La collection «Socius / Littérature, art, discours, société» accueille des ouvrages dans lesquels les interactions de la culture et de la société sont centrales. Publiée par les Presses de l’Université de Montréal, elle est dirigée par Benoît Melançon du Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal. Cliquez ici pour obtenir un feuillet publicitaire Dernière mise à jour : 19 janvier 2021 |
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Quatrième de couverture La modernité québécoise est-elle caractérisée par une absence du maître ? Voilà la question à partir de laquelle sont relues ici les œuvres de Saint-Denys Garneau, de Jacques Ferron et de Réjean Ducharme. Pour y répondre, Michel Biron a lu attentivement leurs principales œuvres à l’aide de la sociocritique des textes et de l’anthropologie. Le concept de «liminarité», ainsi que l’a pensé Victor W. Turner, lui permet de jeter un éclairage nouveau sur ces classiques de la littérature québécoise. Chez eux, les bords sont peuplés, mais le centre, lui, est vide; cette étonnante géographie suppose des communautés qui ne le sont pas moins. Garneau, Ferron et Ducharme imaginent une société en creux, un espace de communication soumis aux lois de l’amitié plutôt qu’à un système hiérarchisé. La littérature s’offre à eux tel un terrain vague, un «grand loisir» (Ferron) où rien n’est vraiment interdit. À la littérature comme institution et à l’histoire comme série de ruptures, l’écrivain liminaire, qui refuse d’être un «homme de lettres» (Ducharme), oppose l’écriture comme «commencement perpétuel» (Garneau). Il ne se reconnaît plus de maîtres. Mais en a-t-il jamais eus ? Michel Biron enseigne la littérature à l’Université du Québec à Montréal. Il a publié la Modernité belge (1994), le Roman célibataire (avec Jacques Dubois, Jean-Pierre Bertrand et Jeannine Paque, 1996) et Un livre dont vous êtes l’intellectuel (avec Pierre Popovic, 1998). Table des matières Remerciements Introduction
Chapitre 1
Chapitre 2 Chapitre 3 Jacques Ferron : la fête de la littérature Chapitre 4 Réjean Ducharme : loin du milieu Conclusion Comptes rendus Lettres québécoises, 103, automne 2001, p. 46-47 (Michel Gaulin) Le Devoir, 20-21 octobre 2001, p. D4 (Marie-Andrée Beaudet) Spirale, 181, novembre-décembre 2001, p. 54-55 (Brigitte Faivre-Duboz et Karim Larose) Nuit blanche, 87, été 2002 (Jean-Guy Hudon) Ponti / Ponts. Langues, littératures, civilisations des pays francophones, 2, 2002, p. 279-280 (Nicoletta Dolce) Globe. Revue internationale d’études québécoises, 5, 1, 2002, p. 183-187 (Pascal Brissette) Studi Francesi, 138, 46 : 3, septembre-décembre 2002, p. 747-748 (Lucie Picard)
Recherches sociographiques, 43, 3, septembre-décembre 2002 (Jean-Philippe Warren)
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Quatrième de couverture «Le meurt-de-faim rit, le mendiant rit, le forçat rit, la prostituée rit, l’orphelin, pour mieux gagner sa vie, rit, l’esclave rit, le soldat rit, le peuple rit; la société humaine est faite de telle façon que toutes les perditions, toutes les indigences, toutes les catastrophes, toutes les fièvres, tous les ulcères, toutes les agonies, se résolvent au-dessus du gouffre en une épouvantable grimace de joie» (L’homme qui rit, II, IX, 2). «Les efforts de l’homme pour se procurer de la joie sont parfois dignes de l’attention du philosophe», écrit Victor Hugo dans L’homme qui rit. Comme les autres romantiques, il fait pourtant peser un énorme soupçon sur le rire et sur la gaieté. Les rictus omniprésents sous sa plume et celle de ses contemporains appartiennent tant au sadisme qu’à la souffrance, tant au bourreau qu’à sa victime. Alors que notre époque se montre friande de bonne humeur, de fêtes, de festivals, Victor Hugo et ses contemporains des quatre coins de l’Europe jugent que la joie est mal à-propos, elle qui résonne au milieu des souffrances populaires. Il peut lui arriver de sourire ou de verser des larmes, mais le héros hugolien ne rit pas, sauf si on l’y oblige. Doit-on encore lire les romantiques aujourd’hui ? Oui, parce qu’ils nous rappellent qu’il faut résister à la dictature contemporaine de l’allégresse, du rire de force. Voilà pourquoi Rictus romantiques se termine par un «Éloge de la mauvaise humeur». Maxime Prévost, après des études doctorales à l’Université McGill, est chercheur postdoctoral au Département d’études françaises de l’Université de Montréal. Il a publié des articles dans Discours social, Littératures, Neophilologus, Nineteenth-Century French Studies, Studi Francesi. Rictus romantiques est son premier livre. Table des matières Pénombres du rire romantique I. Gaieté perverse et rire de force II. Discours de la Méthode
Première partie : la gaieté perverse Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Deuxième partie : la tristesse des justes Chapitre 4
Chapitre 5
Troisième partie : le rire de force Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Éloge de la mauvaise humeur De la gaieté perverse au rire de force Rire pour vrai Pour une topique historique Que peut la littérature ? Textes cités Index Comptes rendus Le Devoir, 7-8 septembre 2002, p. D6 (Marcel Fournier) Forum (Université de Montréal), 37, 21, 17 février 2003, p. 6 (Dominique Nancy) Nuit blanche, 91, juin 2003 (Laurent Laplante) Revue d’histoire littéraire de la France, 103, 3, juillet-septembre 2003, p. 751-753 (Alex Lascar) Histoires littéraires, 12, 2002, p. 159-160 Studi Francesi, 142, 48 : 1, janvier-avril 2004, p. 210-211 (Judith Wulf)
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Quatrième de couverture Y eut-il, entre 1919 et 1939, un fascisme proprement français ? Oui, contrairement à ce qu’affirment depuis longtemps les fascistologues de toutes obédiences. La base de ce fascisme était-elle idéologique ? Non, affirme Michel Lacroix : elle était d’abord esthétique. Son ouvrage vise à montrer que tout du fascisme naît de l’esthétique ou y aboutit. Les discours, les pratiques symboliques et les textes littéraires ne cessent de le répéter : «Qui dit fascisme dit avant tout beauté» (Benito Mussolini). Qu’est-ce qu’un chef ou un héros pour les artistes fascistes ? Quelles valeurs cherchent-ils à promouvoir chez les jeunes en Allemagne, en Italie et en France ? À quel spectacle politique consacrent-ils leurs efforts ? Voilà les trois principales questions auxquelles répond Michel Lacroix. Pour y arriver, il est allé relire Drieu la Rochelle et Céline, mais il s’est aussi intéressé au scoutisme et à l’olympisme, à la sculpture comme au cinéma. C’est ce qui lui a permis de comprendre les rapports troubles du pathos, de l’exhibition, du sublime, de la violence et de la mort dans le fascisme français de l’entre-deux-guerres. Michel Lacroix est professeur au Département de français de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Il a publié des articles sur Louis-Ferdinand Céline, Drieu la Rochelle, Jean Paulhan, Robert Brasillach, les sociabilités intellectuelles au Québec et en France. De la beauté comme violence est son premier livre. Table des matières Remerciements Liste des abréviations Avant-propos Introduction I. France, fascisme, esthétique
