J’aime la musique jazz, mais j’aime par-dessus tout jouer de la guitare jazz. En particulier, j’aime le côté physique indispensable à la création de la musique : le toucher de mes doigts sur les cordes et la touche d’ébène, le mouvement de ma main recourbée sur le manche, mes doigts tombant instinctivement dans les positions les plus complexes, l’exploration incessante de nouveaux accords et de nouvelles formules musicales dans les solos d’improvisation.

J’adore sentir l’instrument appuyé sur ma poitrine et percevoir les vibrations des notes émises par la guitare. Jouer de la guitare me ramène très profondément en moi-même, dans ma vie intérieure comme certains aime le dire, dans un endroit silencieux, sacré, un endroit où l’on entrevoit ce qu’on est réellement et où l’on réalise l’interconnexion de toutes choses.

Je suppose que ce phénomène existe dans tout acte de création lorsqu’on l’explore avec la plus profonde intégrité, avec sincérité et respect.