjà prospectée rapidement il y a une quarantaine d'années par René Levesque, cette région ne retint guère l'intérêt des archéologues professionnels. Cependant des observateurs locaux, attentifs, méticuleux et patients, alertés par ces premières découvertes, se donnèrent comme mission de garder le dossier ouvert et d'en étoffer la documentation. Grâce à ces efforts assidus, Jean Cliche et Catherine Rancourt réussirent en trente ans à accumuler suffisamment d'information pour piquer finalement la curiosité de la communauté professionnelle et susciter l'ouverture d'enquêtes plus intensives.
Au fil de ces années, l'équipe Cliche-Rancourt identifia une quarantaine d'emplacements productifs sur les plages et les affaissements de talus, récoltant environ 1 000 outils en pierre (taillée et polie), 10 000 éclats de taille, de plus rares tessons de poterie ainsi qu'environ 500 ossements et un nombre indéfini mais important de pierres rougies au feu indiquant que ces paysages, à la confluence des Trois Lacs (lac Mégantic, Lac-aux-Araignées, Lac-des-Joncs), avaient été fréquentés pendant au moins 7 500 - 8 000 ans par divers groupes préhistoriques. Cette collection individuelle a été soigneusement inventoriée par Éric Graillon au cours des dernières années (Graillon, 1997 à 2001) et consulté par divers professionnels. Elle a suscité la rédaction de plusieurs rapports mais elle exige une attention complémentaire de fouilles et c'est la raison pour laquelle le département d'anthropologie de l'Université de Montréal a décidé d'y ouvrir un programme de recherches de terrain, préliminairement défini comme un programme de trois ans.
Ce programme n'a pu être amorcé qu'avec l'assentiment et l'implication de l'Université de Montréal, de l'équipe Cliche-Rancourt, des autorités municipales de Lac-Mégantic, de la collaboration d'Éric Graillon et de Bertrand Morin, de la participation active de l'équipe de l'École de fouilles du département d'anthropologie.
Cette dernière équipe était composée de :
Norman Clermont, responsable général
Pierre Corbeil, co-responsable
Jonathan Matteau, aide-de-camp
et de dix étudiantes et étudiants :
Simon Beaulieu |
Chantal Lacasse |
Audrey Couture |
Myriam Letendre |
Étienne Desmarais |
Geneviève Loyer |
François Guindon |
Sébastien Nobert |
Hélène-Marie Hegyes |
Dominique Papin |
De plus, nous remercions monsieur Richard Vallée de Sawyerville, propriétaire du terrain, pour nous avoir donné la permission d'y travailler et d'en avoir facilité l'accès.
4. Méthodologie : les méthodes de fouilles et d'enregistrement
L'intervention archéologique dans la région de Lac-Mégantic (
carte 1) s'inscrit dans un programme de trois ans et se déroule selon des méthodes standardisées. Les objectifs de ce programme sont :
1) de documenter et de comprendre les occupations qui ont marqué cet espace;
2) de les ordonner dans le temps en proposant une séquence culturelle régionale;
3) de les articuler avec les connaissances accumulées sur les groupes qui ont occupé la région et le Nord-Est américain en général au même moment;
4) d'étudier ces groupes dans une perspective palethnographique;
5) de saisir le dynamisme diachronique de ces groupes.
À ces fins, nous avons décidé de compléter les dossiers amorcés par les archéologues amateurs de la région, de sonder divers sites déjà identifiés par les récoltes de surface, de porter une attention plus forte aux distributions en insistant davantage sur les occupations et moins sur les artefacts.
Lors de nos interventions de terrain :
1) nous insistons sur la réalisation d'un arpentage détaillé, planimétrique et altimétrique;
2) nous procédons à un ratissage systématique en périphérie immédiate des sondages dans les zones boisées de même que sur les berges avoisinantes;
3) nous faisons des exercices préliminaires de sondages (50 cm x 50 cm ou 1 m x 1 m) sur des espaces étendus;
4) nous focalisons ensuite notre attention sur des zones privilégiées (concentrations, structures);
5) occasionnellement, quand le couvert végétal le permet, nous pouvons réaliser des mini-décapages;
6) nous fouillons selon des niveaux arbitraires (0-15 cm; 15-25 cm; 25 cm et plus) car le terreau ne permet aucun découpage naturel;
7) nous fouillons chaque niveau par quadrant, toujours à la truelle;
8) nous tamisons systématiquement, par quadrant, avec un grillage de 1/8 de pouce (3 mm);
9) nous individualisons sur fiches standardisées (Annexe 2) les outils ou fragments d'outils (pierre, os, cuivre), les tessons de bords ou de pipes ainsi que divers éléments particuliers (graphite, pyrite, etc.);
10) nous enregistrons collectivement, par niveau (et par quadrant si les nombres le justifient) , la plupart des autres données;
11) nous relevons la stratigraphie (Annexe 3) d'au moins un mur de chaque puits;
12) nous localisons tous les échantillons (charbons, terreau, etc.);
13) nous cartographions toutes les structures à l'échelle de 1/10;
14) nous procédons à un lavage, marquage et catalogage quotidiens (Annexe 5).
