I - LA FORMATION PROFESSIONNELLE INITIALE EN ARCHIVISTIQUE (suite)

CHAPITRE 1 - ÉTAT DE LA QUESTION



3. LES ÉLÉMENTS PÉDAGOGIQUES


Notre revue de la littérature s'étant limitée aux publications spécialisées en archivistique, bibliothéconomie et sciences de l'information, il était normal que les aspects strictement pédagogiques de la formation y soient peu développés. Comme il n’y a pas de consensus sur les éléments de contenu des programmes et des activités pédagogiques - comme nous le verrons au point 4 - on s’est conséquemment peu penché sur les méthodes appropriées pour transmettre les connaissances à acquérir. Nonobstant cet état de fait, une quizaine d'auteurs ont abordé ou effleuré l'un ou l'autre des éléments pédagogiques à l'intérieur d'articles dont la teneur s'étend généralement à l'ensemble des composantes de la formation.


3.1 Les conditions d'admission et les pré-requis

Considérant les exigences à l'admission comme l'un des critères pour juger de la qualité d'une formation, Menne-Haritz préconise qu'on fixe des normes élevées, participant ainsi directement à bonifier l'identité professionnelle de l'archiviste (1992). D'un point de vue strictement académique, il appert que les programmes en archivistique devraient comporter les mêmes conditions d'admission que tout autre programme de même cycle d'études (ACA, 1989a; Ham, 1993). Toutefois, le cas particulier des candidats possédant une expérience de travail est soulevé, notamment dans les régions où il n'existe pas ou peu de programmes d'enseignement (Angelo,1994; Blackman, 1994). Pour l'heure, aucun mécanisme de modulation des exigences n'est suggéré pour ces candidats.

La question des pré-requis, qu’abordent quelques auteurs, se limite à trois champs de compétences: la connaissance de l'histoire nationale, la maîtrise d'une ou plusieurs langues secondes et des notions de base en informatique et technologie de l'information (ACA, 1989a; Eastwood, 1993; Horsman, 1993). Plus que tout autre, cet élément pédagogique est largement tributaire du système d'enseignement général du pays, de sa géographie linguistique et du niveau de développement des infrastructures de son système d'information.


3.2 Les méthodes d'enseignement

Dans ses principes directeurs pour un programme d'études en archivistique, la SAA recommande l'utilisation conjointe de trois formules pédagogiques soit les cours "réguliers", les stages et les activités de recherche ("independent study") (SAA, 1988). Ces deux dernières méthodes seront traitées aux points 4.3 et 4.4.

S’élevant contre le morcellement de la matière en petites unités indépendantes mal intégrées et superficiellement traitées, O'Toole souligne l'importance de développer de "vrais" cours avec une substance intellectuelle authentique et une structure cohérente comportant des cours magistraux, des lectures, des discussions et des travaux écrits (1990). Dans le même esprit de bonification de cette formule traditionnelle, quelques auteurs proposent de nouveaux outils pédagogiques tel les informations véhiculées dans les groupes de discussion en archivistique, les cours sur CD-ROM et les ressources des "campus virtuels" (Shenk, 1995; Anderson, 1995). Ces outils peuvent aussi bien être mis à profit pour un enseignement traditionnel que par un enseignement à distance, cette dernière méthode étant réclamée dans certaines régions géographiques (Angelo, 1994; Blackman, 1994; Colquhoun, 1994; Anderson, 1995).

Enfin, ceux qui se préoccupent plus particulièrement de la formation en technologies de l'information réclament des formules pédagoqiques à participation plus active (ateliers, laboratoires... ) et encouragent la méthode des études de cas comme étant la plus appropriée pour la formation en ce domaine (Kesner, 1993a; Weber, 1993).


3.3 Les modalités d'évaluation

Parmi les critères permettant d'évaluer la qualité d'une formation, Menne-Haritz compte également la nature des attestations obtenues en fin de parcours académique (1992). Seule une évaluation dûment contrôlée garantit une reconnaissance officielle des compétences spécialisées requises. Ce même auteur souligne que la formule de l'examen offre, en outre, l'avantage de favoriser l'uniformité professionnelle.

La nécessité d'une évaluation étant admise, il reste à déterminer quelle sera l'autorité officiellement reconnue pour ce faire. Associée à une occupation en cours de professionnalisation, la formation en archivistique évolue dans trois sphères: les établissements universitaires, les institutions nationales d'archives et les associations professionnelles nationales. Selon l'état respectif de développement de ces sphères, chaque pays peut établir le ou les responsables d'un quelconque mécanisme d'attestation professionnelle officielle. (Kecskemeti, 1986).


3.4 Les diplômes

Abordée en mode mineur, la question de l'appellation inscrite au diplôme dépend en premier lieu du nom du département responsable. Aussi, l'ACA insiste-t-elle pour que le terme "archives" soit inclus dans la désignation de tout département ou école offrant un programme en archivistique (ACA, 1989a). A défaut de quoi, le terme "archivistique" devrait obligatoirement apparaître sur les diplômes émis (Kecskemeti, 1986).




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Dernière mise à jour : 11 janvier 2000