II. Sociocritique et discours social Chapitre 1 I. Les faveurs du chef
II. «Être héroïque ou périr» : le discours fasciste sur l’héroïsme
III. Le héros de cette histoire...
Chapitre 2 I. L’âge de la jeunesse
II. «La fascisme est jeunesse, donc beauté» III. Le discours de la jeunesse
IV. Mourir à trente ans : Robert Brasillach Chapitre 3 I. Le spectacle du pouvoir
II. Chorégraphies fascistes III. Le défilé de l’orgueil
IV. «Ce que j’aime dire : nous» : esthétique fasciste et collectivité
Conclusion I. L’esthétique fasciste
II. Kitsch, fascisme, romantisme III. Pars destruens : fascisme et laideur IV. Fascisme, esthétique et recyclage V. Fascisme et littérature Bibliographie Index Comptes rendus Études littéraires, 36, 3, printemps 2005, p. 139-145 (compte rendu de Sébastien Côté, suivi d’une réponse de Michel Lacroix) Nuit blanche, 98, printemps 2005, p. 30 (Laurent Laplante) En tête (Université du Québec à Trois-Rivières), 5, 12, 28 novembre 2005 (Anne-Marie Duquette) Romanische Forschungen, 117, 4, 2005, p. 537-539 (Frank-Rutger Hausmann) Lettres romanes, 59, 3-4, 2005, p. 349-352 (Olivier Odaert) Romanic Review, 97, 1, janvier 2006, p. 94-98 (Robert S. Thornberry) French Studies, 40, 1, janvier 2006, p. 139-140 (Nicholas Hewitt) The French Review, 79, 4, mars 2006, p. 856-857 (Jacques Laroche) Symposium, 60, 2, été 2006, p. 124-126 (Kimberley J. Healey) University of Toronto Quarterly, 76, 1, hiver 2007, p. 144-152 (Patrick Bergeron)
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Quatrième de couverture Est-il possible de relire Louis Hémon aujourd’hui ? Peut-on le soustraire à la fixation muséale ? Comment faire pour redynamiser son œuvre, ramenée avec trop de facilité à Maria Chapdelaine ? Pour arriver à cela, une seule voie : dépayser Hémon. Au lieu de lire son plus célèbre roman comme une œuvre nationale, voire nationaliste, il faut le situer par rapport aux romans régionalistes français de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Au lieu de se contenter du romancier, il faut voir comment Louis Hémon, avant bien d’autres, s’insère déjà dans une culture médiatique. Au lieu d’en faire un homme de l’enracinement et du terroir, il faut le voir en passeur culturel, en vagabond, en itinérant. Et, surtout, il importe de découvrir le poids des relations familiales dans sa vie comme dans son œuvre. Le fils, le frère, le mari, le père — voilà autant de figures qui traversent l’œuvre. En les étudiant, on voit apparaître la contradiction centrale de l’expérience d’un Hémon pris entre son désir de singularité et sa difficulté à se déprendre des liens qui l’enserrent. Le Louis Hémon de Paul Bleton et Mario Poirier n’est pas celui que la tradition a voulu imposer. Il ne devrait plus jamais l’être. Paul Bleton est auteur de nombreux essais et articles sur les genres de la littérature sérielle et sur la bande dessinée. Il travaille actuellement sur la fiction militaire. Il est professeur à la Télé-université à Montréal depuis 1982. Mario Poirier est psychologue clinicien. Il a principalement œuvré dans les milieux communautaires auprès d’une clientèle adulte défavorisée éprouvant des problèmes de santé mentale. Il est professeur régulier de psychologie à la Télé-université et chargé d’enseignement clinique à l’Université de Montréal. Table des matières Introduction
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Postface
Bibliographie
Index
Comptes rendus Le Devoir, 18-19 septembre 2004, p. F4 (Michel Lapierre) Culturehebdo.com, novembre 2005 Études littéraires, 37, 1, automne 2005, p. 159-162 (compte rendu de Chantal Bouchard, suivi d’une réponse de Paul Bleton et Mario Poirier) Acta Fabula, 7, 3, juin-juillet 2006 (Marie-Pierre Andron) Dalhousie French Studies, 76, automne 2006, p. 171-172 (Alain Nabarra) COnTEXTES, 10 novembre 2007 (Cécile Vanderpelen-Diagre)
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Quatrième de couverture À quelle époque le malheur est-il devenu une des clés de la réussite pour les gens de lettres ? Quand les écrivains ont-ils commencé à comptabiliser leurs souffrances, puis à les étaler aux yeux du public et de la postérité ? Pourquoi s’est-on mis un jour à croire qu’un écrivain malheureux pouvait être plus vrai, plus authentique, en un mot plus génial, qu’un écrivain tout bêtement heureux ? Cet ouvrage retrace les origines d’un mythe singulier, celui du poète maudit, que la plupart des critiques ont associé à la seule deuxième moitié du XIXe siècle. Pourtant, bien avant Verlaine ou Baudelaire, des hommes de lettres se sont constitué un «capital malheur» afin d’obtenir la sympathie d’un public sensible aux infortunes des grands hommes. Tout comme Jean-Jacques Rousseau, lui qui aimait dire qu’il avait la «célébrité des malheurs», des écrivains d’origine sociale diverse ont cru, avant le XIXe siècle, que leur persécution, leur pauvreté ou leurs maladies pouvaient s’avérer un excellent atout dans leur lutte pour accéder à la légitimité littéraire. C’est vrai d’inconnus comme Nicolas Gilbert et Victor Escousse, mais également de stars comme Chateaubriand et Hugo. En analysant leurs stratégies, Pascal Brissette veut montrer que l’association des termes «valeur» et «malheur» n’est pas toujours allée de soi dans le monde des lettres. Il fut un temps où l’écrivain le plus riche, le mieux protégé, le plus adulé, était aussi, et tout naturellement, le plus grand et le plus génial. À une époque, la nôtre, qui croit encore trop souvent qu’un grand écrivain ne saurait être heureux, il faut dire que le mythe de la malédiction littéraire est historique, et qu’il aura une fin. Pascal Brissette est chercheur postdoctoral au Département d’études françaises de l’Université de Montréal. Il a publié un livre, Nelligan dans tous ses états : un mythe national (Fides, 1998), et des articles (sur Jean-Jacques Rousseau, Nicolas Gilbert, François Lacenaire, Victor Hugo). Table des matières Remerciements Liste des figures Liste des abréviations et des sigles Introduction
Première partie. Du malheur des lettrés avant la malédiction littéraire : topiques Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Deuxième partie. Des topiques au mythe Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Conclusion Bibliographie
Index Comptes rendus Histoires littéraires, 23, 2005 Acta Fabula, 6, 2, été 2005 (Myriam Bendhif-Syllas) Lettres québécoises, 120, hiver 2005, p. 44 (Francis Langevin) @nalyses, printemps 2006 (David Vrydaghs) Québec français, 142, été 2006, p. 8 (Jacques Paquin) French Studies, 40, 3, juillet 2006, p. 398-399 (Michael G. Kelly) Romantisme, 133, 2006 (David Charles) COnTEXTES, 14 mars 2007 (Buata Malela) Romanic Review, 98, 4, novembre 2007, p. 523-525 (Vincent Aurora) Revue d’histoire littéraire de la France, 108, 4, décembre 2008, p. 975-977 (Jean-Luc Steinmetz) Le Magazine littéraire, 492, décembre 2009, p. 26 (Laurent Malka)
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Quatrième de couverture Qu’est-ce que le tiers-mondisme ? Pour les tenants de ce courant politique, il s’agissait de faire la révolution dans les pays en voie de développement; pour nombre d’auteurs français, il a été, de 1950 à 1985, un discours phare. Désormais raillé, quand il n’est pas oublié, le tiers-mondisme reste pourtant d’actualité, car il annonçait la crise contemporaine des figures de l’intellectuel et du militant. Quarante ans après son apogée, le temps est venu d’analyser, en historien des idées, la rencontre inattendue entre la «faucille» et le «condor», entre une gauche radicale et le cône Sud de l’Amérique latine. Examinant le tiers-mondisme latino-américain, Mauricio Segura retrace son émergence, son apogée et sa décomposition, et il démonte ses logiques argumentative et narrative. Né de la conjoncture de la Guerre froide, ce complexe idéologique est non seulement le signe du rejet de la politique par les intellectuels sous la Ve République, mais aussi un transfert utopique, la manifestation d’un désir d’exotisme et une réaction contre le féminisme. Le tiers-mondisme est ici replongé dans le vacarme des discours de la deuxième moitié du XXe siècle. En se penchant sur des essais ou des romans de Sartre, Fanon, Debray, Detrez, Bruckner, mais aussi de Camus, Lévi-Strauss, Aron et Revel, sans oublier les romans de Gérard de Villiers, Mauricio Segura rappelle que si le héros tiers-mondiste court le monde, c’est autant pour saisir l’Autre que pour se comprendre lui-même. Né en 1969, Mauricio Segura est docteur de l’Université McGill (Montréal). Il a publié plusieurs articles sur les rapports entre les idées politiques et la littérature de la deuxième moitié du XXe siècle. Il est également l’auteur de deux romans, Côte-des-Nègres et Bouche-à-bouche. La Faucille et le condor est son premier essai. Table des matières Remerciements Liste des sigles Introduction Méthode et contexte
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Conclusion Bibliographie Index Comptes rendus Canadian Journal of Latin American and Caribbean Studies / Revue canadienne des études latino-américaines et caraïbes, vol. 31, no 62, juillet 2006, p. 291-294 (Ricardo Peñafiel)
COnTEXTES, 11 novembre 2007 (Kristine Vanden Berghe)
Revue de littérature comparée, vol. 82, no 326, avril-juin 2008, p. 229-230 (Daniel-Henri Pageaux)
Retour à la liste des titres de la collection Hamel, Yan, la Bataille des mémoires. La Seconde Guerre mondiale et le roman français, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Socius», 2006, 406 p. ISBN : 2-7606-2011-5; 978-2-7606-2011-7. (34,95 $ / 31 euros) Disponible en ligne : <https://books.openedition.org/pum/20532> Quatrième de couverture La Seconde Guerre mondiale est un des événements les plus traumatiques vécus en Europe au cours du XXe siècle. C’est aussi l’un des plus commentés, discutés, mis en récit. C’est précisément à l’étude de ces romans que se consacre Yan Hamel dans la Bataille des mémoires. Cette étude est nécessaire parce que plusieurs des plus grands écrivains contemporains ont essayé de donner un sens à ce qui ne paraissait pas en avoir. La Bataille des mémoires fait entendre les voix de Vercors et de Julien Gracq, de Lydie Salvayre et de Marguerite Duras, de Romain Gary et de Louis-Ferdinand Céline, de Jorge Semprun et de Jean Rouaud, de Jean Genet et de Michel Tournier, sans oublier celles de Simone de Beauvoir, Roger Nimier, Riger Vailland, Marcel Aymé, Claude Simon et Patrick Modiano. Il fallait aussi se pencher sur leurs œuvres, car elles soulèvent des problèmes fondamentaux. Comment arrive-t-on à dire ce qui paraît si difficile à dire : la guerre, la mort, l’oubli ? Que peut la littérature devant une tragédie comme celle des années 1939-1945 ? Les écrivains peuvent-ils rester à l’écart des drames de leur époque et ne pas s’engager ? Voici quelques-unes des questions difficiles, et essentielles, auxquelles la Bataille des mémoires apporte des réponses. Yan Hamel a publié plusieurs articles sur la littérature française contemporaine et il a coédité deux volumes collectifs : Victor Hugo (2003-1802) (2003) et Des mots et des muscles ! (2005). Table des matières Liste des abréviations Introduction Un problème de mémoire collective Romans, mémoires et Seconde Guerre mondiale La constitution du corpus Chapitre 1 : Poétique du roman résistancialiste Un temps particulier Les personnages Les victimes Les bienfaiteurs L’action et la justice Cohérence et ouvertures du roman résistancialiste Chapitre 2 : Stratégies d’énonciation Les motifs de l’antirésistancialisme Visions de l’humanité La société La nation Les résistants Les meilleurs des Hommes Les représentations de la littérature Renverser l’antirésistancialisme : le Roi des Aulnes Chapitre 3 : La forme négative de l’engagement Disséminations La société atomisée Compromissions Écrire la catastrophe Chapitre 4 : Confusions Délitements des espaces et des décors romanesques Écrire l’indistinction : la Route des Flandres et la Compagnie des spectres Transmissions Fonctions sociales du roman mémoriel Conclusion Guerre du roman Bibliographie Index
