II - LA RECHERCHE EN ARCHIVISTIQUE (suite)
Dans un premier temps, la revue de la littérature a conduit à constater que la recherche est reconnue pour essentielle par la communauté archivistique et que l'identification des champs à explorer est en bonne voie de réalisation. Les résultats de l'enquête permettent de dresser le bilan de santé de la recherche en archivistique et de préciser l'orientation des efforts consentis par les chercheurs.
La recherche en archivistique est valorisée et pratiquée par les archivistes aussi bien du milieu académique que du milieu professionnel. La recherche fondamentale et la recherche appliquée sont à peu près également pratiquées mais on remarque encore un attachement à la tradition liant archivistique et histoire qui est perceptible par la préférence accordée aux archives définitives comme objet d'études et à l'utilisation de méthodes historiques. Malgré leur intérêt, les chercheurs ne consacrent en moyenne que le tiers de leur temps de travail aux activités de recherche.
Les neuf champs de recherche identifiés dans la littérature font tous, à une exception près, l'objet de travaux de recherche. Quant aux thèmes privilégiés par les chercheurs, retenons qu'il existe une communauté d'idées bien qu'on puisse diviser ces derniers en deux groupes. Le premier groupe, comptant pour près de la moitié des répondants, se distingue par sa cohésion qui se concrétise par une reconnaissance unanime d'un petit nombre de priorités. Le premier rang de ces priorités revient, avec une avance appréciable, au thème des archives électroniques. Les autres thèmes ont trait aux technologies de l'information, à l'histoire des archives, à l'archivistique en tant que discipline et profession, aux fonctions diffusion et évaluation et à la question de l'accès à l'information. Par ailleurs, le second groupe des chercheurs démontre des intérêts multiples qui recouvrent une trentaine de thèmes de recherche mais il faut souligner que tous les sujets identifiés par ceux-ci font également partie des champs de recherche reconnus par la littérature. Ainsi, tous les chercheurs partagent la même vision de la sphère à explorer pour l'avancement de la discipline sans néanmoins reconnaître les mêmes priorités.
Les résultats de l'enquête mettent également en lumière certains signes de vitalité. Ainsi, pratiquement tous les chercheurs ont recours à plusieurs canaux de diffusion pour faire connaître leurs travaux. Cependant, la langue anglaise, et dans une moindre mesure, la langue française prédominent dans la production, restreignant de beaucoup l'accès à l'information pour quiconque ne possède pas l'une de ces deux langues. Un second signe de vitalité est la disponibilité de financement pour une majorité de chercheurs. Cependant, celui-ci provient essentiellement des fonds publics et le chercheur, en général, bénéficie d'une seule source de financement; ce sont là deux indices de précarité.
En conclusion, l'intérêt pour la recherche en archivistique est aussi bien ancré dans le milieu académique que dans le milieu professionnel. Si la définition des champs de recherche à explorer fait déjà consensus, on observe des divergences d'opinions quant à l'identification des thèmes à privilégier.
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