Des piliers de la prévention à entretenir |
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Claude Viau, Département de santé environnementale et santé au travail, Université de Montréal, C.P. 6128, succursale Centre-Ville, Montréal (QC) Canada, H3C 3J7, Publié dans Travail et santé 16 : S6, 2000 |
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Il y a 103 ans avait lieu à Milan le Congrès international sur les maladies professionnelles. Pour la petite histoire, la langue officielle de cet ancêtre des Congrès internationaux de santé au travail organisés par la Commission du même nom (CIST) était le français! Juste retour des choses après notamment un détour par Montréal en 1990, ce Congrès triennal est revenu dans son berceau d’origine à Milan en juillet 2006 pour y célébrer son centenaire. Quelques jours après la parution du présent numéro de Travail et santé, le congrès aura lieu pour la première fois en Afrique subsaharienne. En effet, du 22 au 27 mars 2009 se tiendra le 29e Congrès international de santé au travail au Cap en Afrique du Sud. Cet événement vient nous rappeler l’importance d’organisations nationales et internationales non gouvernementales dans la promotion de la santé au travail auprès des professionnels et de tous les acteurs concernés. La place du français y est bien moindre mais il demeure une des langues officielles de la CIST. Par ailleurs l’enthousiasme et l’engagement des organisateurs demeurent vifs.
Dans son code d’éthique, la CIST nous rappelle notamment que « Quand des spécialistes de différentes professions travaillent ensemble en multidisciplinarité, ils doivent tenter de baser leurs actions sur un ensemble de valeurs partagées et acquérir une mutuelle compréhension de leurs devoirs, obligations, responsabilités et normes professionnelles »1. Il est bon de se rappeler périodiquement que la prévention en santé au travail est une affaire d’efforts collectifs consentis dans un esprit d’ouverture et d’accueil de la contribution de tous les acteurs, incluant bien entendu les travailleurs et les travailleuses au premier chef. Et le partage de ces connaissances avec des collègues au niveau international ne peut qu’enrichir notre propre démarche de prévention.
Au-delà d’organismes plus locaux, l’importance d’organismes internationaux comme la CIST devrait nous inciter à consentir les efforts nécessaires pour assurer leur pérennité, même, et surtout, en ces temps où l’économie mondiale a été mise à mal par l’avidité de crapules, par des pouvoirs publics incompétents et par notre insouciance collective. Il est important de contribuer à maintenir bien vivantes ces organisations qui sont un peu notre conscience planétaire touchant des enjeux centraux comme celui de la santé au travail. Participons aux événements scientifiques qu’elles offrent, adhérons ou renouvelons-leur notre adhésion en tant que membres. Bref, ne laissons pas la morosité économique affaiblir ces piliers de la prévention.