II - LA RECHERCHE EN ARCHIVISTIQUE (suite)

CHAPITRE 3 - ÉTAT DE LA QUESTION



2. LES CHAMPS DE RECHERCHE EN ARCHIVISTIQUE


Un certain nombre d’auteurs consultés (Craig, 1996; Gagnon-Arguin, 1990; Gracy, 1994; Munoz, 1994; Pederson, 1994) ont proposé une typologie de la recherche, laquelle consiste en une énumération plus ou moins détaillée de ce qui devrait constituer les champs de la recherche en archivistique. Pour César Munoz, par exemple, les sujets de la recherche doivent se regrouper en deux grands champs: le premier champ comprend tout ce qui a trait aux principes, concepts et techniques de l’archivistique alors que le second s’intéresse exclusivement à l’histoire de la discipline (1994, p. 531). De son côté, Barbara Craig enrichit cette vision un peu limitée de la recherche en archivistique en la divisant en trois grands domaines de recherche: l’histoire de la discipline, les technologies et les fonctions archivistiques parmi lesquelles l’évaluation occupe le premier rang (1996). Pour d’autres archivistes (Gagnon-Arguin, 1990; Gracy, 1994), les champs de recherche doivent être mieux circonscrits, mieux délimités. De leurs investigations ressortent les champs de recherche suivants: objet et finalité de l’archivistique, rôle social de l’archiviste, situation de la discipline dans le champ des connaissances, principes et concepts archivistiques, gestion des services d’archives, fonctions archivistiques, technologies et autres. En dépit de cette énumération relativement longue de champs de recherche possibles en archivistique, David Gracy insiste particulièrement sur la question des archives électroniques, laquelle peut être envisagée sous l’angle traditionnel (création, utilisation, repérage, conservation, etc.) ou informatique. Selon ce dernier, la question des archives électroniques s’avère très importante parce qu’elle se retrouve - explicitement et implicitement - dans tous les champs de recherche, exerçant une influence tant sur les principes fondamentaux de la discipline que sur ses principales techniques de gestion.(1994)

Cette revue des typologies de la recherche en archivistique ne saurait être complète sans la mention de la contribution essentielle qu’apporte l’enquête d’Ann Pederson, enquête au terme de laquelle l’auteur identifie six grands domaines de recherche qui se subdivisent eux-mêmes en vingt-deux champs de recherche distincts (1994, p. 336-339). Les grands domaines de recherche définis par Pederson sont les suivants: 1) La nature de l’information et documents historiques; 2) Histoire sociale et institutionnelle 3) Archives et societé; 4) Éthique, technologies de l’information et autres problèmes posés par les archives; 5) Fonctions archivistiques; 6) Gestion des programmes et des services d’archives.

Pour établir notre typologie des champs de recherche en archivistique, nous avons dû opérer certains regroupements de manière à établir une synthèse la plus représentative possible de ce qu’ont écrit les auteurs à ce sujet. Ainsi, la typologie que nous avons retenue et que nous commentons ci-après s’avère sensiblement la même que celle qui se retrouve dans le questionnaire adressé aux chercheurs en archivistique dans le cadre de notre projet. Elle regroupe neuf champs de recherche que nous vous présentons au tableau 62.

Tableau 62 Typologie des champs de recherche en archivistique
 

Champs de recherche

Description du contenu

1

Objet et finalité de l’archivistique
  • Archives en tant qu’objet d’intervention (information/document/archives)
  • Finalité : conservation, accès, efficacité administrative, etc.
  • Utilité des archives

2

Archives et société
  • Rôle social et place de l’archiviste dans la société
  • Archivistique en tant que discipline
  • Archivistique en tant que profession

3

Histoire des archives

et de l’archivistique

  • Histoire des archives
  • Développement des principes et assises de l’archivistique

4

Fonctions archivistiques
  • Création, évaluation, acquisition, classification, description, conservation et diffusion

5

Gestion des programmes

et des services d’archives

  • Théorie et pratique des organisations
  • Planification et évaluation des programmes
  • Gestion, marketing et relations publiques

6

Technologies
  • Informatique appliquée aux archives
  • Systèmes d’information, télécommunications et réseaux

7

Supports et types d’archives
  • Archives audiovisuelles, électroniques, iconographiques et textuelles
  • Microformes et autres supports ou types d’archives

8

Milieux d’archives
  • Institutions gouvernementales
  • Institutions d’enseignement et de recherche
  • Institutions religieuses
  • Autres institutions

9

Problèmes particuliers

relatifs aux archives

  • Éthique
  • Accès à l’information et protection de la vie privée
  • Autres

2.1 Objet et finalité de l’archivistique

Le premier champ de recherche regroupe les études relatives à l’objet – (information/document/archives) – et à la finalité de l’archivistique. Il englobe aussi tout ce qui a trait à l’utilité des archives.