5. La Décharge-du-Lac-des-Joncs
Hydrographiquement, c'est un chenal d'environ 2 km de longueur qui s'étire du déversoir du Lac-aux-Araignées jusqu'au lac Mégantic. Dans sa partie amont, le chenal est peu distinctif et se confond avec la nappe du Lac-des-Joncs qui est un lac peu profond, au contour historiquement instable, faisant partie intégrante de ce qu'on appelle le " marais du lac Mégantic ". Ce marais, développé sur des alluvions deltaïques, est un vaste ensemble de terres humides qui s'étalent au sud du lac Mégantic sur une étendue de 5 à 10 km2, à une altitude générale de 395 - 397 m, composant une mosaïque plus ou moins éphémère de petits étangs, de prairies hygrophiles, de maremmes, de tourbières et de terre ferme (Thériault, 1997).
Vers le sud-ouest, les limites sont relativement floues mais, vers le sud-est, la frontière du marais est bien définie par l'éminence du relief naturel, capé de sables bien draînés et supportant une forêt fermée où l'on trouve des érables, des bouleaux, des cèdres, des sapins, des pins et des épinettes. En aval du Lac-des-Joncs, le chenal de la Décharge se rétrécit rapidement, prenant l'allure d'une petite rivière de 25 à 30 mètres de largeur, de 1,7 à 2,4 m de profondeur, débouchant ultimement dans le lac Mégantic après avoir reçu les eaux de la petite rivière Arnold qui zigzague dans le marais.
En supposant des crues s'élevant à 398 m, le marais, le Lac-des-Joncs, la petite rivière Arnold perdraient leur distinction hydronymique mais la rive sud-est resterait exondée. En supposant des
asséchements excessifs abaissant le niveau des eaux à 394 m, les paysages locaux seraient également modifiés et la Décharge naturelle ne serait plus qu'un chenal étroit longeant la rive sud-est.
En somme, l'élément le plus stable de la région, considérée comme une fraction du corridor méganticois, est la marge riveraine Est longeant l'axe de déversement des eaux du Lac-aux-Araignées vers le lac Mégantic. C'est vers ce secteur que nous avons dirigé toute notre attention, croyant que cette marge riveraine a longtemps permis aux équipages qui canotaient dans la région d'y faire halte.
Actuellement, cette marge riveraine n'offre pas un plateau uniforme également favorable à l'établissement de campements forestiers. Son parterre est bosselé par les chablis, souvent encombré par les futs rongés par les castors, parfois raviné par des coulées de ruissellement. L'accès aux espaces apparemment plus attrayants peut être relativement doux ou abrupt mais, généralement, l'aire d'amarrage dut être limitée et immédiatement bordée par le till rocailleux supportant les sables du plateau.
Soumise sans écran aux vents d'ouest, souvent violents, cette marge riveraine offre une vue panoramique intéressante mais, comme espace d'accueil, sa qualité n'est pas superlative. Néanmoins, les reconnaissances de Cliche-Rancourt permettent de croire qu'elle fut fréquentée à maintes reprises au cours des millénaires de la préhistoire. Ce que nous voulions savoir, en écoutant ces murmures et en tentant d'aller au-delà, c'était de mieux définir les rythmes de cette fréquentation, son assiduité, sa continuité, son intensité et sa nature.
À cette fin, notre projet initial était de prospecter systématiquement la marge riveraine du plateau bordant la Décharge-du-Lac-des-Joncs, du pied du déversoir du Lac-aux-Araignées jusqu'à son ouverture dans le lac Mégantic. En pratique, l'intervention fut beaucoup plus modeste et nous nous sommes contentés d'explorer trois segments de cette marge correspondant à ce que Cliche-Rancourt ont appelé trois sites : BiEr-9, BiEr-8 et BiEr-19.
De l'extrémité nord du premier à l'extrémité sud du troisième, l'axe linéaire est d'environ 500 mètres et son découpage est relativement arbitraire. En fait, nous serions tentés de n'y voir qu'un même espace archéologique mais il ne nous paraît pas utile ou recommandable d'effacer les codes Borden déjà attribués et de semer une confusion dans un ordre déjà établi. Nous nous sommes contentés de fixer des limites au découpage déjà utilisé en divisant cet axe linéaire en quatre segments :
Nord |
Décharge-du-Lac-des-Joncs |
Sud |
| |
BiEr-9 |
| |
BiEr-8 |
| |
"non codifié" |
| |
BiEr-19 |
| |
0 |
………….. |
150 |
………….. |
250 |
………….. |
420 |
………….. |
500m |
|
Tableau 1 : État de la collection Cliche-Rancourt en 1998 d'après l'inventaire de Graillon
Tableau 2 : Récolte générale de l'École de fouilles en 2001
* Il y a aussi une pointe en sandstone et un biface en schiste/jaspe gris.