Retour à la liste des titres de la collection Avec une édition numérique, en format PDF, du poème le Suicide (1841). Disponible en ligne : <https://books.openedition.org/pum/20782> Quatrième de couverture L’histoire de la littérature ne se souvient plus guère de Paulin Gagne (1808-1876). Contrairement à Gustave Flaubert, à Louise Colet et à Tristan Corbière, elle ne sait plus rien de l’auteur du Suicide, de la Philanthropophagie, de l’Unitéide et d’Omégar, pour épingler quelques titres d’une production surabondante. Tout au plus, elle le considère comme un «fou littéraire», catégorie floue et par là inopérante. Au rebours de cette histoire obsédée par les classements et les palmarès, Pierre Popovic montre que Gagne est un «absorbeur sémiotique», qu’il a entendu, et bien entendu, ce que disait l’«imaginaire social» du second Empire et qu’il est donc un excellent révélateur de la culture dix-neuviémiste et de ses fantasmatiques. Pour reconnaître cela, il faut prendre au sérieux les discours de celui qu’on a longtemps décrit comme le poète qui faisait rire de lui. Lire Paulin Gagne aujourd’hui, c’est dépouiller des journaux, interroger les aliénistes, étudier les chroniqueurs de la vie littéraire, replonger son œuvre dans la masse des discours contemporains. C’est montrer par l’exemple quelle peut être la valeur d’un saut dans l’étrangeté, d’un travail sur le plus déclassé des poètes. C’est le faire dialoguer avec Chateaubriand, avec George Sand, avec Auguste Comte, voire avec les deux Napoléon. C’est accepter d’entendre la douleur du plus isolé des littérateurs. C’est aussi rendre au XIXe français une partie de son épaisseur perdue. Pierre Popovic est professeur à l’Université de Montréal. Il a notamment publié la Contradiction du poème : poésie et discours social au Québec de 1948 à 1953 (1992), Entretiens avec Gilles Marcotte. De la littérature avant toute chose (1996), Un livre dont vous êtes l’intellectuel (avec Michel Biron, 1998) et le Village québécois d’aujourd’hui. Glossaire (avec Benoît Melançon, 2001). Table des matières Introduction Une herméneutique sociale des textes L’étude des écrivains mineurs : développements récents Une œuvre ouverte Le concept d’imaginaire social En prise sur le second Empire Disposition Chapitre premier Une catégorie floue Historicité, généricité Ironie herméneutique Matrice sémiotique Oxymorons nodaux et contrat pragmatique Critères d’élection Lieux communs Synthèse Chapitre deuxième Le suicide littéraire en 1841 Titre, structure Épigraphe La mutation des héros Description de l’ennemi Le bonheur n’est pas une idée neuve La proximité des traîtres La conversion Le nouvel ordre moral Tous à dos Filets de sang Récurrences à suivre Chapitre troisième Un rival malheureux de Flaubert Limites de la tolérance Un frère de malédiction : Tristan Corbière L’aube d’un rayonnement international Chapitre quatrième L’avènement du cinquième Empire La lisibilité des facéties D’une allégorie, l’autre La Fable de la Réparation et du Salut universel L’autel L’aigle et l’autel L’aigle, l’autel et la science L’aigle, l’autel, la science et l’Unitéide Synthèse Chapitre cinquième Le récit de vie d’Omégar De quelques effets de signature Excommunications, éreintements Une poétique conjugale Chapitre sixième Le poète et la presse Mondanités valoises Projets d’expansion Une carrière politique Caricatures Déplorations éphémères Socialité et historicité du rire Chapitre septième Un cas répertorié Le récit de cas Au dictionnaire Une parole inaudible Chapitre huitième Généalogie d’une idée très morale La sphère du désopinable Visages de l’anthropophage Le sang des autres Conclusion Éléments de bibliographie 1. Corpus primaire 1.1. Œuvres d’Élise Moreau et de Paulin Gagne 1.2. Autres textes considérés 2. Bibliographie secondaire 2.1. Théorie, histoire et critique littéraires 2.2. Généralités (histoire, sociologie) 2.3. Études spéciales (sur des écrivains atypiques, sur les Gagne) 2.4. Notices, répertoires, dictionnaires biographiques et divers Annexe Remerciements Notice Index
Comptes rendus
La Recherche. L’actualité des sciences, 20 août 2008 (Anouck Cape)
Cahiers de l’Institut international de recherches et d’explorations sur les fous littéraires, 02, 2008, p. e-f (Tanka G. Tremblay)
COnTEXTES, 7 janvier 2009 (Sarah Sindaco)
McGill Sociological Review, 1, janvier 2010, p. 69-70 (Nicolina Katinakis)
University of Toronto Quarterly, 79, 1, hiver 2010, p. 165-168 (Roland Le Huenen)
Retour à la liste des titres de la collection Pinson, Guillaume, Fiction du monde. De la presse mondaine à Marcel Proust, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Socius», 2008, 365 p. Ill. ISBN : 978-2-7606-2078-0. (34,95 $ / 31 euros) Disponible en ligne : <https://books.openedition.org/pum/20707> Finaliste, prix Victor-Barbeau de l’Académie des lettres du Québec, 2009 Prix de l’Association canadienne d’études francophones du XIXe siècle (ACÉF XIX), 2010 Quatrième de couverture Ce livre veut répondre à deux questions : «Que sait le roman de la mondanité ?» et «Que sait la mondanité du roman ?», cela à la fin du XIXe et au début du XXe siècle en France. La réponse passe par le croisement de deux ensembles de textes. Le premier est un corpus romanesque : on y rencontre Paul Bourget, Edmond de Goncourt, Maupassant, Romain Rolland, Colette, Gide, beaucoup d’autres. Le second est un corpus médiatique : la presse mondaine parisienne et provinciale, du grand quotidien à la petite feuille, qui parle de mode, de sport, de villégiature, de vedettariat, qui regorge de potins et d’échos, qui multiplie les portraits, qui expose le Grand monde au regard de tout un chacun. Cette rencontre peut paraître inattendue : les études littéraires ont souvent tendance à regarder de haut le discours médiatique, réputé éphémère, léger, anecdotique. Fiction du monde montre au contraire qu’il est indispensable de prendre ce discours au sérieux si l’on veut comprendre comment, au tournant des années 1900, on passe d’une culture de classe à une culture de masse, d’une sociabilité de la proximité à une sociabilité de la distance. Ce passage, on ne le saisit jamais mieux que dans À la recherche du temps perdu. Le cycle romanesque de Proust est le chant du cygne d’une culture et l’incarnation d’une autre, inouïe celle-là. Elle est toujours la nôtre. Guillaume Pinson est professeur au Département des littératures de l’Université Laval (Québec). Il a publié des articles dans Études françaises, Tangence, French Studies, French Forum et d’autres revues. Fiction du monde est son premier livre. Table des matières
Monde, médias, médiations Première partie Premier chapitre Les sociabilités mondaines Entres pratiques et représentations La sociabilité médiatique La presse mondaine : essai de typologie et de poétique Vue d’ensemble du corpus Doxa et fonctions symboliques Une poétique du désordre Deuxième chapitre Le carnet mondain vers 1890 Petite histoire de la rubrique Poétique du carnet mondain La mondanité spectaculaire : l’exemple de Je sais tout Grands événements Une époquemémorable Le temps du récit Un défilé ostentatoire La visite mondaine : Marcel Proust journaliste L’écrivain-journaliste Poétique de la visite mondaine Entre histoire et immédiateté, les tentations de la fiction La chronique Organiser le désordre Jubilations de l’écriture Réflexions et angoisses médiatiques Troisième chapitre Arbitres de l’élégance Personnalités du Tout-Paris Poètes du monde Les feux de la rampe Contrepoint : l’anonymat Pour Madame : des émotions… … et des chiffons Quatrième chapitre Paris, capitale élégante et mondaine La «Saison» et le temps du monde Sports et villégiatures Sports mondains Les mondains à la plage Cinquième chapitre Le microrécit Entre conversation et fiction Rumeurs et anecdotes Récit minuscule, poésie sur rien Le monde dans un détail Vers de circonstance Synthèse : le journal, «un texte sous tension» Seconde partie Sixième chapitre Le roman, genre médiatique Le roman mondain Procédés du roman mondain Le monde clos Le romancier, entomologiste social Mondanité, identité et dépossession Septième chapitre Le journal dans le roman mondain Mises en abyme Indices de publicité Le roman dans le journal : réfractions, diffractions Journal et mondanité dans le roman picaresque fin de siècle Huitième chapitre Solitudes au cœur du monde Christophe et Claudine Le journal de Célestine La fenêtre du salon donne sur le paysage La fin du monde Épilogue : Journal et mondanité imaginée chez Marcel Proust Conclusion Bibliographie Bibliographie primaire I. Journaux, presse périodique II. Recueils d’articles et de chroniques III. Monographies sur la mondanité IV. Mémoires et souvenirs V. Fiction Bibliographie secondaire Remerciements Notice Index Table des illustrations
Comptes rendus
Le Devoir, 15-16 novembre 2008, p. F26 (Michel Lapierre)
Québec français, 152, hiver 2009, p. 6 (Carole-Anne Tanguay)
@nalyses, 10 mars 2009 (Yves Thomas)
Le Temps des médias, 11, 2, 2008, p. 255-258 (Gilles Feyel)
Histoires littéraires, 36, 2008
Revue d’histoire littéraire de la France, 109, 2, 2009, p. 468-470 (Denis Pernot)
Romantisme, 146, 4e trimestre 2009, p. 145-146 (Judith Lyon-Caen)
COnTEXTES, 24 septembre 2010 (Clara Édouard)
Retour à la liste des titres de la collection Lafrance, Geneviève, Qui perd gagne. Imaginaire du don et Révolution française, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Socius», 2008, 357 p. ISBN : 978-2-7606-2131-2. (34,95 $ / 31 euros) Disponible en ligne : <https://books.openedition.org/pum/20652> Quatrième de couverture Culture, politique, société, famille : la Révolution française marque un tournant sur tous les plans. C’est aussi vrai du don, puisqu’au lendemain de 1789 une question inédite se fait entendre. Qu’arrive-t-il quand ceux qui ont l’habitude de donner (les nobles) se retrouvent obligés, pour survivre, de recevoir les largesses d’autrui ? Pour répondre à cette question, Geneviève Lafrance a analysé la représentation des dons dans cinq romans parus à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. Elle a aussi voulu savoir ce que pensaient les pouvoirs révolutionnaires de la bienfaisance, de la charité, de la dot, du legs. C’est du croisement de ces réflexions — les romanesques comme les juridiques — que naît l’étonnant portrait d’une époque où les dons sont souvent impuissants à rendre heureux ceux qui les reçoivent comme ceux qui les font. Geneviève Lafrance est chercheuse postdoctorale à Columbia University à New York. Elle a édité deux ouvrages collectifs et elle a publié des articles dans Voix et images, Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, Annales Benjamin-Constant, Contextes et Cahiers staëliens. Qui perd gagne est son premier livre.