D’après Louise Gagnon-Arguin (1990, p. 271), la finalité de l’archivistique ne fait pas l’unanimité chez les archivistes. Certains mettent l’accent sur la conservation de la mémoire tandis que d’autres privilégient l’accès à l’information. D’autres encore parlent plutôt d’efficacité administrative. Toutefois, comme le souligne David Gracy, il ne fait aucun doute que ce champ constitue un domaine de recherche priviligié (1994, p. 521). Par ailleurs, ce dernier souligne aussi que les problèmes de définition que pose le mot records sont étroitement liés à l’essence de l’archivistique et que, à ce titre, ils peuvent constituer un sujet de recherche digne d’intérêt. Il en va de même pour la manière dont les archivistes de langue anglaise définissent le mot archives dans sa version anglaise. Ainsi, David Gracy estime que le Conseil international des Archives, en considérant le terme archives en anglais comme des " non-current records " (Dictionary of Archival Terminology), méconnaît le fait que les archives sont des documents d’utilisation courante, des documents essentiels aux organisations au moment où celles-ci les utilisent. Quant à la date de création du document, il s’agit simplement d’une donnée factuelle qui ne saurait constituer l’essence de la définition des archives (1994, p. 524). Ces problèmes de terminologie amènent David Gracy à conclure ainsi: " Recognizing facts as these, we cannot help but conclude that our researchers need to turn their probing minds to study and analyze our own conception of our field " (1994, p. 524).


2.2 Archives et société

Ce deuxième champ de recherche s’intéresse à l’archivistique en tant que discipline et en tant que profession. Les études sur le rôle social de l’archiviste, sur la place qu’il occupe dans la société, s’inscrivent aussi dans ce champ.

La situation de l’archivistique dans le monde contemporain, la place qu’elle occupe dans la société, peut constituer " une question fondamentale pour le devenir de l’archivistique " (Gagnon-Arguin, 1990, p. 271). Par ailleurs, il est légitime de définir la place qu’occupe l’archivistique dans les connaissances humaines. Est-elle vraiment détachée de l’histoire? Est-elle une science de la culture ou une science sociale? Dans sa partie records management, n’est-elle pas plutôt une science de l’organisation tributaire de l’administration? Autant de questions qui, selon Gagnon-Arguin (1990, p. 272), constituent un axe de recherche dont la pertinence n’est pas à démontrer.

De son côté, David Gracy estime aussi que la question de la caractérisation de la discipline archivistique par rapport aux autres professions revêt une importance certaine. Partant du constat que les spécialistes de l’information dans de nombreuses disciplines commencent à participer, avec les décideurs, à l’élaboration de politiques en matière d’information, les archivistes ne semblent pas être impliqués (1994, p. 523). La raison qui explique cet état de fait est la suivante : " A prime reason is the lack of knowledge of - that is, the lack of research into - the topic of information policy " (1994, p. 523). Il est importe donc, conclut Gracy, que les archivistes rompent avec ce rôle de gardien (custodian) pour se rapprocher de celui d’un spécialiste en information qui dispose de connaissances uniques, utiles aux organisations (1994, p. 523).

Les exigences du marché du travail posent le problème de la formation des archivistes, problème qui est en lui-même un axe de recherche selon Louise Gagnon-Arguin (1990, p. 273). Les problèmes posés par la formation des archivistes constituent donc une avenue prometteuse pour la recherche en archivistique.


2.3 Histoire des archives et de l’archivistique

Ce champ regroupe tant les recherches relatives à l’histoire des institutions d’archives que celles qui s’intéressent au développement des principes et assises de l’archivistique: fonds d’archives, principe de respect des fonds, cycle de vie des archives et autres.

Les principes et assises de l’archivistique (principe de respect des fonds, théorie des trois âges, etc.) peuvent constituer un objet de recherche pertinent, objet susceptible de s’étudier dans une perspective historique mais qui, aux dires de David Gracy, a été trop longtemps négligé par les archivistes. (1994, p. 522-523). Dans un article récent (1996, p. 111), Barbara Craig abonde dans le même sens, estimant elle aussi que les archivistes, tout en faisant preuve de sensibilité historique, négligent leur propre histoire. Or, la recherche en ce domaine peut conduire à une meilleure compréhension des organisations productrices d’archives et, partant, des changements qui affectent la constitution des fonds (Craig, 1996, p. 111-112). Dans un article antérieur dans lequel elle accorde une importance encore plus grande à ce champ de recherche, le même auteur explique pourquoi il importe que les archivistes rapatrient ce domaine de recherche dans leur propre discipline. Premièrement, l’histoire des archives permet aux archivistes de mettre en perspective leur situation, leurs problèmes et, par le fait même, leur avenir. Deuxièmement, le fait de connaître l’origine des documents aide à comprendre ce que l’on doit conserver et comment on doit le faire. Troisièmement, l’histoire des archives accroît notre connaissance des documents eux-mêmes et, ce faisant, notre intérêt pour ces derniers, ce qui peut influer positivement sur les services offerts aux utilisateurs. Quatrièmement, ce champ de recherche permet d’établir des relations assez fortes entre les pratiques du passé et celles du présent, ce qui a pour effet de démystifier les pratiques futures de la profession. Cinquièmement, l’histoire des archives permet de stimuler l’esprit critique par rapport à notre travail. Enfin, sixièmement, ce champ risque d’avoir un effet positif sur la définition des principes archivistiques ainsi que sur leur application par les archivistes (Craig, 1993, p.43-46; Delsalle, 1998).