** Les quartz, les cherts et les quartzites étaient variés alors que la rhyolite était beaucoup plus homogène.
Divers : Il y avait des pierres rougies et du charbon sporadique un peu partout, une plateforme de rôtissage en BiEr-19, un foyer probable en BiEr-9. Le matériel historique ancien est très rare (2 pierres à fusil, une balle de mousquet, quelques fragments de bouteilles). Six puits ont été creusés à au moins 1 m de profondeur et n'ont rien donné sous 0-25 cm. Les indices matériels sont surtout trouvés entre 10-20 cm.
6. Le site BiEr-9 (Site du Chalet)
Sur la rive nord-est de la Décharge-du-Lac-des-Joncs, l'équipe Cliche-Rancourt a identifié huit sites archéologiques au cours des ans (BiEr-7, 8, 9, 11 15, 16, 18 et 19). Deux autres sites (BiEr-6 et 17) ont aussi été localisés sur la rive sud-est du Lac-des-Joncs mais ils avaient été exclus de notre programme d'interventions pour 2001.
Pour des raisons purement logistiques (accès) et pédagogiques (nature du plateau), notre prospection commença au site BiEr-9, également appelé " site du Chalet " à cause du chalet du Megantic Fish and Game Club construit en 1946 dans la clairière anthropique ouverte au bout du chemin forestier et déménagé en 1988. C'est dans cette clairière que nous avons établi à la fois la base de notre quadrillage planimétrique et notre point de référence altimétrique (401 m A.S.L.).
De part et d'autre d'une ligne W-E longeant les pilotis de fondation du mur sud du chalet, nous avons alors tiré une perpendiculaire ayant 75 m en direction N et 75 m en direction S pour une longueur totale de 150 m (
cartes #4 et
5). Par une coïncidence heureuse, il s'avéra que ces points limites N et S se juxtaposaient presque parfaitement avec les limites évaluées par Cliche-Rancourt à partir d'autres repères.
Le point limite N (0,0 m), à la frontière entre BiEr-9 et BiEr-15 (ou site des Grosses Roches), représente aussi la limite N de notre prospection estivale alors que le point limite S (150 m) marque la frontière arbitraire entre BiEr-9 et BiEr-8 (ou site du Gros Bouleau).
Notre intervention sur BiEr-9 a porté sur quatre points :
- la plage;
- le secteur nord de la marge riveraine;
- le secteur sud de la marge riveraine;
- la clairière anthropique.
6.1 La plage
Nous n'espérions rien de cette reconnaissance car le niveau de l'eau dans la Décharge-du-Lac-des-Joncs était encore haut au début du mois d'août 2001. Par ailleurs cette plage avait maintes fois été parcourue par Cliche-Rancourt au fil des ans.
Sur une largeur minimum de deux mètres, cette plage expose à la surface des sables de fond un nombre considérable de blocs, petits et grands, provenant manifestement du till exposé de la berge ou de légers affaissements provoqués par l'érosion du talus.
Pédagogiquement, l'exercice avait son utilité en favorisant la manipulation de plusieurs types de matériaux charriés localement et l'observation des effets du roulement naturel (polissage) et du gel (fracturation) sur les blocs mais, archéologiquement, le résultat a été presque nul. Nous n'y avons trouvé qu'un grattoir busqué en rhyolite, en perpendiculaire de la ligne 6 m de notre quadrillage.
6.2 Le secteur nord
Nous y avons ouvert 24 puits de sondage (24 m2) sur une marge d'une vingtaine de mètres à l'intérieur (-> Est) de l'arête de pente menant à l'eau (
carte #4). Le plateau de ce secteur était naturellement déclive d'E -> W et bosselé N -> S suivant deux axes de ruissellement paraissant découper l'intérieur en trois buttes. Un de ces axes, au nord de notre point 0 m, marque la fin du site BiEr-9 et se trouve en dehors de notre zone de prospection.
Quoique ces sondages aient généralement été positifs (20/24), les indices matériels de passages préhistoriques y étaient constamment en très faible abondance. Nous n'y avons reconnu aucune structure incontestable malgré la présence sporadique de blocs rubéfiés et de charbons, aucun tesson de poterie et de très rares ossements blanchis ou frais (exception de J-68). On y remarquait une poussière peu dense de petits éclats mais aucune concentration ne laissait suggérer la présence de véritables ateliers, d'autant plus que, sur 575 indices de débitage, on inclut une moitié de débris de quartz, culturellement équivoques.
Il s'agit donc apparemment d'un secteur peu fréquenté à la période préhistorique.
6.3 Le secteur sud
Nous y avons ouvert 31 puits de sondage (29,5 m2) sur un axe linéaire de 75 m, équivalent à l'axe linéaire du secteur nord, et sur une largeur comparable d'une vingtaine de mètres en retrait de l'arête du plateau (
carte #5).
Seulement sept des puits de sondage se sont avérés négatifs mais la récolte totale reste également fort modeste, à l'exception d'une aire autour de D-102 où il y avait apparemment un petit foyer de quelques blocs décimétriques ainsi qu'une forte concentration d'ossements blanchis, de débitage, ainsi que quelques grenailles de poterie. Cette aire n'a été que sondée et mériterait une attention complémentaire. On pourrait signaler aussi le puits H-126 qui fait peut-être partie d'un événement palethnographique ponctuel et autour duquel il pourrait être intéressant d'ouvrir quelques autres sondages.