Elle a aussi représenté l’Université de Montréal au concours de la meilleure thèse de la Northeastern Association of Graduate Schools (2008-2009). Table des matières Bienfaisance et Révolution Corpus Interdiscours Bienfaisance et don Chapitre I «Pour l’honneur de l’humanité» Première loi : penser la réciproque Deuxième loi : le don comme restitution Troisième loi : taire le nom Quatrième loi : retransmettre La lettre comme don Racheter ses dettes au champ d’honneur Chapitre II «Qu’est-ce donc que cette harpe ?» Enquête sur l’origine de quelques dons Le don, la faute, l’oubli Le prix des dons (I) «Qu’il est difficile de faire le bien!» Bienfaisance et illusion Chapitre III Recevoir son dû La logique législative à l’épreuve du romanesque La bienfaisance, une dangereuse pratique ? Qui perd gagne Une solution féminine à l’incurie paternelle La dot en question Chapitre IV La liberté de donner Un don conflictuel Alliances Le prix des dons (II) Corinne, ou le don de l’oubli Conclusion Bibliographie Corpus primaire Études critiques Remerciements Index
Comptes rendus
Acta Fabula, 16 novembre 2009 (Florence Magnot-Ogilvy)
Annales Benjamin-Constant, 34, 2009, p. 211-214 (François Rosset)
Revue d’histoire littéraire de la France, 109, 4, 2009, p. 963-964 (Gérard Gengembre)
Revue du MAUSS, 33, 1, 2009, p. 455-456 (Jacques T. Godbout)
Studi Francesi, 160 (LIV, 1), janvier-avril 2010 (Maurizio Melai)
Revue d’histoire littéraire de la France, 111, 1, janvier 2011, p. 115-122 (Michel Delon)
Retour à la liste des titres de la collection Castonguay-Bélanger, Joël, les Écarts de l’imagination. Pratiques et représentations de la science dans le roman au tournant des Lumières, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Socius», 2008, 365 p. Ill. ISBN : 978-2-7606-2117-6. (34,95 $ / 31 euros) Disponible en ligne : <https://books.openedition.org/pum/20421>
Mention honorable, prix Raymond-Klibansky de la Fédération canadienne des sciences humaines (2009-2010)
Quatrième de couverture En 1775, à Paris, paraît un roman intitulé le Philosophe sans prétention. L’auteur de ce «roman chimique» est Louis-Guillaume de La Folie, membre de l’Académie de Rouen et interlocuteur de quelques-uns des principaux chimistes de son temps. Du roman au mémoire académique il n’y a qu’un pas : monsieur de La Folie invite ses lecteurs à consulter à la fois sa fiction et ses textes savants pour y trouver les démonstrations de ses théories. Son attitude est exemplaire de celle de plusieurs romanciers et scientifiques de la fin de l’Ancien Régime. Pendant que certains se méfient des «écarts de l’imagination», d’autres, au contraire, croient que le roman a quelque chose de propre à dire sur les sciences et leur avancement. Ce sont les représentations proposées par les uns et par les autres que met en lumière Joël Castonguay-Bélanger. Qui sont ces romanciers et ces scientifiques ? On croise dans les Écarts de l’imagination Buffon et Bernardin de Saint-Pierre, Lavoisier et le marquis de Sade, Condorcet et Rétif de La Bretonne, Lamarck et Casanova, sans oublier quelques savants fous et des charlatans comme Mesmer. Tous ces gens se sont passionnés pour le mouvement des marées, l’ascension des premiers ballons et les théories de la reproduction. Entre boudoirs et laboratoires, ils ont voulu comprendre l’attraction des corps, au sens newtonien comme au sens libertin. Les «pyrogues aérostatiques» les intéressaient autant que les voyages au centre de la terre. Pour eux, un «amusement» pouvait être «physique» et «géométrique». Joël Castonguay-Bélanger est chercheur postdoctoral à Stanford University. Il a publié des articles dans Eighteenth-Century Fiction, Études françaises et PFSCL. Les Écarts de l’imagination est son premier livre. Table des matières Les sciences en révolution Un roman scientifique ? Première partie Premier chapitre La fin d’une époque La mort de Buffon L’éternel procès de l’imagination L’imagination selon Lamarck Les idées et les mots Une langue propre Critique de la pensée spéculative La plus-value romanesque Deuxième chapitre Le roman et la vulgarisation La science en partage La plume pédagogique des romanciers Le roman apologétique Une «saine physique» au service de la foi : Le roman contre-révolutionnaire de l’abbé Balthazard Le roman comme tribune Le roman laboratoire de Louis-Guillaume de La Folie Bernardin de Saint-Pierre ou le sort de Galilée Les leçons de physique de Rétif de la Bretonne Le petit traité de magnétisme animal de Charles de Villers Deuxième partie Troisième chapitre Les mystères de la génération Incertitudes théoriques d’Hippocrate à Buffon Rideau levé sur les «funestes secrets» Quand la physique s’invite dans le lit conjugal Spallanzani ou la fin des maris Plaisirs électriques Quatrième chapitre L’invention d’une bulle de savon Le rêve d’Icare Une envolée d’enthousiasme Le roman à la conquête du ciel Un nouvel espace d’aventures Sic itur ad astra L’avenir du ballon Une utilité incertaine Un problème de direction Cinquième chapitre L’homme de science et son double Le culte du grand homme Charlatans et savants fous La science désenchantée Vaines bibliothèques Mélancolie du savoir Conclusion Bibliographie Corpus primaire Corpus secondaire Index Table des illustrations
Comptes rendus
Acta Fabula, 7 février 2009 (Suzanne Dumouchel)
COnTEXTES, 24 février 2009 (Valérie Stiénon)
@nalyses, 1er septembre 2009 (Maxime Prévost)
Dix-huitième siècle, 41, 2009, p. 701-702 (Jacques Guilhaumou)
Modern Language Review, 105, 1, janvier 2010, p. 247-248 (Malcolm Cook)
University of Toronto Quarterly, 79, 1, hiver 2010, p. 154-161 (Swann Paradis)
Revue d’histoire littéraire de la France, 111, 1, janvier 2011, p. 115-122 (Michel Delon)
Retour à la liste des titres de la collection Porret, Michel, Sur la scène du crime. Pratique pénale, enquête et expertises judiciaires à Genève (XVIIIe-XIXe siècle), Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Socius», 2008, 278 p. Ill. ISBN : 978-2-7606-2077-3. (34,95 $ / 31 euros) Disponible en ligne : <https://books.openedition.org/pum/20856> Quatrième de couverture Comment peut-on passer d’une justice arbitraire à une justice rationnelle ? Voilà une des questions que se sont posées, au XVIIIe siècle, ceux que l’on appelle aujourd’hui les Philosophes. Leur volonté générale de réforme de la société et de ses institutions s’accompagnait d’une réflexion sur le crime et sa gestion. La ville de Genève a été un des laboratoires de cette réflexion. Michel Porret montre que ce projet de réforme judiciaire suppose une chose essentielle : pour qu’une justice plus rationnelle soit possible, il faut «qualifier» le crime, en établir les «circonstances», atténuantes ou aggravantes. Ce sera à l’expert de le faire. À partir du siècle des Lumières, on le convoquera sans cesse sur la scène du crime. Qu’il s’agisse de tromperie, de commerce du livre dangereux, de viol, de suicide ou de mort violente, l’expert est partout. Mais comment saisir son rôle ? Les archives judiciaires genevoises regorgent de récits par lesquels on assiste à la transformation de la façon de rendre la justice à la fin de l’Ancien Régime. Elles révèlent aussi la détresse des petites gens devant les drames dont ils sont victimes. Mêlées à celle des experts et des théoriciens du droit, c’est leurs voix que Michel Porret fait enfin entendre. Michel Porret est professeur d’histoire à l’Université de Genève. Son ouvrage le Crime et ses circonstances. De l’esprit de l’arbitraire au siècle des Lumières selon les réquisitoires des procureurs généraux de Genève (1995) lui a valu le prix Montesquieu de l’Académie Montesquieu de Bordeaux. Il a également publié Beccaria. Le droit de punir (2003) et l’Homme aux pensées nocturnes (2001) et il a édité plusieurs volumes collectifs sur le XVIIIe siècle. Table des matières
Introduction Les circonstances du crime Le livre incriminé Experts Science, vérité, justice Première partie Chapitre 1 De sorcière à devineresse Grimoires et Clavicules de Salomon Imaginaire divinatoire, criminalité astucieuse Le règne de la superstition est passé Chapitre 2 Traqué comme une bête Un délit doublement qualifié Motivations des enrôlés Le pacte de recrutement L’aventurier Sans Façon Protéger les individus Chapitre 3 Le poids de la domesticité Les circonstances du vol domestique Chapitre 4 La jeune fille mal gardée Colette Schweppe, l’enfant ravie Le père contre le séducteur Deuxième partie Chapitre 5 Censure Fréquence de la censure Le réquisitoire du procureur général Le paradoxe de la censure Chapitre 6 Gabriel Grasset sur la sellette L’expertise typographico-légale Pages mouillées Feuilles de maculatures, indices typographiques Corps du livre, corps du délit Chapitre 7 L’obscénité Écrits scandaleux L’affaire du Gazetier cuirassé Troisième partie Chapitre 8 Médecine judiciaire Science, vérité, justice La révolution inquisitoire et le champ, médico-judiciaire Les experts sur la scène publique du crime La science positive Chapitre 9 Le crime cruel Les circonstances aggravantes du viol Le corps souillé et outragé Le remède pire que le mal Le rapport de l’expert Chapitre 10 Un crime de «lèse-majesté humaine» Trois cents suicidés La missive de la dernière heure L’œil du légiste Le mode opératoire Le suicide des plus âgés Souffrance Briser le lien social Chapitre 11 Prévention, sauvetage Observer le cadavre du submergé Symptômes de la noyade Domestiquer l’eau vive Chapitre 12 Indices matériels, vestiges du crime Meurtre sur la grève d’une rivière L’affaire Corboz : l’empreinte sanglante Les signes de la violence : l’objectivité à charge Chapitre 13 Le drame de la nuit Funérailles dans une ville émue Instruction judiciaire, querelle des experts Guérie et libre «Rien ne parle à mon âme» Conclusion Notice Index Table des illustrations
L’Histoire, 341, avril 2009, p. 3
La Tribune de Genève, 7 août 2009 (Estelle Lucien)
Dix-huitième siècle, 41, 2009, p. 726 (Lise Andriès)
Acta Fabula, notes de lecture, 30 mars 2010 (Lucien Castex)