2.4 Fonctions archivistiques

Ce champ de recherche porte sur le sept fonctions archivistiques communément admises dans la discipline : création, évaluation, acquisition, classification, description, conservation et diffusion. Toutefois, dans le cadre de la présente recherche, deux fonctions seulement ont fait l’objet d’écrits spécifiques : les fonctions " évaluation " et " diffusion ".

Ici, il convient de rappeler que le fait que l’ensemble des fonctions archivistiques n’ait pas fait l’objet d’écrits spécifiques ne signifie pas pour autant qu’aucune recherche ne soit menée, mais plutôt que nous n’avons pas répertorié de documents qui rendent compte de la recherche sur ces fonctions.

 

L’évaluation. A l’instar de Richard J. Cox et de Helen W. Samuels (Cox et Samuels 1998), Barbara Craig considère l’évaluation des archives comme la responsabilité première de l’archiviste et que, à ce titre, cette fonction devrait constituer un champ de recherche priviligié (1996, p. 113). Bien que l’évaluation des archives génère aussi beaucoup d’écrits - une étude bibliographique réalisée en 1995 (Ducharme et Couture 1996) dénombre 187 articles et monographies consacrés à la question de l’évaluation des archives depuis 1980 - l’auteur déplore le fait qu’il n’y ait pas suffisamment de recherches qui prennent en compte l’évaluation des archives dans une perspective historique. Elle propose que le champ de recherche en évaluation des archives recourt davantage à la méthode d’études de cas (case studies). Cela permettrait de revoir les concepts de " evidence of records " et de " information " de Schellenberg et, peut-être, d’élaborer de nouveaux modèles d’évaluation.

Quant à Richard J. Cox et à Helen W. Samuels (1998), leur article s’inscrit dans le cadre des travaux du comité Goals and Priorities de l’Association of American Archivists, comité qui a pour but d’établir des priorités de recherche en archivistique, en l’occurrence en évaluation des archives. Au terme de leur réflexion, les auteurs proposent cinq grands domaines prioritaires de recherche: 1. La nature du document d’archives (documentary record); 2. L’interrelation des archives; 3. Les archives électroniques; 4. Les systèmes de description automatisés; 5. L’évaluation de la qualité de l’information. Ces cinq domaines, quant à nous, peuvent être regroupés en trois blocs. En premier lieu, les domaines 1 et 5 s’intéressent tous deux à la valeur des archives: le premier à sa capacité de témoigner des activités d’une personne physique ou morale, le second à sa capacité de documenter un sujet, c’est-à-dire à fournir de l’information pertinente sur un sujet donné. En second lieu, les domaines 3 et 4 invitent les archivistes à se pencher sur les problèmes d’évaluation que posent les archives sous forme électronique et à réfléchir sur les liens susceptibles d'être établis entre la description automatisée des archives et leur évaluation. Il va sans dire que, à lui seul, ce second bloc fourmille d’avenues de recherche. Enfin, en troisième lieu, on invite les archivistes à coordonner leurs actions en vue d’évaluer les archives plus ou moins interreliées du fait qu’elles sont générées par des organismes à vocation commune, comme les organismes d’État par exemple. En terminant, les auteurs indiquent que la documentation strategy s’avère un outil important pour mener à terme les recherches proposées (Cox et Samuels, 1988, p. 40), outil qui intègre la fonction évaluation aux politiques d’acquisition des services d’archives et dont les auteurs sont les instigateurs.


La diffusion. Deux auteurs (Dowler 1988 et Cox 1992b) ont abordé la fonction " diffusion " par le biais des études d’utilisation et d’utilisateurs des archives, lesquelles peuvent s’avèrer une activité de recherche importante en archivistique. D’ailleurs, l’un d’entre eux, Lawrence Dowler, suggère que l’utilisation des archives constitue le fondement même sur lequel devrait se construire la théorie et la pratique archivistiques (1988, p. 74-75). Dans cet optique, la recherche a pour but l’étude systématique de la relation entre l’utilisation de l’information et la manière dont elle peut être fournie aux utilisateurs. A partir de cette relation, on peut déterminer la valeur des archives et de l’information qu’elles contiennent pour ainsi mieux orienter la théorie et la pratique archivistiques de manière à satisfaire les besoins des utilisateurs.

