Chercheure-étudiante

Anne boucher

Maîtrise en voie d’obtention

« Le bonheur, c'est savoir ce que l'on veut et le vouloir passionnément » - Félicien Marceau

anne.boucher@moncanoe.com

Mon cheminement

Mon intérêt pour la communication organisationnelle ne date pas d’hier. À l’âge de 17 ans, j’ai eu la chance de travailler comme relationniste dans un théâtre d’été. Ayant alors eu la piqûre pour la communication, j’ai décidé, à la fin de mes études collégiales en sciences humaines, de faire un baccalauréat en sciences de la communication à l’Université de Montréal.

Au cours de mes études de premier cycle, en plus d’acquérir de bonnes bases théoriques en communication interne et externe, j’ai eu l’opportunité de prendre de l’expérience sur le terrain. Ainsi, j’ai été recherchiste-stagiaire à l’émission Salut, bonjour!, agente de communication à la fondation Historica, agente d’emploi au Centre de ressources humaines du Canada pour étudiants et assistante de recherche au Groupe de recherche sur les jeunes et les médias.

En 2002, suite à mon baccalauréat, je désirais approfondir mes connaissances et développer une expertise en communication interne. De ce fait, j’ai décidé de faire une maîtrise en communication organisationnelle sous la direction de Nicole Giroux. En plus de cheminer avec une excellente directrice, j’ai eu la chance d’obtenir une bourse du FQRSH. Toutes les conditions gagnantes étaient donc réunies pour acquérir une solide formation de deuxième cycle!

Mes intérêts de recherche

Mes intérêts de recherche sont surtout centrés autour de deux thématiques, soit les collectifs de travail et les émotions positives au travail.

D’une part, je m’intéresse beaucoup aux problématiques de groupe dans les organisations. Dans le cadre de la recherche que nous menons avec le groupe ERIGE, j’étudie plus spécifiquement la dimension réflexive des équipes de cercle de qualité.

D’autre part, dans le cadre de mon mémoire, je m’intéresse aux émotions positives au travail. Selon une approche phénoménologique, je tente de comprendre les expériences de plaisir, de satisfaction de joie, de bonheur, de « flow » et de « fun » que vivent certains employés.

Sommaire de mon projet de mémoire

En ces temps de coupures de budgets et de maximisation des profits, les employés vivent de plus en plus d'émotions négatives dans les organisations, de sorte que le travail constitue une expérience pénible et exigeante pour la grande majorité d'entre eux. Alors que la plupart des chercheurs essaient de comprendre cette expérience négative afin de la minimiser, ma recherche tente plutôt de comprendre l'exception afin de la favoriser, c'est-à-dire que je cherche à voir comment le travail peut être vécu par certains employés comme une expérience émotionnelle positive.

Les chercheurs du milieu organisationnel qui s'intéressent aux émotions positives telles que le plaisir, la satisfaction, l' « enjoyment », le « flow », la joie, le bonheur et le « fun » abordent ces émotions selon deux perspectives bien distinctes, soit l'approche séquentielle et l'approche de co-occurrence.

Selon l'approche séquentielle, les émotions sont générées par des stimuli endogènes et exogènes, de sorte que le bien-être de l'employé prend la forme d'une séquence de réactions affectives produites par différents facteurs, notamment certaines caractéristiques de l'individu, de la tâche et du contexte organisationnel.

À l'opposé, d'après la perspective de co-occurrence, les émotions positives émanent d'un mode d'engagement particulier de l'employé dans son travail, de sorte que les émotions qui se dégagent de cette implication sont co-occurrentes avec le processus-même de travail.

Bien qu'elle soit peu présente dans la littérature, la perspective de co-occurrence nous semble la plus pertinente pour étudier les émotions positives au travail, parce qu'elle reconnaît la participation active de l'employé, de même que le rôle primordial que joue la communication verbale et non-verbale dans ce phénomène. En effet, cette perspective nous fait voir que l'expérience émotionnelle positive procède de la façon dont l'employé est présent et accomplit son travail en communiquant avec les autres.

Cependant, comme la dimension communicationnelle de l'engagement au travail est plutôt abordée implicitement dans la littérature, notre étude tentera de voir comment l'employé s'engage dans la communication avec autrui pour performer son travail, l'amenant ainsi à vivre son travail comme une expérience émotionnelle positive.

