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Réseau intégré de télé-psychiatrie pour le Nunavik
2002-
Le projet de télépsychiatrie implique l’utilisation du RTSS, en particulier le réseau de télé-enseignement et de télémédecine du CHUM, et le service de psychiatrie de l’hôpital Notre Dame, tel que décrit dans l’entente inter-établissement entre le CHUM et la Régie régionale du Nunavik.
La Société canadienne d’évaluation définit l’évaluation comme «l’appréciation rigoureuse, par la collecte et l’analyse systématique d’informations, d’un programme public afin de jauger la pertinence de ses objectifs, de mesurer ses impacts ou de trouver des moyens alternatifs d’atteindre les mêmes objectifs. . . » Le caractère innovateur et interdisciplinaire et le nombre restreint de participants du projet de Réseau intégré de télé-psychiatrie pour le Nunavik présente des défis méthodologiques importants. Il est donc utile d’enrichir le cadre d’évaluation proposé par des méthodes d’évaluation qualitative et participative. Le cadre d’évaluation formative que nous proposons pour ce projet interdisciplinaire répond a des objectifs dans trois volets :
- L’évaluation de l’impact organisationnel de l’utilisation, par des équipes
inter-disciplinaires, d’un réseau de télémédecine pour lier des sites éloignés
et isolés avec un grand centre hospitalier en milieu urbain;
- L’évaluation du changement dans les méthodes de traitement et de suivis
de cas psychiatriques hospitalisés ou non;
- L’évaluation du réseau de télémédecine comme aide à la formation à distance
pour les intervenants professionnels, et la création de « communautés de
pratiques » parmi les professionnels participants
L’observation des premières sessions de vidéoconférences entre deux villages
du Nunavik et le CHUM a permis de constater que les participants sont des
professionnels dans le domaine de la santé ayant des rôles et une formation
assez variés. On compte parmi les participants actuels et potentiels des
médecins-généralistes, des médecins-spécialistes, des travailleurs communautaires,
des administrateurs, des infirmières, et des travailleurs sociaux. Ces
personnes ont rarement l’occasion de communiquer ensemble car ils oeuvrent
dans des villages éloignés l’un de l’autre. L’opportunité de travailler
en collaboration peut apporter beaucoup de changements autant positifs
que négatifs. Par exemple, les professionnels peuvent partager leurs méthodes
de travail et leurs expertises. La vidéoconférence aide aussi à rompre
l’isolation par une meilleure communication. Par contre, l’apparence visuelle,
la spontanéité d’expression verbale, et les délais causés par le temps
de transmission peuvent changer le caractère des rencontres. De plus, les
discussions et les longues explications peuvent ronger le temps des professionnels
qui sont normalement très occupés. Le but de ce volet de l’évaluation serait
de mesurer l’impact de la vidéoconférence sur les aspects de communication,
sur l’apprentissage des utilisateurs, et sur la création de « communautés
de pratique ». Dans un premier temps, chaque semaine nous observerons une
intervention psychiatrique par vidéoconférence entre le CHUM et un ou deux
des 14 villages du Nunavik. Sur un an, nous aurons donc un corpus de 50
à 75 heures de rencontre. |