Rien n'indique cependant que le secteur sud ait été fréquenté plus régulièrement ou plus intensivement que le secteur nord et il s'agit surtout, à notre avis, d'un espace d'utilisation très occasionnelle.
6.4 La clairière anthropique
Correspondant à la butte naturelle principale de ce site et ayant un plateau généralement situé à 400 - 402 m d'altitude, soit environ 5 m au-dessus des courants actuels, nous estimions qu'il s'agissait de l'endroit le plus propice pour des campements réguliers et répétés. Comme l'endroit avait également été choisi pour y construire un chalet de chasse et de pêche, on pouvait croire que la qualité logistique de cette place avait été identifiée depuis longtemps. En réalité, rien ne permet de penser que la fréquentation préhistorique de cet endroit ait été qualitativement ou quantitativement distinctive.
Ici, comme ailleurs, les évidences de présence et d'activités étaient à la fois peu nombreuses et très émiettées.
6.5 Le matériel de BiEr-9
On peut le diviser en trois sous-ensembles.
Le premier, correspondant à une occupation historique récente (1900 - 2000 A.D.) est représentée structurellement par du remblai de chemin ainsi que par des pilotis de fondation et, artefactuellement, par des clous usinés, des morceaux de bardeaux goudronnés, du verre à vitre, des cartouches de chasseurs, quelques bouteilles de boisson et quelques boîtes de conserve. Curieusement, malgré une utilisation apparemment assidue de cet endroit, le matériel historique récent reste relativement peu abondant.
Le second sous-ensemble, correspondant à une occupation historique plus ancienne, est nettement plus rare. On y remarque deux pierres à fusil (dont une en silex blond européen) et quelques objets remontant apparemment à la fin du XIXe siècle (lames de couteaux en métal, verre de lampe à huile, goulot et morceaux de bouteilles en verre soufflé, lourde meule industrialisée; cf. pl. 1 et 2).
Le troisième sous-ensemble comprend le matériel préhistorique. On y remarque une poignée de grenailles de poterie correspondant à au moins deux vases de périodes différentes (tesson de bord à empreintes ondulantes du Sylvicole moyen ancien et tesson de bord d'un vase du Sylvicole moyen tardif; cf. pl. 3), quelques centaines d'éclats de taille souvent équivoques (quartz), parfois incontestables (rhyolite, quartz, quartzite, chert….) et généralement de faibles dimensions (200 mm2; cf. tab. 3 et 5), une somme faible d'outils en pierre taillée peu diagnostiques (grattoirs, pièces esquillées, éclats utilisés, perçoirs) et quelques pièces pédonculées rappelant des formes d'objets utilisés à l'Archaïque final (pl. 4 et 5)
Ces indices matériels préhistoriques ainsi que leur distribution ne permettent d'identifier aucun campement saisonnier, aucune zone significative de haltes habituelles ou répétées, rien d'autre que des arrêts opportunistes et brefs par des équipages en route entre des points A et B situés en dehors de ce site.
Jusqu'à un certain point, ces résultats archéologiques sont plus modestes que ceux qui étaient attendus, compte-tenu surtout de l'emplacement de ce ruban côtier hors des zones de crues habituelles, de sa position le long d'une route fluviale canotable depuis plus de 10 000 ans et qui dut être maintes fois empruntée, ainsi que de sa situation dans une zone de chasse historiquement productive, réputée pour l'orignal, le chevreuil et le castor et d'une zone de pêche également rentable.
Par ailleurs, si la zone prospectée (150 m x 20 m = 3 000 m2) a été sondée d'une manière approximativement adéquate (53,5 m2), cela signifie que le contenu réel de cet espace pourrait être d'environ 56 fois la valeur de la récolte connue et cela n'est pas insignifiant, surtout dans la perspective d'une berge occupée de façon opportuniste et occasionnelle par des groupes nomades.
7. Le site BiEr-8 (Site du Gros Bouleau)
Si le site précédent (BiEr-9) ne représentait qu'un segment arbitrairement circonscrit de 150 m de longueur sur un axe linéaire N/S bordant le flanc Est de la Décharge-du-Lac-des-Joncs, le site BiEr-8 ne représente qu'un second segment de cet axe, en continuité avec le premier, direction sud. Sa longueur, également arbitraire, est de 100 mètres.
Sur cette distance, Cliche-Rancourt ont identifié trois secteurs de productivité de surface : autour d'un gros bouleau qui a servi à nommer populairement ce site " site du Gros Bouleau " et qui se trouve plus ou moins au centre de ce segment linéaire de 100 m, un peu plus au sud dans une zone appelée " 600 pas " et un peu plus au nord dans une zone plus vaguement circonscrite.
Nous n'avons pas tenu compte de ces indications pour distribuer nos sondages exploratoires mais il s'est avéré que leur productivité se juxtaposait effectivement avec les zones de reconnaissance positive identifiées par Cliche-Rancourt.
