Les hydrocarbures aromatiques polycycliques, de la recherche à la prévention
Colloque international francophone
3 et 4 septembre 2008, Montréal, Québec
Métabolisme et génotoxicité des hydrocarbures aromatiques polycycliques
M. AUDEBERT, J-P. CRAVEDI
INRA UMR1089 Xénobiotiques, 180 Chemin de Tournefeuille, 31931 Toulouse France
Les hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP) sont des contaminants de notre alimentation. Les HAP retenus pour notre étude sont le benzo(a)pyrène (BaP), le 3‑méthylcholanthrène (3-MC) et le fluoranthène (FLA).
Afin d’étudier le lien entre métabolisme et génotoxicité de ces composés, trois modèles cellulaires humains ont été retenus : une lignée rénale ACHN, une lignée de côlon Caco2 et une lignée de foie HepG2. Ces modèles cellulaires sont représentatifs des principaux tissus-cibles des contaminants alimentaires et possèdent des capacités métaboliques très différentes.
L’étude du métabolisme des HAP par ces lignées cellulaires a été réalisée par radio-HPLC à l’aide de molécules radiomarquées. Nous avons montré que la métabolisation du BaP et du 3-MC est très efficace dans les lignée HepG2 et Caco2 mais nettement plus faible pour la lignée ACHN. En revanche, le FLA est faiblement métabolisé quelque soit la lignée cellulaire.
Pour étudier l’endommagement de l’ADN, nous avons examiné la présence de cassure double brin de l’ADN dans les cellules. Par une technique utilisant la détection d’immunofluorescence, nous avons montré l’endommagement de l’ADN des cellules Caco2 et HepG2 à partir de 0.1 µM de 3‑MC ou de BaP. A l’ opposé, le FLA n’induit aucun dommage à l’ADN. Dans les cellules ACHN, nous avons démontré qu’aucun des trois composés n’était génotoxique.
Ces résultats indiquent que les HAP n’induisent des dommages dans le génome des cellules que lorsque ces composés sont fortement métabolisés. De plus, notre test semble particulièrement approprié pour l’étude de la génotoxicité des HAP présents à des doses faibles.