Retour à la liste des titres de la collection Froger, Marion, le Cinéma à l’épreuve de la communauté. Le cinéma francophone de l’Office national du film. 1960-1985, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Socius», 2009, 292 p. ISBN : 978-2-7606-2154-1. (34,95 $ / 31 euros) Disponible en ligne : <https://books.openedition.org/pum/6858> Quatrième de couverture Du tournant des années 1960 jusqu’au début des années 1980, une génération de cinéastes a œuvré au sein de l’Office national du film pour jeter les bases du cinéma québécois. L’auteure met l’accent sur la dimension communautaire du travail de ces cinéastes et sur le désir de communauté du public de cette époque. Grâce à une approche interdisciplinaire, elle dévoile les fondations d’une cinématographie de proximité qui fait une large place à la production de lien social. À l’issue de son enquête, elle fait ressortir l’inscription décisive de la socialité du don dans l’esthétique des films de cette période déterminante de l’histoire du cinéma québécois, et tout particulièrement dans ceux de Pierre Perrault. L’étude de la cinématographie québécoise permet de comprendre la fabrication du film et sa réception comme une épreuve de la communauté que vivent les filmeurs, les filmés et les spectateurs. ’est toute l’expérience relationnelle à la base du documentaire qui est ici repensée comme composante esthétique du film. Marion Froger est professeure adjointe au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’Université de Montréal. Elle a codirigé deux ouvrages collectifs sur l’intermédialité, elle a publié des articles dans les revues Cinémas, Intermédialités, Visio et Possibles, et elle a contribué à plusieurs ouvrages collectifs sur le cinéma documentaire. Le cinéma à l’épreuve de la communauté est son premier livre. Table des matières
Introduction Le contexte sociopolitique Les pratiques collaboratives La réception dans le milieu francophone L’expérience esthétique La communauté, en passant par le lien Première partie Le lien social au Québec au tournant des années 1960 L’État-providence Le choc du terrain L’enjeu démocratique Politique culturelle, structure de champ et société liminaire Première contradiction : art du documentaire et art documentaire L’ambiguïté des politiques culturelles fédérales Le Refus global contre la communauté Le commerce ordinaire Logique de champ contre société liminaire La construction du monde commun : espace et débat public L’auteur des documentaires : un acteur de l’espace public La place du documentariste dans le débat public Un espace public pluriel : la tentative perraldienne en Abitibi Deuxième partie Introduction Création collective et milieux alternatifs La communauté du film L’implication des personnes filmées Diffusion et usages des médias Les stratégies de diffusion et le gain de sociabilité Circulation des films Des modèles de sociabilité Le schème de la familiarité Le rapport de proximité Dispositifs de médiation La feintise La compassion Le ludique Sentiment de communion et bain communautaire La vulnérabilité L’enchantement La remédiation La sémiotique relationnelle Les signes Une génération d’agents, d’acteurs et de spectateurs Un corpus de films dans un réseau de signes relationnels Aspect relationnel de l’intertextualité Les signes de l’événement relationnel Ouverture et fermeture des réseaux sémiotiques Les indices Les adresses Dynamique de l’espace sémiotique commun Troisième partie Sensibilité communautaire La théorie du reflet Une communauté en souffrance Nous, personnages / spectateurs Anthropologie du lien sur le terrain documentaire Le rapport de don entre le spectateur, le filmeur et le filmé Le cinéaste, la personne filmée et le spectateur en homo donator Le don du film Jugement esthétique à fondement éthique Jacques Derrida et Stéphane-Albert Boulais : la reconnaissance du film comme don La mise en récit du don Esthétique de la réception Conclusion Bibliographie Filmographie Index
Comptes rendus
Voir, 8 juillet 2010 (Manon Dumais)
Globe. Revue internationale d’études québécoises, 13, 1, 2010, p. 184-188 (Mélissa Thériault)
University of Toronto Quarterly, 81, 3, été 2012, p. 477-481 (Olivier Côté)
French Studies, 66, 4, octobre 2012, p. 587 (Craig Moyes)
Retour à la liste des titres de la collection Schryburt, Sylvain, De l’acteur vedette au théâtre de festival. Histoire des pratiques scéniques montréalaises. 1940-1980, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Socius», 2011, 395 p. Ill. ISBN : 2-978-7606-2240-1.
(34,95 $ / 31 euros) Disponible en ligne : <https://books.openedition.org/pum/20191>
Finaliste, Prix du Canada en sciences humaines 2013
Prix du meilleur ouvrage en théâtre québécois décerné par la Société québécoise d’études théâtrales (SQET), ex æquo, 2014 Quatrième de couverture Qu’est-ce qui a changé sur les scènes de théâtre à Montréal entre 1940 et 1980 ? Dans quelles circonstances la mise en scène au sens moderne du terme est-elle apparue au Québec ? Comment et sous quelles influences croisées s’est-elle transformée depuis son émergence dans les années 1940 jusqu’à sa contestation par les collectifs de création des années 1970 ? Quel type de jeu de l’acteur, d’esthétique scénique, de répertoire privilégiait-on et pourquoi ? Voilà des questions auxquelles Sylvain Schryburt répond dans cette première histoire des pratiques scéniques montréalaises au XXe siècle. Nourri par d’abondantes sources archivistiques, illustré de photographies rarement ou jamais publiées, cet ouvrage fait revivre quarante années d’activité théâtrale montréalaise. Il raconte les grandes troupes comme les petites, il fait entendre des voix connues et d’autres qui le sont moins, il dresse la cartographie d’un théâtre en pleine ébullition dont il ne reste aujourd’hui que quelques échos lointains. Professeur au Département de théâtre de l’Université d’Ottawa, Sylvain Schryburt a été rédacteur en chef de la revue L’Annuaire théâtral et critique aux Cahiers de théâtre Jeu. Entre l’histoire et l’essai critique sur les pratiques scéniques les plus contemporaines, ses travaux portent sur les relations entre l’esthétique et l’institution théâtrale. De l’acteur vedette au théâtre de festival est son premier livre. Table des matières
Remerciements
Une histoire des pratiques scéniques du passé
L’émergence du metteur en scène (1937-1952) Un champ théâtral embryonnaire Émergence d’une nouvelle sensibilité théâtrale Le répertoire Le jeu de l’acteur L’expérience théâtrale à l’Arcade : l’impossible vraisemblance L’Équipe de Pierre Dagenais : un réalisme poétique La veine réaliste Vers un théâtre poétique : le cas d’Un songe de nuit d’été La fin de L’Équipe et l’essor des Compagnons de saint Laurent Les Compagnons de saint Laurent d’Émile Legault Un praticien de l’écrit Le projet des Compagnons : concilier éthique et esthétique Le projet de Legault à l’épreuve des traces «[M]esurer l’énorme distance qui sépare […] l’idéal de la réalité» Une période transitoire : d’un régime théâtral à l’autre Le régime de l’acteur vedette Le régime du metteur en scène (première génération) Un modèle de pureté (1951-1960) Question de périodisation Le mouvement d’institutionnalisation du théâtre La professionnalisation des acteurs de théâtre Une compagnie sans projet propre? L’épure comme modèle du jeu professionnel Pour une mise en scène transparente Les pressions de la marge (1958-1969) La fin du champ embryonnaire LES SCÈNES ÉTABLIES La fin ambiguë du règne de Jean Gascon L’obligation de poursuivre sur la lancée des années 1950 Sur la voie du spectacle à grand déploiement LES THÉÂTRE DE POCHE Les innovations de la marge (1955-1969) Des lieux d’échanges et d’expérimentations pour la jeunesse montréalaise Troupes et répertoires d’avant-garde La posture d’amateur : un visage rassurant sur un répertoire dérangeant L’acteur amateur : une brèche dans l’élégance professionnelle Les Apprentis-Sorciers et le retour à la stylisation Les Saltimbanques et la veine artaudienne Les nouveautés scéniques Nourrir le théâtre par l’apport d’autres disciplines Autres nouveautés Décloisonner le sens par fidélité au texte JEAN-LOUIS ROUX À LA TÊTE DU THÉÂTRE DU NOUVEAU MONDE Repositionner le «théâtre à papa» dans le champ montréalais des Le Théâtre (populaire) du Nouveau Monde selon Jean-Louis Roux Un répertoire (étranger) du temps présent Quel public pour le théâtre populaire? Quand le théâtre populaire flirte avec la recherche S’approprier le répertoire étranger : transposition, adaptation Dans les pas des avant-garde Les nouveaux critiques du Nouveau Monde Vers une nouvelle configuration du champ théâtral L’entrée en scène du théâtre québécois (1968-1980) DE LA POSTURE CRITIQUE DU THÉÂTRE QUÉBÉCOIS Les forces en présence Théâtre québécois : théâtre critique LES SCÈNES INSTITUTIONNELLES Troupes et répertoires L’arrivée du metteur en scène pigiste Les multiples chapeaux de Paul Buissonneau De l’impureté brute au TNM : le cas de Faut jeter la vieille Dans les salles institutionnelles et sur les plateaux de l’avant-garde : la formation d’André Brassard Un théâtre sacré Le sacre du profane Jean-Pierre Ronfard : repères biographiques Une autre parole québécoise : Ronfard, Gauvreau et le TNM Miser sur les moyens propres au théâtre LE JEUNE THÉÂTRE Ce qui se cache derrière un nom Le régime collectif : repenser la répartition des pouvoirs Particularités de la création collective au Québec : langue et corps de l’«acteur québécois» Découpage d’un mouvement multiforme : troupes socioculturelles et troupes d’extrême gauche Un cas exemplaire de la frange socioculturelle : le Grand Cirque Ordinaire Points de repère historiques Un théâtre populaire revisité Forme circassienne, forme épique Brouiller les frontières entre la fiction et le réel, entre le théâtre et la vie Scission à l’AQJT : l’extrême gauche théâtrale sur la place publique Quand le «politique prime volontairement sur le culturel, le fond sur la forme» Les topoï du théâtre d’extrême gauche Impact et homogénéisation du Jeune Théâtre LES GROUPES DE RECHERCHE Entre le Jeune Théâtre et les troupes établies Dans le laboratoire du Théâtre expérimental de Montréal L’autogestion au service de l’expérimentation Spectacles «traditionnels» et objets théâtraux Les plaisirs de l’impudeur : le tandem Ronfard-Gravel Au commencement était le verbe corps : la veine féministe du TEM À L’AUBE DES ANNÉES 1980 Conclusion Synthèse des pratiques scéniques et des conventions théâtrales montréalaises : 1940 à 1980 Vers le régime théâtral des festivals? Bibliographie Index
Comptes rendus
Le Devoir, 20 septembre 2011, p. B7 (Michel Bélair)
La Presse, 23 septembre 2011, cahier Arts et spectacles, p. 7 (Daniel Lemay)
Canadian Literature, 29 mai 2012 (Jean-Marc Larrue)
Jeu. Revue de théâtre, 145, 2012, p. 159-162 (Michel Vaïs)
@nalyses, 8, 1, hiver 2013 (Jean-Pierre Ryngaert)
International Journal of French Studies, 15, 2, 2012, p. 335-336 (Rachel Killick)
Globe. Revue internationale d’études québécoises, 11, 1-2, 2012, p. 352-354 (Hervé Guay)
University of Toronto Quarterly, 82, 3, été 2013, p. 818-820 (Mariel O’Neil Karch)
Le Devoir, 3 décembre 2013 (Alexandre Cadieux)
Theatre Research in Canada / Recherches théâtrales au Canada, 35, 3, 2014, p. 405-407 (Louise Ladouceur)
Retour à la liste des titres de la collection Gagnon, Alex, la Communauté du dehors. Imaginaire social et crimes célèbres au Québec (XIXe-XXe siècle), Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Socius», 2016, 492 p. ISBN : 2-978-7606-3687-3.