En pratique, nous avons découpé opératoirement ce site en deux secteurs égaux de 50 m chacun. Au total, nous y avons ouvert 27 puits (27 m2), trois dans le secteur nord qui nous semblait peu propice à l'occupation, les autres dans le secteur sud, apparemment plus attrayant (
carte #6).
Comme sur BiEr-9, la majorité des sondages ont été positifs (23/27) et, à première vue, ce site ressemble au précédent au sens où la densité artefactuelle et écofactuelle est relativement faible, généralement émiettée, surtout indicative d'arrêts opportunistes géographiquement et chronologiquement discontinus. Il s'en distingue par le fait que nous n'y avons trouvé aucune poterie, très peu d'os, de très rares objets historiques, même récents, et aussi par le fait que le matériel préhistorique comprend, absolument et relativement, plus d'éclats en rhyolite et en chert (pl. 6 et 7).
Sur BiEr-9 nous avions identifié autour de D-102 un moment palethnographique apparemment digne de sondages complémentaires et, autour de H-126, un locus apparemment prometteur. Sur BiEr-8, nous avons également identifié une zone nettement plus riche autour de nos sondages 1, 2, 3, 21, 22, 25. Il pourrait, ici aussi, s'agir d'un événement culturel ponctuel et significatif. La zone entourant immédiatement notre sondage no 15 nous semble également digne d'intérêt complémentaire.
Nonobstant ces quelques particularités, on peut répéter que l'espace prospecté, tout en attestant une présence occasionnelle au fil des millénaires, n'a pas livré de témoignages matériels indiquant qu'il s'agissait d'un espace traditionnel exceptionnellement valorisé. Répétons aussi que nous n'avons sondé (27 m2) qu'une petite fraction (1/74) de ce site défini comme une marge riveraine de 100 m de longueur et de 20 m de largeur (2 000 m2). Si la récolte devait être multipliée par 74, la somme obtenue ne serait pas du tout insignifiante.
8. Un site non nommé
Au sud de BiEr-8, sur une longueur de 170 mètres, le plateau bosselé, profondément remué par les chablis, ne nous a pas semblé prometteur et nous n'y avons pratiqué aucun sondage. Il pourrait cependant être utile d'en ouvrir quelques-uns, ne serait-ce que pour confirmer éventuellement sa non-exceptionnalité. Néanmoins, au sud de cet espace non prospecté, nous avons remarqué l'existence d'un petit plateau apparemment plus prometteur où nous avons décidé d'ouvrir de nouveaux sondages : le site BiEr-19.
9. Le site BiEr-19 (Secteur des étudiants)
Dans un des rapports de Graillon sur la collection Cliche-Rancourt, l'auteur nous apprend que ce site " est situé sur la rive nord du lac des Joncs une centaine de mètres à l'est du site Décharge du lac des Joncs 2 (BiEr-8) " (Graillon, 1998c : 154). Comme le petit plateau qui nous semblait prometteur se trouvait à 170 m de la fin de BiEr-8, nous pensions qu'il s'agissait d'un autre site mais une visite des lieux avec Jean Cliche a confirmé qu'il s'agissait effectivement du même endroit, reconnu en 1982 et ayant alors livré 1 outil, 80 éclats de débitage et 326 petits os surtout blanchis ainsi qu'un fragment indéterminé de métal.
Sur un espace restreint de 38 m de longueur que nous avons appelé le secteur des étudiants (38 m x 20 m = 760 m2), nous avons ouvert 20 puits de sondage (19,5 m2) et 15 ont été positifs (
carte #7). Même si la récolte totale a été faible, il faut signaler l'existence dans les sondages contigus nos 2 et 12 d'un lit de blocs décimétriques rougis ayant pu correspondre à une plateforme de rôtissage mais ne contenant pas de charbons susceptibles d'être datés. La découverte d'un goulot de bouteille en verre soufflé dans l'un de ces sondages, d'une balle de mousquet dans le sondage no 14 et la présence d'un fragment de métal dans la collection Cliche-Rancourt pourraient suggérer qu'il s'agit d'un événement culturel historique mais le sondage no 2 a aussi livré une petite pointe typologiquement analogue à une pointe Port Maitland et il y a d'autres indices de présence préhistorique locale (pl. 8 et 9).
Pour l'instant, BiEr-19 ne crée aucun contraste avec BiEr-8 ou BiEr-9 et pourrait être lu de la même manière : présence sporadique attestée, fréquentation peu intensive, discontinue dans l'espace et dans le temps, marquée par des événements culturels ponctuels de brève durée.
10. Bilan général
Les fouilles du mois d'août 2001 sur le plateau riverain de la Décharge-du-Lac-des-Joncs ont consisté à ouvrir 100 m2 sur un axe linéaire d'un peu moins de 500 m de longueur. L'objectif général était de vérifier l'existence, la nature et l'intensité des occupations préhistoriques suggérées par les découvertes de Jean Cliche et Catherine Rancourt dans cette région au cours des trente dernières années.