Pour ce faire, l’auteur propose quatre avenues de recherche. La première porte sur les utilisateurs eux-mêmes: caractéristiques, méthodes d’investigation, sujets de recherche. La seconde s’intéresse à la promotion de l’utilisation des archives (outreach). La troisième, plus près de la bibliothéconomie en ce qu’elle aborde la question de la référence (Dowler 1988, p. 82-83), a trait à la médiation que doit exercer l’archiviste entre les archives et les utilisateurs. Enfin, la quatrième avenue de recherche, en alléguant que les utilisateurs s’intéressent davantage à l’information plutôt qu’au support sur lequel elle est consignée - ou à la forme sous laquelle elle se présente -, porte sur l’objet même des recherches des utilisateurs, lequel n’est pas nécessairement " archives ", mais toujours information. (p. 84-85).

Richard J. Cox, dans un état de la question de la recherche relative à la référence appliquée à l’archivistique (1992a), dénote aussi quatre avenues de recherche. À l’instar de Dowler, le premier champ de recherche identifié par Cox porte sur les utilisateurs. Le second rassemble des études consacrées au processus de recherche dans les archives, études effectuées dans le but d’améliorer l’accès aux documents (1992, p. 370). Le troisième champ vise à mesurer l’impact des technologies sur la recherche - la recherche en ligne, entre autres - dans les services d’archives. Enfin, le quatrième champ de recherche s’intéresse plus spécifiquement à la fonction " référence " en archivistique. Là encore, Cox rejoint Dowler en ce qu’il s’attarde à la médiation de l’archiviste entre les utilisateurs et les archives. L’auteur conclut que la recherche relative à la fonction " diffusion ", et plus spécifiquement celle qui porte sur la question de la référence en archivistique, prend de plus en plus d’importance dans les activités générales de recherche en archivistique et que, si l’on tient à maintenir en alerte cette importance, il convient de respecter deux conditions: d’une part, il est nécessaire de travailler de concert avec les autres sciences de l’information et, d’autre part, les études d’utilisateurs et d’utilisation des archives doivent embrasser tous les aspects de la question de la référence (1992, p. 394).


2.5 Gestion des programmes et des services d’archives

Ce champ de recherche regroupe tous les domaines courants de la gestion des programmes et des services d’archives : théorie et pratique des organisations, planification et évaluation des programmes, gestion des ressources humaines, comptabilité et finances, gestion des bâtiments d’archives et relations publiques.

Pour David Gracy, il ne fait pas de doute que la gestion des services d’archives devrait occuper une place de choix dans la recherche en archivistique, et ce d’autant plus que le fait de travailler avec des documents électroniques modifie en profondeur les relations entre l’archiviste et le créateur (1994, p. 523). Par ailleurs, quand on s’accorde à dire que les autorités gouvernementales d’un peu partout dans le monde sous-évaluent l’archivistique, " it is surprising that our concern has not developed into well designed research projects focused on such matters as public relations programs " (1994, p. 523). Cela implique, donc, que le champ des relations publiques doit s’intégrer à la recherche relative à la gestion des programmes et des services d’archives.

Dans un article consacré spécifiquement à la recherche sur la gestion des services d’archives, Paul H. McCarthy allègue que les changements fondamentaux survenus dans l’environnement politique, technologique et culturel des milieux d’archives exigent des archivistes davantage de compétences qu’auparavant en management (1988, p. 52), ce qui suffit à justifier la mise sur pied d’un programme de recherche (research agenda) dans ce domaine d’activités. Par ailleurs, l’auteur rappelle que la gestion des services d’archives revient aux archivistes eux-mêmes, et non pas à des gestionnaires professionnels (1988, p. 59).

Après avoir défini un modèle de compétences en gestion, McCarthy énumère quatre aires de recherche dans le domaine de la gestion des services d’archives. La première comprend toutes les études relatives à la culture organisationnelle (corporate culture) des institutions dans lesquelles intervient l’archiviste ou d’où proviennent les fonds d’archives dont il assure l’exploitation. D’après l’auteur, la connaissance accrue de la culture des organisations permet une meilleure compréhension de la formation des fonds; elle permet aussi de comparer des fonds issus d’institutions dépendantes sur le plan hiérarchique (1988, p. 60). La deuxième aire de recherche consiste à étudier systématiquement l’efficacité organisationnelle (organizational effectiveness) des programmes et des services d’archives. Cette deuxième avenue est suivie de près par une troisième qui, elle, vise à développer une bonne gestion du changement. Ainsi, il ne s’agit pas seulement d’accroître l’efficacité administrative des services d’archives, mais aussi de s’assurer, par l’élaboration d’une théorie transformationnelle et par le développement de stratégies appropriées, la gestion de ce qui s’en vient de manière à aller au-delà des besoins des clientèles (McCarthy 1988, p. 62-63). Cette aire de recherche oblige aussi l’archiviste-gestionnaire à revoir les fonctions archivistiques d’un point de vue " management " afin de vérifier qu’elles respectent la mission et le mandat du service d’archives. Enfin, la quatrième et dernière aire de recherche explore les différents moyens susceptibles de doter les archivistes professionnels d’une formation post-universitaire en gestion. Comme le souligne l’auteur, cette aire de recherche peut susciter des controverses car elle part du postulat que les programmes d’éducation en archivistique accusent des lacunes au niveau des cours offerts en gestion. Toutefois, il ne s’agit pas nécessairement d’améliorer les programmes existants, mais plutôt de réfléchir aux moyens d’offrir des formations de courtes durées qui pourront éventuellement combler ces lacunes (1988, p. 67).