(39,95 $ / 36 euros) Disponible en ligne : <https://books.openedition.org/pum/20191>
Lauréat de mai 2017 du concours Étudiants-chercheurs étoiles des Fonds de recherche du Québec (FRQSC)
Prix Gabrielle-Roy 2016
Prix de l’Association canadienne des études francophones du XIXe siècle 2017
Prix de l’Association des professeur.e.s de français des universités et collèges canadiens (APFUCC) 2016-2017
Prix Jean-Éthier-Blais de la Fondation Lionel-Groulx 2017, ex-æquo
Prix du Canada en sciences humaines et sociales de la Fédération des sciences humaines du Canada 2018
Grand Prix du livre de la ville de Sherbrooke 2018, catégorie essai Quatrième de couverture On connaît «la Corriveau», sa légende sulfureuse, les grincements de sa cage et les exploits sanguinaires que lui attribue la tradition. Mais on connaît beaucoup moins les crimes illustres du «docteur l’Indienne» (1829), la terreur inégalée qu’ont semée à Québec les «brigands du Cap-Rouge» (1834-1837) et le meurtre inoubliable (1839) par lequel George Holmes a durablement ébranlé la société seigneuriale du XIXe siècle. C’est l’histoire culturelle de ces figures marquantes, aujourd’hui méconnues mais longtemps obsédantes, que raconte ce livre. On y découvre un ensemble de biographies légendaires : interrogeant le processus par l’entremise duquel ces figures criminelles deviennent célèbres, Alex Gagnon analyse la généalogie de leurs représentations et met en lumière, autour de chacune d’elles, la cristallisation et l’évolution d’une mémoire collective. Au croisement entre le discours médiatique, la tradition orale et la littérature, l’imaginaire social fabrique, à partir de faits divers, de grandes figures antagoniques, incarnations du mal ou avatars du démon. La perspective est historique, l’analyse, littéraire et l’horizon, anthropologique. Toute société a ses crimes et criminels légendaires : entrer dans ce panthéon maudit, aller à la rencontre de cette communauté du dehors, c’est aussi éclairer et questionner la dynamique fondatrice de nos sociétés, qui produisent de la cohésion sociale en construisant des figures de l’ennemi et de la menace. En ce sens, cet ouvrage ne révèle pas seulement un pan inexploré de l’histoire et de la culture québécoises; il poursuit, en s’appuyant sur des bases historiques concrètes, une réflexion générale sur ce que Cornelius Castoriadis appelait «l’institution de la société». Docteur en littérature de l’Université de Montréal, où il a aussi été chargé de cours, Alex Gagnon est chercheur postdoctoral à l’Université du Québec à Montréal. La communauté du dehors est son premier livre. Il publiera, en 2017 chez Del Busso éditeur, un recueil d’essais sur la société et la culture contemporaines tiré de ses interventions sur le blogue Littéraires après tout, auquel il collabore activement depuis 2010. Table des matières
Table des sigles Cage de fer, cage de verre Introduction Trois crimes et une histoire culturelle «Faits divers» et faits mémorables «Mémoire collective» et transmission La notion d’«imaginaire social» Modus operandi Première partie Les brigandages de 1834 et 1835 Chapitre 1 Le fait divers comme interpellation et sommation Une innommable terreur La menace maîtrisée Urbanités nocturnes. Le «crime» et son champ sémantique Du fait divers à l’événement historique Révélations romanesques et engagement philanthropique Un procès de fictionnalisation À chacun ses bas-fonds. Un «contre-monde» canadien Plaidoyer pour une réforme Récits de crime et justice pénale Un «roman de l’actualité» Chapitre 2 L’invention des «brigands du Cap-Rouge» Le crime. Une réalité chronotopique Le criminel. Variations sur un état de chute La prison. Entre pitié et répulsion Forêts et cavernes. La canadianisation des bas-fonds européens Rire, trembler, pleurer «Bourreau des peuples». La représentation comme tentation et engendrement Extension du domaine d’en bas D’une auberge à l’autre. L’archipel des tapis-francs Cap-Rouge et Pic-Bleu. Une hétérotopie De l’alcool et du crime Une morale de la résignation Transmission d’un souvenir, persistance d’un imaginaire Chapitre 3 De l’exil au royaume. Chambers contre Papineau Duplicité du criminel (prise quatre) Splendeurs et misères d’un triomphe La «nationalisation» des «brigands du Cap-Rouge» «Brigands du Cap-Rouge» et tradition orale Le brigand, le diable et l’Anglais Du moulin du diable aux plaines d’Abraham Conclusion partielle Deuxième partie Le meurtre de 1829 Chapitre 4 Un tribunal de papier Figures du diable dans L’influence d’un livre Contiguïté et continuité narratives Le corps du crime Le diable et le meurtrier La transfiguration fictionnelle de François Marois Invraisemblance et incohérence. La réception du roman en 1837 Chapitre 5 Une première apparition Une littérature utilitaire Le singulier pluriel. Présence(s) du «docteur l’Indienne» Chirurgie d’un roman, autopsie d’une censure Les squelettes qui racontent De la personne au personnage. Une indianisation «La Corriveau.» Une parente proche Le «fils assassiné». Un parent éloigné Quatre facteurs de légendarisation Chapitre 6 Les transformations du récit légendaire à la fin du XIXe siècle Le descendant de Caïn Trois témoignages de vivacité «Mouvance» et ubiquité du «docteur l’Indienne» De la mémoire à l’histoire. La légende pétrifiée De la consignation à l’objectivation «Le docteur l’Indienne.» Une démarche de révision Vestiges. Dans la maison du meurtrier Conclusion partielle (bis) Troisième partie Le meurtre de Kamouraska Chapitre 7 Circulation et fabrication de l’information. Entre bourdonnement et confusion «Mille contes». L’usage de la rumeur devant un meurtre scandaleux L’anonyme, le fugitif, l’insaisissable Solidarités claniques et front familial. Regard sociologique sur l’étouffement d’un scandale Jeux de pouvoir dans les coulisses de l’enquête Le procès de 1841 Le Graal maudit. Autodafé et secrets de famille Pouvoir et mémoire Chapitre 8 Un espace public sous tension. Interférence et coprésence médiatiques Une «tache de sang dans nos annales» Une entrée en littérature. De l’«enfer» à la «vie réelle» La toute-puissance du récit familial Chapitre 9 Genèse du roman, transformation d’un récit Une justice de sang. La tache indélébile Le théâtre des «vieilles familles» Voix et regards. Une symphonie accusatrice Conclusion partielle (ter) Conclusion Figures de l’intolérable Ennemis imaginaires Les marges du monde Ensemble et contre Remerciements Index des noms propres
Comptes rendus
Daniel Nadeau, «La mémoire collective : l’imaginaire social comme liant du vouloir-vivre ensemble», 25 août 2017 : «C’est fort instructif de parcourir cet essai d’Alex Gagnon, ça nous rappelle que c’est un trait commun pour les sociétés de se fabriquer des ennemis et des menaces, de les entretenir par la rumeur et la tradition orale et de les distiller dans nos œuvres littéraires et nos essais. Ce qui se passe présentement au Québec avec la question du terrorisme musulman et de l’immigration procède de la même méthode. Nous nous fabriquons des ennemis, une communauté du dehors pour vaincre nos peurs et notre insécurité. Lire Gagnon c’est en quelque sorte un exercice de déconstruction du réel par la mise en distance critique de la façon dont est fabriqué notre imaginaire social. Si cela ne change pas nos préjugés sur les sujets d’actualité, cela permet tout au moins d’en relativiser l’importance. Ce qui, par les temps qui courent, est plus nécessaire que jamais pour notre hygiène mentale.»
Nouvelles études francophones, 32, 2, automne 2017, p. 238-241 (Jonathan Cimon-Lambert)
Site de l’Association canadienne de justice pénale, 17 janvier 2018 (André Normandeau)
Voix plurielles, 15, 1, 2018 : «L’ouvrage remarquable d’Alex Gagnon, de cinq cents pages, lauréat du Prix du meilleur livre 2017 de l’Association des professeur.es de français des universités et collègues canadiens (APFUCC), propose une analyse historique et littéraire des crimes et criminels légendaires du Québec des dix-neuvième et vingtième siècles» (Adina Balint).
Entrevue d’Alex Gagnon avec Arnaud Decroix, émission les Samedis du monde (Radio-Canada), 2 juin 2018
Revue d’histoire de l’Amérique française, 71, 3-4, 2018 : «L’écriture de Gagnon, par ailleurs, est remarquable. La langue riche, agile et précise, traduisant un souci de la métaphore juste, présente un style attentif aux sonorités, non dépourvu d’humour, qui sert autant le propos que la lecture. […] Dans ce livre, les spécialistes trouveront une contribution éloquente à l’étude d’un Québec littéraire bien antérieur à celui de la Révolution tranquille. Un public plus large pourra l’apprécier, non seulement en raison de son écriture limpide, mais parce que ce livre revisite une histoire assez connue (l’avènement au sein de la société québécoise d’une conscience de former une nation), mais en l’observant par son envers fantasmé» (Martin Robert).
Mens, 17, 1-2, automne 2016-printemps 2017, p. 219-225 : «une enquête vaste, surprenante, d’une minutie forçant l’admiration, qui revisite tout en les renouvelant les rapports
entre littérature et société» (Adrien Rannaud).
L’Histoire, 441, novembre 2017, p. 26-27 (Dominique Kalifa)
Retour à la liste des titres de la collection Glinoer, Anthony, la Bohème. Une figure de l’imaginaire social, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Socius», 2018, 241 p. Ill. ISBN : 2-978-7606-3967-6.