Au cours de leurs activités de reconnaissance des berges, Cliche-Rancourt ont trouvé (
tableau 1) environ 150 outils et fragments, 2 000 éclats de débitage, 74 morceaux de poterie et 700 fragments d'os aux emplacements de BiEr-9, 8 et 19, sans remarquer de concentrations notables. Nos propres sondages sont essentiellement confirmatifs. En effet, ni les berges érodées, ni le plateau en place n'indiquent un grand trafic préhistorique régional même si ces témoignages matériels nous assurent qu'il y eut une fréquentation intermittente de ces parages tout au long de plusieurs millénaires. Il s'agissait donc d'un milieu connu et, fonctionnellement, d'un axe de transit et de haltes brèves.
Si ces deux prospections complémentaires (celle de Cliche-Rancourt et la nôtre) sont approximativement représentatives de ce qui s'est déroulé sur le ruban côtier que nous avons examiné, divers points méritent alors d'être soulignés.
1) Il n'y a aucune évidence concrète de campements saisonniers prolongés.
2) Il n'y a pas d'évidence que les groupes fréquentant cet endroit aient été des utilisateurs habituels de poterie. Les quelques tessons retrouvés ne correspondent apparemment qu'à un nombre fort limité de vases brisés et on ne connaît aucun dépôt d'argile locale utilisable dans leur fabrication.
3) Il n'y a aucune évidence démonstrative que les occupants y aient créé de véritables ateliers de taille. Certes on a taillé la pierre sur place, à plusieurs endroits, mais apparemment nulle part avec très grande intensité. On a trouvé quelques ébauches bifaciales abandonnées à un stade généralement avancé du travail de taille mais, la plupart du temps, on ne trouve qu'un faible émiettement de copeaux qui rappellent surtout des gestes de finition ou de retouches secondaires.
4) Les visiteurs utilisaient principalement deux types de matériaux lithiques : le quartz et la rhyolite. Le premier est équivoque au sens où l'empreinte culturelle du travail de taille n'est pas toujours facile à identifier et à comptabiliser. Le second est incontestable (
tableaux 3 à 6).
Il se peut que le quartz soit d'origine strictement locale, même si le till exposé en bordure de la plage est très pauvre en blocs ayant au moins la dimension d'une balle de tennis. Il est possible cependant que la plupart des blocs utiles aient effectivement été utilisés et transportés sur le plateau. Cette remarque impose une digression. Le sol entamé par nos sondages est un podzol ayant un horizon Ah loameux (ca 1-15 cm) développé au-dessus d'un horizon Ae (ca 0-10 cm) et d'un horizon B (>20 cm) sableux. Il s'agit d'une coupe typique des sables alluvionnaires régionaux de la Série Béland (Dubé et Camiré, 1996). C'est généralement à la base de l'horizon Ah ou à l'interface des horizons Ah-Ae ou Ah-B que l'on trouve les artefacts, les écofacts et une occasionnelle blocaille. Or, nous avons creusé six puits à plus de 1 m de profondeur, constatant que ces dépôts alluvionnaires ne contiennent ni blocs de quartz, ni autres types de blocs, à l'exception de grosses roches erratiques faisant partie du till et n'ayant pas été recouvertes par les alluvions plus récentes. Même en supposant qu'une partie de la blocaille rencontrée dans le niveau supérieur ait été d'origine glacielle, il serait surprenant qu'elle ait été sélective pour le quartz et c'est ce qui nous fait croire que la présence de ce matériau pourrait surtout être d'origine anthropique.
Il existe cependant sous trois formes différentes. D'abord à l'état de blocs " complets " naturellement émoussés et non travaillés, mais souvent rougis sous l'action du feu (feu de forêt, feu de foyer, blocs chauffés pour cuisson indirecte, etc.). Ensuite à l'état de blocs naturellement fragmentés sur place sous l'effet du gel ou des pressions radiculaires. Enfin sous la forme de débris éparpillés parmi lesquels il y a d'indiscutables débris de taille et… des débris plus discutables. C'est ce qui rend l'identification et la comptabilité difficiles, imprécises et peu fiables.
Après un premier tri sur le terrain et un second tri en laboratoire, nous croyons que les nombres retenus sont les plus suggestifs que nous puissions présenter mais il s'agit, dans notre esprit, de nombres minimums.
Quant à la rhyolite, totalement absente du till local et dont on ne connaît aucune source régionale dans un rayon de 50 km autour de nos sites, c'est le matériau de bonne qualité le plus commun rencontré sur l'axe de prospection. Altérée et superficiellement devenue blanchâtre, cette rhyolite ne se distingue pas, macroscopiquement, de celle du mont Kinéo, dans le Lac-à-l'Orignal, (Moosehead Lake, Maine), où on la trouve en très grande abondance. C'est un matériau à cassure conchoïdale, facile à identifier, qui dut être commun dans la trousse des artisans qui fréquentaient notre région de prospection. En effet, on l'a retrouvé dans 59 de nos 102 sondages (100 m2), c'est-à-dire sur 58% (58/100 m2) de l'espace fouillé.
En plus du quartz et de la rhyolite, les visiteurs de notre région ont également laissé des indices d'utilisation du quartzite, de différentes variétés de chert, du jaspe, du schiste ardoisier rouge et de quelques matériaux anecdotiques.