2.6 Technologies

Ce champ de recherche est consacré à l’informatique appliquée aux archives et, d’une manière plus générale, aux systèmes d’information et aux réseaux de télécommunications. Pour une analyse plus détaillée de la recherche dans ce champ, on pourra se référer aux Actes du congrès 1998 de l’AAQ, congrès au cours duquel nous avons présenté une conférence consacrée à la formation et recherche dans ce seul champ

Le domaine des technologies appliquées aux archives génère de nombreuses questions qui doivent être prises en compte par les archivistes. Ainsi, David Gracy s’interroge sur l’approche traditionnelle développée par les archivistes pour solutionner le problème de l’accroissement du volume documentaire. Les technologies, à cet effet, rendent-elles les méthodes des archivistes caduques? Comme le précise Gracy: " The computer gives the user the ability to search full text. Providing full text search raises the question whether new finding aids are called for " (1994, p. 522). Plus que nos méthodes, il semblerait que les technologies pourraient menacer le caractère archivistique de l’information consignée, notamment en annihilant l’unicité du document d’archives. Toutefois, Barbara Craig estime que la dimension objective des archives se distingue de leur unicité, et que nos investigations devraient surtout porter sur les relations entre archives et technologies dans une perspective historique (1996, p. 112-113).

D’autres auteurs ont abordé la question des technologies appliquées aux archives dans une perspective de recherche. Toutefois, leurs textes s’insèrent dans le cadre plus général de la problématique des archives électroniques. Pour cette raison, nous avons jugé plus pertinent d’en rendre compte au point suivant.


2.7 Supports et types d’archives

Les supports et types d’archives ne sauraient constituer un champ de recherche en tant que tel. Toutefois, l’utilisation de certains de ces supports peuvent constituer des domaines de recherche effectifs. C’est le cas, notamment, des archives audiovisuelles. C’est le cas aussi des archives électroniques qui, en tant qu’objet d’études, font couler beaucoup d’encre. En effet, dans un article publié en 1994, Carol Couture et James Turner ont recensé plus de 400 documents relatifs à l’informatisation des archives et aux archives informatiques. Mais ce champ de recherche s’avère forcément redondant puisque chacune des fonctions archivistiques peuvent intégrer une dimension " support ". Ainsi peut-on parler à juste titre de création, de l’évaluation, de l’acquisition, de la classification, de la description, de la conservation et de la diffusion des archives sous forme électronique. En tant que support d’archives, les archives électroniques peuvent être envisagées sous l’angle traditionnel de l’archivistique. (Gracy, 1994, p. 522). Toutefois, d’autres auteurs développent un point de vue différent sur la question, en s’intéressant notamment à la nature même des documents électroniques (Bearman, 1997; Hedstrom, 1991; Weber, 1992), ce qui leur permet d’élaborer des pistes originales de recherche.


Les archives électroniques. Pour souligner le défi que représentent les documents électroniques pour les archivistes, Margaret Hedstrom recourt à la notion d’incunable (electronic uncunabula). Ce faisant, elle énonce que le passage de l’imprimé à l’électronique dans les communications modifie la façon de créer et d’utiliser l’information dans les organisations et, qui plus est, bouleverse en profondeur les habitudes sociales tout comme la découverte de l’imprimerie cinq cent ans auparavant (1991, p. 335). Ainsi, pour cet auteur, la recherche dans le domaine des archives électroniques diffère de celle qui s’applique aux autres fonctions archivistiques. Pour justifier sa position, elle énonce trois caractéristiques propres aux archives électroniques: 1. Celles-ci sont relativement récentes, et un bon nombre d’archivistes ne sont pas familiers avec leur nature et leurs caractéristiques; 2. Les problèmes posés par les archives électroniques sont complexes et offrent de multiples facettes, de sorte que la collaboration d’autres disciplines s’avère essentielle; 3. Les archives électroniques, en ce qu’elles touchent à toutes les fonctions archivistiques, posent un défi de taille à la théorie et à la pratique archivistique (1991, p. 336).

Après avoir dégagé les principaux objectifs de la recherche dans le domaine de la gestion des archives électroniques, l’auteur insiste particulièrement sur l’importance pour les archivistes de comprendre le contexte dans lequel s’appliquent les technologies de l’information (Hedstrom, 1991, p. 339). En effet, les archives électroniques sont issues de besoins et de conditions particuliers, et la recherche peut être influencée par la manière dont nous envisageons les technologies de l’information. Ainsi, cette manière d’envisager la technologie peut varier considérablement d’une personne à une autre : est-ce un simple outil sur lequel les politiques socio-économiques peuvent exercer une emprise, ou plutôt un phénomène qui est à l’origine de plusieurs changements socio-économiques? Que l’on s’arrête davantage aux aspects sociaux plutôt qu’aux aspects techniques des technologies, un fait ne saurait être remis en question : celles-ci recèlent un énorme potentiel en traitement de l’information, et la recherche doit tenir compte de leur nature évolutive dotée d’une triple dimension : économique, sociale et culturelle (1991, p. 344).