(34,95 $ / 31 euros) Entendre une entrevue avec Anthony Glinoer à l’émission de radio Dessine-moi un dimanche (Société Radio-Canada, 7 octobre 2018) Voir la table ronde du lancement du 26 octobre 2018 (Librairie Olivieri, Montréal) Prix de la recherche et de la création (secteur des sciences humaines et sociales) de l’Université de Sherbrooke 2019
Prix de l’Association des professeur.e.s de français des universités et collèges canadiens (APFUCC) 2019
Finaliste, prix Alphonse-Desjardins 2019
Grand Prix du livre | Ville de Sherbrooke 2020
Quatrième de couverture Depuis qu’au milieu du XIXe siècle Henri Murger a appelé « bohèmes » une bande d’artistes vivant d’amour et de pain sec à Paris, le bohème et la vie de bohème n’ont plus quitté l’imaginaire social. Ils ont existé dans les faits et dans les textes littéraires non seulement à Paris mais à Madrid, à Varsovie, à Oslo et à New York, tandis que la chanson de Charles Aznavour et l’opéra de Puccini sont entrés dans le patrimoine culturel mondial. Ce livre fait émerger d’une vaste masse de discours des lieux emblématiques, des pratiques collectives, des vies exemplaires, des figures antagonistes, des figurations de personnages, des variations sur le thème de la bohème. Le lecteur rencontre Albert Glatigny, Nina de Villard, la Brasserie des Martyrs, les orgies fictionnelles ou encore la bohème montréalaise. Au fil des chapitres, la bohème se dévoile comme un objet inséparablement imaginaire et social, façonné et incarné par de nombreux hommes de lettres et d’art. Anthony Glinoer poursuit ici son exploration des phénomènes collectifs au XIXe siècle. Il procède en sociologue des faits et des imaginaires littéraire pour dresser le portrait d’une des figures clés de nos représentations de la vie d’écrivain et de la vie d’artiste, depuis Murger jusqu’aux bobos. Anthony Glinoer est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’histoire de l’édition et la sociologie du littéraire et professeur à l’Université de Sherbrooke. Il a notamment publié L’âge des cénacles. Confraternités littéraires et artistiques au XIXe siècle avec Vincent Laisney (2013). Table des matières
Note d’édition La bohème en théorie L’imaginaire social Les lieux communs de l’imaginaire de la bohème Chapitre 1er Une histoire en points aveugles Écrivains, artistes, étudiants Naissance d’un imaginaire Modèles concurrents Chapitre 2 Le bourgeois La femme Femmes bohèmes et bas-bleus Types féminins L’Artiste Les frères Goncourt en pointe L’Idée contre le succès Les amateurs Proximités Le bohémien Les bas-fonds Le dandy Chapitre 3 Les emblèmes Fernand Desnoyers, le moineau vaniteux Privat d’Anglemont, l’archi-bohème Albert Glatigny, le funambule itinérant Marcellin Desboutin, le graveur désargenté Les réfractaires Théophile Dondey, le Jeune-France mutique Gustave Planche, le critique intransigeant Eugène Vermersch, le communard outrancier Les renégats Murger, « pas de bohème ! » Jean Richepin, des gueux à l’Académie La fosse commune Chapitre 4 Bohèmes chez soi Portrait d’intérieur Désocialisation et resocialisation Bohèmes en rue Bohèmes ensemble La vie de café La Brasserie des Martyrs Le café et le petit journal Chapitre 5 La presse Les poèmes Les romans Figurations du bohème Les cafés fictifs Vertiges de l’orgie Les souvenirs Chapitre 6 Transferts Un tour du monde de la bohème (1850-1900) Séjours parisiens De la bohème aux bobos Notice Table des illustrations Index des noms propres
Comptes rendus
Sociopoétiques, 4, 28 novembre 2019 (Alain Montandon)
French Studies, 74, 2, 8 avril 2020 (Valentina Gosetti)
COnTEXTES, 12 avril 2020 (Benoît Auclerc)
Retour à la liste des titres de la collection Bouliane, Claudia, l’Adolescent dans la foule. Aragon, Nizan, Sartre, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Socius», 2018, 444 p. ISBN : 2-978-7606-3974-4.
(39,95 $ / 36 euros) Quatrième de couverture Depuis Mai 68, on a l’habitude de voir des jeunes gens rallier une foule, former une foule, mais cela n’a pas toujours été le cas. Les grands mouvements politiques des années 1920 et 1930 ont amené diverses personnes à se joindre à des rassemblements urbains, dont une catégorie de la population nouvellement prise en compte : les adolescents. Leur introduction dans les masses humaines a généré plusieurs récits tout au long de l’entre-deux-guerres. Ce sont ces récits qu’étudie ce livre, lequel tente de comprendre pourquoi l’association de la foule et de l’adolescent figure avec autant de force dans plusieurs textes littéraires de la première moitié du XXe siècle. Par le biais de lectures sociocritiques des Beaux quartiers de Louis Aragon (1936), de La conspiration de Paul Nizan (1938) et du Sursis de Jean-Paul Sartre (1945), il montre comment ce motif particulier permet de révéler des tensions qui traversent l’imaginaire social. L’étude convoque en appui à la démonstration nombre de fictions (Les Thibault, Mort à crédit, Les hommes de bonne volonté, La chronique des Pasquier, etc.) qui entrent en rapport avec ces trois œuvres. Toutes ces publications littéraires sont lues en interaction avec un ensemble composé de textes médicaux, politiques, religieux et urbanistiques. Claudia Bouliane est professeure à l’Université de Brandon. Elle a publié plusieurs articles sur la littérature française du XXe siècle. L’adolescent dans la foule est son premier livre. Table des matières
Avant-propos Introduction La naissance de l’urbanisme : pour un nouveau « Paris nouveau » Écrire la ville au XXe siècle Une contemporanéité problématique L’ère des foules La foule comme chronotope romanesque Un répertoire métaphorique ancien La foule au XXe siècle La foule romanesque au XXe siècle L’« entre-deux-âges » et l’entre-deux-guerres Une « foule d’adolescents » Problématique générale Aragon, Nizan, Sartre… et les autres Approche théorique et méthodologie La sociocritique L’imaginaire social Le concept de chronotype Figures allégoriques de la modernité baudelairienne selon Benjamin « L’homme en littérature » du chronotope bakhtinien Le chronotype romanesque de l’adolescent dans la foule Chapitre 1 Lignes de fuite Survalorisations linguistiques et stylistiques La « puissance incantatoire » des mots Faute d’avouer La force du verbe Un chœur dysharmonique Sémiotisation de l’enfermement « Et comme Perceval au jardin de sa mère » « À la dérive » Idylles de substitution « Rêver au-delà » Le chronotope de l’idylle Fuites idylliques Idylles d’opérette « Fuyez l’heure des éclairs supérieurs » « Rêve de valse » Le miroir tournant Une idylle suburbaine À l’abordage de Paris « Bicoques, fortifications, zone, Paris » « Creuse et ouvre plus vite le sillon que tu avais commencé à ouvrir » Une idylle engagée ? Chapitre 2 Le « mauvais âge » Surcharges linguistiques et stylistiques Jeunes coqs Une langue d’adolescents La langue de L’adolescent Un style baroque Sémiologie des lieux L’enfermement par les signes Enferrés par les mots dans la caverne de Platon « Alors s’assit sur un monde en ruines une jeunesse soucieuse » Les décalages du temps Les tard venus S’attendre au pire Les condamnés sursitaires Le grand rituel Une analepse déterminante Pourquoi Jaurès ? Quel Jaurès ? Une ellipse qui en dit long De la complicité à la communauté Chapitre 3 L’adolescence : le sursis avant l’âge de raison Paroles adolescentes : entre la clôture moraliste et l’ouverture lyrique Préceptes juvéniles Détournements poétiques Les âges de la vie Vieillir, c’est un peu mourir Attendre que jeunesse se passe La conquête du territoire Errabundus sed non lætus S’ouvrir des portes Frapper un mur Déjouer les cerbères Briser l’isolement « J’existe, moi, et je vous vaux » Une mobilisation massive La création d’une communauté posthume « Puisqu’il était maudit, s’il se transformait en élu ? » Au-dessus de la mêlée : Jacques martyr Un sacrifice spe(cta)culaire : Philippe martyr Comment sort-on de l’adolescence ? Conclusion Une tache aveugle : l’adolescente dans la foule De l’adolescent à l’« adulescent », de l’« ère des foules » à la « culture de masse » Sortir de l’adolescence Bibliographie Index des noms propres
Comptes rendus
À venir
Retour à la liste des titres de la collection Quatrième de couverture Au début du XXe siècle, la bicyclette, l’automobile et l’avion s’imposent dans le paysage des grandes métropoles occidentales. S’ils sont, pour tous, des symboles de vitesse, de liberté et d’indépendance, ces moyens de transport représentent pour les femmes l’occasion inédite de sortir du cercle étroit de leur existence. Elles peuvent désormais fuir les espaces et les rôles assignés à leur sexe, entrer en rupture avec un certain ordre social et s’offrir, enfin, la possibilité de tracer leur propre chemin. Ce livre suit les routes des cyclistes, des chauffeuses et des aviatrices, principales incarnations de la fugitive à l’époque moderne, afin d’en définir l’imaginaire, c’est-à-dire la manière dont elles ont été perçues, pensées et mises en scène par la société. À partir de l’étude des représentations littéraires et iconographiques de ces femmes en mouvement, mais aussi des récits écrits par des auteures ayant elles-mêmes fait l’expérience des transports, il s’agit non seulement de jeter un nouvel éclairage sur un pan de l’histoire littéraire et culturelle largement négligé, mais également de comprendre les liens étroits qui unissent mobilité et émancipation féminine entre 1890 et 1940. Catherine Blais est docteure en littératures de langue française. En 2019, elle remporte le prix de la meilleure thèse en arts, lettres et sciences humaines de Faculté des études supérieures et postdoctorales de l’Université de Montréal. Une route à soi. Cyclistes, automobilistes et aviatrices (1890-1940) est son premier livre. Table des matières Liste des sigles et abréviations Remerciements Introduction Les fugitives sur la ligne de départ Apprivoiser les femmes en mouvement Première partie Chapitre 1 Se transformer : la New Woman Se masculiniser : la garçonne Sortir des sentiers battus Chapitre 2 S’entraîner : la sportive S’exiler : la voyageuse Se perdre : la flâneuse Chapitre 3 Aux origines : Albertine L’«expérience de la modernité» La fugitive, paramètres d’une définition Dans le cabinet des curiosités ambulantes Deuxième partie Chapitre 4 