5) Parmi les outils et fragments d'outils lithiques retrouvés sur place (
tableaux 2 et
7), il y a une majorité de grattoirs, quelques pointes de projectile, quelques pièces esquillées, quelques éclats utilisés, un perçoir, une barre polie triangulaire à extrémités facettées, quelques ébauches bifaciales et des fragments typologiquement non identifiables. La fonction grattage-raclage est nettement la mieux représentée.
6) Nous n'avons identifié que trois outils en os : un poinçon, un fragment de ce qui aurait pu être un second poinçon, trouvé dans le même sondage, soit D-102 de BiEr-9 (pl. 3) et un poignard dans le sondage no11 de BiEr-19.
7) Une des caractéristiques du contenu général de nos sondages est la présence relativement abondante de blocs rougis au feu et de charbons mais, la plupart du temps, ces indices ne composaient pas des associations structurales convaincantes. En effet, à l'exception d'une plateforme de rôtissage (sondages nos 2 et 12 sur BiEr-19), d'un probable foyer (en D-102 sur BiEr-9) et d'une très forte concentration de charbons dans le niveau 15-25 cm du sondage no 3 sur BiEr-8, les autres indices semblaient être a-structurés ou encore dé-structurés.
8) Nous avons trouvé 2 281 os, très généralement blanchis, mais ils étaient fort inégalement répartis. En effet, 1 689 (74%) se trouvaient dans les 4,5 m2 autour de D-102 sur BiEr-9 (6 sondages) et 232 (10,2%) provenaient de J-68, également sur BiEr-9. Il y en avait 354 dans 15 autres sondages de BiEr-9, 94 dans 2 des 27 sondages de BiEr-8 et 5 dans un des 20 sondages de BiEr-19. En somme, seulement 25 des 102 sondages ont livré des os.
Quoique généralement trop petits pour être identifiés à l'espèce ou au genre, on peut dire que ces os étaient surtout des os de mammifères. Il y avait aussi quelques os d'oiseaux, de très rares vertèbres de poissons et quelques fragments de coquillages. Nous avons positivement identifié l'orignal (sur BiEr-9 et sur BiEr-19) et le castor (sur BiEr-9).
Tableau 3 : Distribution du débitage des 3 sites par matériaux et par classes de dimensions
Note : Si les 100 m2 fouillés étaient représentatifs des 10 000 m2 prospectés, cela signifierait que la marge riveraine de 500 m x 20 m pourrait contenir jusqu'à 500 000 morceaux de débitage, 15 000 outils dont peut-être environ 5 000 outils grattants, 2 000 éclats utilisés, 2 500 pièces esquillées et 1 700 pointes de projectiles de même que 200 000 déchets culinaires osseux. Compte tenu de ces " prospectives ", cet axe linéaire ne deviendrait pas automatiquement un espace archéologique très " riche ", surtout si on considère que son utilisation est plusieurs fois millénaire, mais ce ne serait pas un espace archéologique insignifiant.
Tableau 4 : Distribution du débitage du site BiEr-8 par matériaux et par classes de dimensions
Tableau 5 : Distribution du débitage du site BiEr-9 par matériaux et par classes de dimensions
Tableau 6 : Distribution du débitage du site BiEr-9 dans les 55 puits
Tableau 7 : Distribution des outils du site BiEr-9 par matériaux
11. Conclusion
La marge riveraine de la Décharge-du-Lac-des-Joncs semble n'avoir été qu'un axe de transit et de haltes brèves. En soi, c'est culturellement intéressant, d'autant plus que si on regroupe la collection Cliche-Rancourt et la nôtre, on peut alors croire que cet axe a été utilisé de façon intermittente pendant plus de 7 000 ans et peut-être pendant 10 000 ans.
Il est vrai que la récolte artefactuelle de la saison 2001 peut paraître modeste mais, en prenant en considération que cette marge riveraine mesure 500 m de longueur et a une largeur de 20 m (10 000 m2), il faut convenir que notre intervention n'a couvert que 1% de cette surface. En multipliant par 100 les récoltes de cet été, le potentiel archéologique de la région prospectée serait donc loin d'être insignifiant et nous avons la conviction que cette prospective est approximativement justifiée.
Néanmoins, nous ne recommandons pas d'insister indûment sur cet espace apparemment spécialisé fonctionnellement. Nous considérons qu'il y a encore quelques travaux complémentaires à faire (surtout autour de D-102 sur BiEr-9, autour des sondages nos 1, 2, 3, 21, 23, 25 et autour du sondage no 15 sur BiEr-8) mais, pour mieux comprendre l'histoire des groupes culturels régionaux, il faudrait peut-être chercher d'autres types de sites, d'autres aires de campements, des espaces plus précisément inscrits dans la carte mentale des paysages adaptatifs du Méganticois.
12. Ouvrages cités et consultés
Arkéos Inc.
1989 Municipalité Régionale de Comté du Granit : Étude de potentiel archéologique. Arkéos, Montréal, 153 pages.
Dubé, Jean-Claude et Réal Camiré
1996 Étude pédologique du comté de Frontenac. Centre de recherche et d'expérimentation en sols, Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec.