En tenant compte de ce qui précède, l’auteur suggère cinq domaines de recherche sur les archives électroniques. Ces domaines se présentent sous forme de questions, lesquelles ne sont pas mutuellement exclusives. (voir tableau 63)

Tableau 63 Typologie des champs de recherche en gestion des archives électroniques

(Margaret Hedstrom)
 

Champs de recherche

Description du contenu

1

Quelles relations peut-on établir entre les fonctions, les activités, les structures organisationnelles et les systèmes d’information?
  • Archives électroniques dans le contexte global de l’organisation.
  • Effets des technologies sur les archives générées par les organisations?
  • Impact de l’automatisation des fonctions sur les archives.

2

Quelles sont les nouvelles formes d’archives générées par les technologies de l’information?
  • Typologie des documents créés par les technologies de l’information.
  • Introduction de nouvelles formes de documents
  • Transformation des types traditionnels de documents sur nouveaux supports (Une carte numérisée, est-ce encore une carte?)

3

Les archivistes peuvent-ils intervenir au moment critique pendant lequel les nouvelles technologies sont développées puis introduites dans l’organisation?
  • Rôle de l’archiviste dans la conception des systèmes d’information?
  • Prise en compte du contexte organisationnel dans lequel les systèmes d’information s’insèrent.
  • Exigences archivistiques des systèmes d’information.

4

Comment les archives électroniques peuvent-elles influencer les pratiques archivistiques en matière de conservation et de diffusion de l’information?
  • Influence des archives électroniques sur les pratiques archivistiques telles que l’évaluation, la conservation, la diffusion.
  • Conséquences économiques de la gestion des archives électroniques.

5

Comment les exigences relatives à la gestion des archives électroniques modifient-elles la profession archivistique ?
  • Impact de la gestion des archives électroniques sur les principes et assises de l’archivistique.
  • Archives électroniques et fonction de témoignage des activités des organisations, voire de la société tout entière.

Le premier domaine de recherche pose le problème des relations entre les activités, les structures organisationnelles, la circulation de l’information, la prise de décision et la documentation. Il oblige les chercheurs à examiner les documents électroniques dans le contexte global de l’organisation et de sa documentation (Hedstrom 1991, p. 344). Il s’interroge sur les effets des technologies sur la documentation générée par les organisations.

Le deuxième domaine de recherche se demande quels sont les types de documents créés par les technologies de l’information. Une carte numérisée, par exemple, est-ce encore une carte? Ainsi, ce domaine de recherche préconise l’étude de l’introduction de nouvelles formes de documents ainsi que la transformation des types traditionnels de documents sur nouveaux supports.

Le troisième domaine de recherche pose la question de l’intervention de l’archiviste dans la conception des systèmes d’information. Ces systèmes peuvent-ils être plus appropriés au contexte organisationnel dans lequel ils s’insèrent? L’archiviste peut-il jouer un rôle dans la conception même des systèmes? Si oui, à quel moment? Peut-il faire en sorte que les technologies de l’information tiennent compte des exigences archivistiques?

Le quatrième domaine de recherche cherche à déterminer en quoi les archives électroniques peuvent changer les pratiques archivistiques en matière d’entreposage et de conservation des documents. Les archives électroniques vont-elles affecter les coûts de la conservation des documents et leur diffusion? Ce domaine de recherche pose aussi le problème de l’authenticité et de l’intégrité des documents d’archives?

Le cinquième domaine de recherche pose le problème fondamental de l’impact de la gestion des archives électroniques sur les institutions d’archives ainsi que les principes et assises de la discipline archivistique. Ce domaine vise aussi à s’assurer que les archives sous forme électronique assument pleinement leur fonction de témoignage des activités des organisations, voire de la société tout entière, dont elles proviennent.

Dans sa thèse de doctorat qu’il a présentée à l’Université de Pittsburgh (1992a) et qu’il a fait publier peu après (1994a), Richard J. Cox estime – à l’instar de Margaret Hedstrom - que l’archiviste doit développer une approche globale des technologies de l’information, approche qui tient compte des aspects économique, social et culturel de celles-ci (1992b, p. 335). Toutefois, les domaines de recherche qu’il propose témoignent davantage de préoccupations relatives à la profession archivistique que ceux de Hedstrom (voir tableau 64). Ainsi, sur les six domaines de recherche qu’il propose, trois sont directement reliés à la profession archivistique: le premier concerne le développement d’un cursus de formation adéquat à la gestion des archives électroniques; le deuxième s’intéresse aux besoins et attentes des employeurs par rapport au travail de l’archiviste; et le troisième (ou plutôt le cinquième dans l’ordre de présentation de Richard J. Cox) vise l’étude de l’attitude de l’archiviste envers les technologies, étude qui pourrait s’avérer utile au développement de nouvelles stratégies de formation en gestion des archives électroniques. Les trois autres domaines de recherche proposés par Cox se rapprochent de ceux élaborés par Hedstrom, tout en témoignant de préoccupations plus concrètes, voire plus pratiques. Les deux premiers consistent à étudier l’implantation de programmes de gestion des documents électroniques en s’assurant que la perspective archivistique y soit présente. Enfin, le dernier domaine est similaire au cinquième domaine de recherche proposé par Hedstrom, soit l’étude de l’impact de la gestion des documents électroniques sur les principes, assises et fonctions de l’archivistique.