L’influence de l’Art nouveau Une parade de fleurs Un Pégase d’acier : quand pédaler donne des ailes Chapitre 5 Retour à l’état sauvage Un espace à soi : Paris d’Émile Zola Un temps à soi : The Golf Lunatic and his Cycling Wife de M. E. Kennard Chapitre 6 Une réputation trouble : la bicyclette au banc des accusés Une jeune cycliste à marier : Le lys de Pierre Wolff et de Gaston Leroux Gomorrhe moderne : les cyclistes sn fleurs de Proust Chapitre 7 Une enquête de Sherlock Holmes La Jeune Dame en gris de H. G. Wells Une publicité ambulante : Miss Cayley’s Adventures de Grant Allen Chapitre 8 L’A.B.C. du cyclisme Les mésaventures de Frances E. Willard «The machine in the garden» Troisième partie Chapitre 9 Les chauffeuses et la jeunesse américaine Parader en automobile : coup d’œil dans la garde-robe de la chauffeuse L’automobile, meilleure amie des jeunes filles ? Chapitre 10 Dérapages au féminin Le prix de la vitesse : To The North d’Elizabeth Bowen Chapitre 11 On ne naît pas chauffeuse, on le devient Des mascottes de radiateur : les automobilistes au service de la publicité La chauffeuse chez Raymond de Rienzi et Victor Marguerrite Un boudoir sur roues : l’espace privé de l’automobile Chapitre 12 Le frisson de la vitesse Perdre le contrôle Chapitre 13 Camille du Gast, l’«Amazone aux yeux verts» Le sourire de Dorothy Levitt Chapitre 14 Conduire pour la cause : l’exemple des suffragettes américaines Colette et Tamara Une carrosserie en simultané : quand Sonia Delaunay habille l’automobile Chapitre 15 «La romance du voyage» selon Edith Wharton Effets de médiation : Virginia Woolf et le regard en mouvement L’esthétique du choc Maître du temps et de l’espace La route moderne Quatrième partie Chapitre 16 Prendre sa place Surmonter les obstacles Chapitre 17 La passagère clandestine Une figure sacrificielle : l’aviatrice dans le cinéma américain Les Trois harpies : Women With Wings de Genevieve Haugen Chapitre 18 Le visage de l’aviation : The Flying Girl d’Edith Van Dyne Un raid autour du monde : Deutschland de René Trintzius L’appel d’Hélios : L’autre aile de Ricciotto Canudo La coqueluche des journaux Chapitre 19 L’extraordinaire Amelia Earhart Les raisins d’Harriet Quimby De la chambre noire au cockpit : les pilotes prennent la pose Chapitre 20 Le chant du moteur : comment on devient aviatrice Des femmes-machines Sur la corde raide : l’aviatrice entre la vie et la mort Chapitre 21 L’aviation et les avant-garde Conqéir le ciel, lieu de pouvoir Vagabondes de l’air Le spectacle d’en haut : l’aviation et le changement de perspective L’œil solaire Conclusion À la croisée des chemins Une femme moderne Bibliographie Index
Comptes rendus
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Retour à la liste des titres de la collection Quatrième de couverture En mai 2000, à Montréal, le chanteur André «Dédé» Fortin s’enlève la vie et laisse dans le deuil une collectivité affligée. Un an plus tard, le commandant Robert Piché fait atterrir aux Açores un avion en panne, arrachant à une mort certaine quelques centaines de passagers. À l’été 2005, la criminelle Karla Homolka sort de prison et plonge dans la peur la région montréalaise. Au même moment, une biographie de Louis Cyr ravive la gloire du célèbre athlète du XIXe siècle. Le «génie», le «héros», le «monstre» et le «champion» : ce livre retrace l’histoire de ces quatre figures de la grandeur dans l’imaginaire social québécois des dernières décennies. Leur vie dans l’espace public de notre société met en jeu des systèmes complexes de pratiques et de représentations collectives; ce n’est pas l’affaire du biographe, mais celle de l’histoire culturelle, des études littéraires et des sciences sociales. Aussi loin de la glorification que de la dénonciation, cet ouvrage cherche à restituer, pour les comprendre, les logiques collectives qui gouvernent, dans la société contemporaine et dans la québécoise en particulier, les mécanismes d’élaboration de la célébrité et de la grandeur. Rédigé dans une prose à la fois vivante et savante, il contribue à éclairer, plus largement, les dynamiques constitutives de l’imaginaire et de son histoire, l’étude des figures autour desquelles se rassemble une collectivité donnant au chercheur un accès intime à ce qu’elle pense, éprouve et sent, bref à tout ce qui fait et refait, à chaque moment de son existence, la vie d’une société et d’une culture. Alex Gagnon est chercheur postdoctoral Banting à l’Université Laval, où il prépare une histoire culturelle du chemin de fer et des rapports à l’espace et au temps au Québec. Il a remporté de nombreux prix pour son ouvrage la Communauté du dehors (PUM, 2016) et a publié en 2017 un essai intitulé Nouvelles obscurités. Ses travaux portent sur l’histoire de l’imaginaire social et des systèmes symboliques. Table des matières Remerciements Introduction Grandeur et célébrité Imaginaire social et «figure publique» Une histoire culturelle du présent Première partie «Le planeur des Açores» Chapitre 1 Sensationnalisation de l’événement, individualisation du mérite Banalité de l’héroïsme. Un «héros malgré lui» Héroïsme et grandeur du vol. De Saint-Exupéry à Robert Piché Une régression technologique Le vol comme combat héroïque Un événement filmique Chapitre 2 Don et contre-don. Économie morale de l’admiration L’ordinaire extraordinaire La rédemption. Genèse et formation d’un récit collectif La récupération narrative du stigmate (naissance du récit) L’«héritage moral» du commandant Piché (fixation du récit) Espoir et détermination (diffusion du récit) L’héroïsme ordinaire Le sens de Robert Piché Piché au cinéma (apothéose du récit) L’«atterrissage d’un homme» «Je suis comme vous tous» (universalisation du récit) Le vol et la vie. Métaphorisation du commandant Piché Épilogue Deuxième partie Un bleuet devenu comète Chapitre 3 Émergence et fixation d’une figure publique (1990-1998) Festive Ouverte Juvénile Populaire Engagée Authentique Une deuxième figure publique (1998-2000) Des klaxons et des autographes L’assombrissement de la fête Naissance d’un «poète» Dédé Fortin entre singularité et communauté Chapitre 4 Funérailles médiatiques. «Le Québec pleure Dédé» Inventaire après décès Éloge funèbre Deuil collectif «Tu vivras toujours en nous». Les écrits de la rue Rachel Aspects formels et matériels Avatars de la proximité Écrire son affection L’ascension du poète «Dans les mains de la mort, il s’envole encore» Génial, souffrant et maudit Croire sans croire Admiration, dette et culpabilité. Une économie morale Le temps des hommages (2000-2019) La spirale de la grandeur Un «terrain sacré» Chanter Dédé Fortin L’espérance en héritage La brume et l’étoile. Dédé au grand écran Singularité et communauté L’œuvre et la mort Le «monstre intérieur» Corps, lieux, reliques. Présences de Dédé Fortin Épilogue Troisième partie «Louis Cyr, notre contemporain» Chapitre 5 Célébrité. Omniprésence et visibilité d’une vedette sportive (1884-1912) «Ce fut alors un enthousiasme délirant parmi la foule» «Chacun voudra conserver ce portrait» La «figure sympathique» de Louis Cyr Grandeur. Appropriations politiques du « Samson canadien » (1884-1912) Discours national et pratiques cérémonielles Virilité et dégénérescence de la «race» Un modèle ambivalent Louis Cyr, un produit historique Tours de force et culture sportive Tours de force et spectacles de variétés Force physique, tradition et folklore Naissance d’un journalisme de masse «Entrer dans la légende» Chapitre 6 Franchir le temps. Souvenirs et patrimonialisation de Louis Cyr (1912-1976) L’invention d’un «âge d’or» Présences multiples. Du jeu-questionnaire à la fiction littéraire Genèse d’un archipel patrimonial. Toponymie, statuaire, reliques et commémorations Le «sommet de l’Olympe». Biographies et mises en récit d’un surhomme (1912-1976) Le refus de l’infériorité Panégyrique en cinq actes Des récits unifonctionnels «L’histoire de Grand capot». Louis Cyr et la légende Évolutions, présences et trajectoires contemporaines (1976-2019) La découverte de l’homme ordinaire L’intériorisation de la force Louis Cyr et le cinéma. Un rendez-vous différé Haltères contre misère Louis Cyr et la jeunesse. Un rendez-vous continu Paysages actuels Épilogue Quatrième partie 57, Bayview Drive Chapitre 7 Karla Homolka contre elle-même. L’incubation de la haine (1993-1995) Le triple scandale. Genèse d’une indignation Fortune et infortunes d’un secret judiciaire Les deux visages de Karla Homolka Le mal à visage découvert (1995-2005) Le pôle de la victimisation Le pôle de la monstruosité Fureurs épistolaires Une dette infinie Le regard du monstre «She is not a celebrity» Chapitre 8 Le «cirque» de l’été 2005 La montréalisation de Karla Homolka «Qui a peur de Karla ?» «Derrière ces grands yeux froids» «Où est Karla ?» «Karlatanismes». Rire, humour et caricatures La «seconde chance». Une topique québécoise La postérité du monstre (2006-2019) Y a-t-il quelqu’un dans les salles ? De St. Catharines à Châteauguay. Résurgences d’une «meurtrière» Tropismes oculaires Chapitre 9 L’intolérable Sang et liens de sang L’indivisibilité du corps humain Sexe, enfance et discrimination sociale Une saturation perceptive L’énigmatique Énigme du faire, énigme de l’être Le surgissement de l’invraisemblable «Ken et Barbie» Champagne et assassinats Une féminité monstrueuse L’archétypal Figures du double et de la duplicité De la femme fatale à l’empoisonneuse Le médiatisable Sélection de l’information Circularité de la médiatisation La départicularisation de l’affaire judiciaire Épilogue Conclusion Index nominal
Comptes rendus
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Elle est distribuée en France par SODIS (128, av. du Maréchal de Lattre de Tassigny, B.P. 142, 77403 Lagny Cedex France, tél. : 01.60.07.82.99, téléc. : 01.64.30.32.27, courriel : portail@sodis.fr).
Elle est distribuée en Belgique et au Luxembourg par Patrimoine sprl (Avenue Milcamps 119, B-1030 Bruxelles, Belgique, tél. et téléc. : 02.7366847, courriel : patrimoine@telenet.be).
Elle est distribuée en Suisse par SERVIDIS S.A. (Chemin des Chalets 7, 1279 Chavannes-de-Bogis, Suisse, tél. : 22.960.95.32, téléc. : 22.960.95.77, courriel : ssandoz@servidislogistique.ch).
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