ETHNOSCOP Inc.
1995 Programme de recherche sur l'occupation paléoindienne dans la M.R.C. du Granit : étude de potentiel et inventaire archéologiques. Entente entre le ministère de la Culture et des Communications et la MRC du Granit, rapport préliminaire, 171 pages et annexes.
Graillon, Éric
1997a Inventaire de la collection archéologique Cliche/Rancourt, volume 2 : le lac Mégantic. CRAAE, East Angus, 167 pages.
1997b Inventaire de la collection archéologique Cliche/Rancourt, volume 3 : le lac aux Araignées. CRAAE, East Angus, 231 pages.
1998a Inventaire de la collection Lévesque : secteur du lac Mégantic (Sites BiEr-9 et BiEr-11). CRAAE, East Angus, 46 pages.
1998b Inventaire de la collection archéologique Cliche/Rancourt, volume 4 : Décharge du lac des Joncs. CRAAE, East Angus, 161 pages.
1998c Inventaire de la collection archéologique Cliche/Rancourt, volume 5 : Lac des Joncs. CRAAE, East Angus, 209 pages.
2001 Inventaire de la collection archéologique Cliche/Rancourt, volume 7 : Nouvelles découvertes sur les sites du secteur des lacs Mégantic, des Joncs et aux Araignées. CRAAE, East Angus, 198 pages.
Shilts, W.W.
1981 Surficial geology of the Lac Mégantic area, Québec. Memoir 397. Geological Survey of Canada, Ottawa, 102 pages.
Thériault, Andrée
1997 Synthèse des connaissances biophysiques et plan de conservation et de mise en valeur du marais du lac Mégantic. Étude réalisée pour l'Association pour la protection du lac Mégantic Inc. Grâce au programme de soutien financier aux projets à caractère faunique, ministère de l'Environnement et de la Faune, Gouvernement du Québec. Sherbrooke, 147 pages et annexes.
Annexe 1 : les cartes
A1.1. Carte #1 : le Méganticois sur carte topographique au 1 :250 000
A1.2. Carte #2 : localisation des sites étudiés en 2001 sur carte topographique au 1 :50 000
A1.3. Carte #3 : localisation des sites étudiés en 2001 sur photo aérienne au 1 :15 000
A1.4. Carte #4 : les sondages de la zone nord de BiEr-9
A1.5. Carte #5 : les sondages de la zone sud de BiEr-9
A1.6. Carte #6 : les sondages de BiEr-8
A1.7. Carte #7 : les sondages de BiEr-19
Annexe 2 : les fiches d'enregistrement
A2.1. fiches d'objets : céramiques, lithiques, ossements, historiques, échantillons
A2.2.
fiche d'introduction de puits de fouille
A2.3.
fiche de niveau de puits de fouille
A2.4.
fiche de sommaire de puits de fouille
A2.5.
fiche de résumé de puits de fouille
Annexe 3 : profils stratigraphiques et plans
A3.1. site BiEr-9 :
stratigraphie du puits D-102 par Simon Beaulieu
A3.2. site BiEr-8 :
stratigraphie des sondages #5 et #6 par Étienne Desmarais
A3.3. site BiEr-19 :
stratigraphie des sondages #2 et #12 par Audrey Couture
A3.4. site BiEr-19 :
plan du fond des sondages #2 et #12 par Audrey Couture
Annexe 4 : les compilations
A4.1.
Les résumés de puits de BiEr-9
A4.2.
Les résumés de puits de BiEr-8
A4.3.
Les résumés de puits de BiEr-19
Annexe 5 : les catalogues
A5.1.
catalogues de BiEr-9
A5.2.
catalogues de BiEr-8
A5.3.
catalogues de BiEr-19
A5.4. catalogue des photographies (École de fouilles 2001)
Annexe 6 : les planches
A6.1. Pl. 1 : Matériel historique du site BiEr-9, site du Chalet (dessins de Norman Clermont)
A6.2. Pl. 2 : Matériel historique du site BiEr-9, site du Chalet (photos de Claude Chapdelaine)
A6.3. Pl. 3 : Matériel céramique et osseux du site BiEr-9, site du Chalet (photos de Claude Chapdelaine)
A6.4. Pl. 4 : Principaux artefacts du site BiEr-9, site du Chalet (dessins de Norman Clermont)
A6.5. Pl. 5 : Principaux artefacts du site BiEr-9, site du Chalet (photos de Claude Chapdelaine)
A6.6. Pl. 6 : Principaux artefacts du site BiEr-8, site du Gros Bouleau (dessins de Norman Clermont)
A6.7. Pl. 7 : Principaux artefacts du site BiEr-8, site du Gros Bouleau (photos de Claude Chapdelaine)
A6.8. Pl. 8 : Principaux artefacts du site BiEr-19, secteur des étudiants (dessins de Norman Clermont)
A6.9. Pl. 9 : Principaux artefacts du site BiEr-19, secteur des étudiants (photos de Claude Chapdelaine)