Tableau 64 Typologie des champs de recherche en gestion des archives électroniques

(Richard J. Cox)
 

Champs de recherche

Description du contenu

1

Développement d’une formation adéquate en gestion des archives électroniques
  • Analyse des cursus universitaires
  • Étude de la formation continue

2

Besoins des employeurs en gestion des archives électroniques
  • Études de besoins
  • Analyse de marché
  • Études des milieux archivistiques et de leurs attentes

3

Les perspectives archivistiques de la gestion des documents électroniques
  • Fonctions archivistiques et archives électroniques

4

Programmes de gestion des archives électroniques dans les organisations
  • Études de cas sur des implantations de programmes dans les organisations afin de déterminer les facteurs qui conduisent au succès de ces implantations.

5

Attitudes des archivistes envers les technologies
  • Études d’attitudes afin de développer des stratégies de formation

6

Profession archivistique et technologies.
  • Impact des technologies sur le milieu de travail de l’archiviste
  • Rôle des archivistes en environnement bureautique

Devant l’importance accrue que prennent les documents électroniques dans les milieux archivistiques américains, la National Historical Publications and Records Commission (NHPRC) a mis sur pied un groupe de travail sur la gestion de l’information archivistique sous forme électronique, groupe dont le mandat principal est d’élaborer un programme cadre susceptible d’encourager la recherche dans ce domaine (NHPRC, 1991). Pour élaborer ce programme, le groupe de travail a organisé plusieurs rencontres d’envergure internationale sur le sujet. De ces rencontres, un consensus peut être établi : " The archival management of electronic records is probably the most important, and certainly the most complicated, issue currently before the archival profession " (Weber, 1992, p. 17).

Pour répondre aux attentes de ce consensus, le groupe de travail a publié un rapport intitulé " Electronic Records Issues " (NHPRC 1991, p. 19), rapport qui résume la position des intervenants sur la question. Ce rapport établit donc un programme national de recherche dont le but est de générer des projets en gestion des archives électroniques. Il articule les domaines de recherche autour de dix grandes questions présentées au tableau 65.

Tableau 65 Typologie du programme national de recherche (USA) en gestion des archives électroniques

(National Historical Publications and Records Commission)
 

Champs de recherche

1

Identification des fonctions et données nécessaires à la gestion des archives électroniques.

2

Implications technologiques, conceptuelles et économiques de la création et de la conservation des données ainsi que des éléments d’information relatifs à leur contexte et à leur description, le tout sous forme électronique, à partir de diverses applications.

3

Conservation de logiciels en vue d’une utilisation ultérieure.

4

Utilisation des métadonnées des systèmes d’information en guise d’appui au travail relié à la satisfaction des exigences archivistiques de la gestion des documents électroniques.

5

Exigences archivistiques intégrées au développement des systèmes d’information.

6

Politique de gestion des archives électroniques.

7

Composition d’un programme de gestion des archives électroniques.

8

Facteurs susceptibles de contribuer au succès ou à l’échec d’un programme de gestion des archives électroniques.

9

Obstacles à l’implantation d’un programme de gestion des archives électroniques.

10

Attitudes des archivistes à l’endroit des technologies et des documents électroniques.

Comme on peut le constater, ces domaines de recherche reprennent, à peu de chose près, ceux qui ont été proposés par Hedstrom et Cox. Ils s’intéressent aux différents éléments d’un système d’information et de leurs relations avec l’archiviste (questions 1 à 4), à l’impact de ce dernier sur l’archivistique (question 5), aux problèmes relatifs à l’implantation d’un programme de gestion des archives électroniques (questions 6 à 9) ainsi qu’à la formation de l’archiviste (question 10). L’aspect le plus controversé du rapport ne réside pas dans le choix des domaines de recherche, mais plutôt dans leur ordre d’importance. En effet, le groupe de travail accorde la priorité aux trois premières questions puisque la réponse à ces celles-ci pourront définir les exigences archivistiques que doivent nécessairement inclure les programmes de gestion des documents électroniques (Werber, 1992, p. 21).

Dans un texte plus récent, David Bearman et Jennifer Trant partent du constat que, à l’exception de l’Australie, la communauté archivistique n’est pas prête à relever le défi de la gestion des archives électroniques (1997, p. 9). En dépit des recherches entreprises depuis dix ans - et dont David Bearman rend compte dans un article spécifique (Bearman, 1997) -, les auteurs affirment que la recherche s’avère plus que jamais indispensable pour résoudre les questions complexes posées par les archives électroniques. Au lieu du consensus qui sert de point de départ au programme cadre du groupe de travail du NHPRC (Weber, 1992, p. 17), les auteurs se penchent plutôt sur les divisions internes qui secouent la communauté archivistique et en tiennent compte dans l’énumération des domaines de recherche qu’ils proposent. Ainsi proposent-ils six domaines de recherche (voir tableau 66). Le premier concerne le point le plus controversé dans la communauté, soit la définition des archives (records) sous forme électronique. Le deuxième domaine de recherche s’intéresse à la politique de gestion des archives électroniques, politique qui englobe les études de coûts reliés à l’implantation d’un programme de gestion des archives électroniques dans une organisation. Le troisième et quatrième domaines de recherche se penchent sur les technologies de l’information, notamment en ce qui a trait à la création des documents en environnement bureautique ainsi que sur la dépendance entre matériel, logiciels, méta données et structure organisationnelle. Le cinquième domaine de recherche s’intéresse à tous les aspects de la conservation à long terme des documents électroniques (migration des données, obsolescence des équipements, etc.). Enfin, le sixième domaine porte sur les besoins des utilisateurs et sur le repérage de l’information consignée sur supports électroniques.

Tableau 66 Typologie des champs de recherche en gestion des archives électroniques

(David Bearman et Jennifer Trant)
 

Champs de recherche

Description du contenu

1

Définition du terme " records " sous forme électronique
  • Étude systématique des définitions en cours et de leurs concepts afférents (métadonnée, contenu, contexte, structure, etc.)

2

Politique de gestion des archives électroniques
  • Analyse de besoins
  • Études coûts/bénéfices

3

Création des archives électroniques en fonction du contexte organisationnel
  • Étude des activités qui génèrent des archives électroniques
  • Étude des besoins archivistiques des utilisateurs

4

Dépendance entre matériel, logiciels, métadonnées et structures organisationnelles
  • Étude sur l’intégrité des archives électroniques

5

Conservation à long terme des archives électroniques
  • Étude de la migration des données sur d’autres supports

6

Besoins des utilisateurs et repérage de l’information sous forme électronique
  • Étude des besoins d’information

En dépit de divergences mineures, les grands domaines de recherche en gestion des archives électroniques proposés par la littérature se recoupent ou, s’ils ne le font pas, se complètent. Ces domaines de recherche peuvent être très théoriques (Hedstrom) ou plus pratiques (Cox), mais tous délaissent l’angle traditionnel sous lequel la recherche en gestion des archives électroniques ne diffère pas, ou alors très peu, de la gestion des archives sur support papier.


2.8 Milieux d’archives

À l’instar des supports et types d’archives, les milieux archivistiques ne constituent des champs de recherche qu’en autant qu’ils soient étudiés dans leur globalité afin d’en établir, entre autres choses, une typologie. Sinon, il s’agit plutôt d’un aspect, d’une dimension qui s’ajoute à une fonction. Par exemple, l’évaluation des archives dans une institution d’enseignement relève malgré tout de la fonction " évaluation ", même si le fait qu’elle se pratique dans une institution particulière peut influencer la manière dont elle se fait. Mais le milieu d’archives n’en constitue pas moins un sujet de recherche qui se suffit à lui-même. Louise Gagnon-Arguin, pour sa part estime que les conditions changeantes dans lesquelles s’exerce la discipline archivistique constituent un axe de recherche qui, à lui seul, génère beaucoup d’écrits, surtout en ce qui a trait à " l’impact de l’informatique, particulièrement de la micro-informatique, sur l’information et des nouvelles exigences qu’elle pose " (1990, p. 273). Toutefois, comme nous l’écrivons ci-haut, cette préoccupation se retrouve plutôt dans la recherche relative aux technologies appliquées aux archives.


2.9 Problèmes particuliers relatifs aux archives

Puisque cet état de la question n’a pas pour but de recenser les écrits de recherche mais plutôt les écrits sur la recherche, nous ne saurions fournir une typologie exhaustive des domaines de recherche en archivistique. C’est ce qui explique pourquoi nous recourons à un domaine de recherche intitulé " problèmes particuliers des archives " pour compléter cette typologie. Ces " problèmes particuliers ", qui auraient pu tout aussi bien s’appeler " autres recherches ", constituent un domaine de recherche qui pourrait regrouper les études particulières sur les archives telles que les études sur l’éthique, la protection de la vie privée, l’accès à l’information, l’environnement, et autres. Nous sommes conscients qu’il s’agit là d’un moyen commode - mais nécessaire - de fermer la boucle.




| page précédente |
| TABLE DES MATIÈRES |
| page suivante |

| Présentation du projet | Description détaillée | Résultats de la recherche |
| Retour au menu du projet de recherche |

  Retour à la page d'accueil de Carol Couture Informations et commentaires :
carol.couture@umontreal.ca

Dernière mise à jour : 11 janvier 2000