Pour répondre à cette question, nous utiliserons une méthodologie phénoménologique. Nous réaliserons des entrevues semi-dirigées et des journaux de bord avec cinq cols blancs reconnus par leurs collègues pour vivre une expérience émotionnelle particulièrement positive au travail.

Bibliographie sommaire

André, C. (2002). Vivre heureux. La psychologie du bonheur. Paris : Odile Jacob.

Bartel, C. et Saavedra, R. (2000). The collective construction of work group moods, Administrative Science Quaterly, 45 (2), 197-231

Bastien, D. T. et Hostager, T.J (1992). Cooperation as communicative accomplishment : a symbolic interaction analysis of an improvised jazz concert. Communication studies, 4, 92-104.

Baudelot, C. et Gollac, M. (2003). Travailler pour être heureux. Le bonheur et le travail en France. Paris : Fayard.

Boucher, A. (2003). Quand le changement vous change, vaut-il mieux changer le changement?. Document non-publié.

Cabanac, M. (1995). La quête du plaisir: étude sur le conflit des motivations. Montréal: Liber.

Csikszentmihalyi, M. (1990). Flow. The Psychology of Optimal Experience. Steps Toward Enhancing the Quality of Life. New York: Harper Perennial.

Deschamps, C. (1993). L’approche phénoménologique en recherche. Comprendre en retournant au vécu de l’expérience humaine. Montréal : Guérin Universitaire.

Dolan, S., Lamoureux, G., & Gosselin, É. (1995). Psychologue du travail et des organisations. Montréal: Gaëtan Morin.

Domagalski, T. (1998). Experienced and expressed anger in the workplace. Non-publié.

Domagalski, T. (1999). Emotion in Organizations: Main Currents. Human Relations, 52(6), 833-852.

Eisenberg, E. (1990). Jamming. Transcendence through organizing. Communication Research, 17(2), 139-164.

Fine, G. A. (1990). Organizational Time: temporal demands and the experience of work in restaurant kitchen. Social Forces, 69(1), 95-114.

Fineman, S. (1993). Organizations as Emotional Arenas. In S. Fineman (Ed.), Emotion in Organizations (pp. 8-35). Newbury Park: Sage.

Giroux, L. (1995). Extrait d’un travail sur l’approche phénoménologique en recherche. Non-publié.

Gosselin, E. et Dolan, S.L. (2001). Perspective historique de la satisfaction au travail : les avatars d’un concept. Document de recherche 2001-5. Université du Québec à Hull.

Gray, E.K. et Watson, D. (2001). Emotion, mood and temperament: similarities, differences and a synthesis. In R.L. Payne et G.L. Cooper (Ed), Emotions at work. Theory, research and applications in management. (pp.22-43)

Heckman, F. (1997). Designing organisations for flow and adaptability. In N. Hamson (Ed.), After Atlantis: Working, managing and leading in turbulent times (pp.27-65). Newton : Butterworth Heinemann.

Henderson, S.J. (2000). ‘Follow your bliss’: A process for career happiness. Journal of Counseling & Development, 78, 305-315.

Hochschild, A. R. (1979). Emotion work, Feeling rules, Social structure. American Journal of Sociology, 26 pages.

Hudson, R. (1991). The active worker: compliance and autonomy at the workplace. Journal of contemporary ethnography, 20 (1), 47-78.

Huneman, P. et Kulich, E. (1997). Introduction à la phénoménologie. Paris : Armand Colin.

Jackson, S. (2000). Joy, fun and flow state in sport, Emotions in sport, (pp. 135-155).

Jernigan, I. E., Beggs, J., & Kohut, G. (2002). Dimensions of work satisfaction as predictors of commitment type. Journal of managerial psychology, 17(7), 564-579.

Kegan, R. (1982). The evolving self. Problem and process in human development. Cambridge, Mass : Harvard univesity press

Kets de Vries, M. (2001). Creating authentizotic organizations: Well-functioning
individuals in vibrant companies. Human Relations, 54(1), 101-111.

Kvale, S. (1996). InterViews : An introduction to qualitative research interviewing. Thousand Oaks: Sage.

Lincoln, Y. S. et Guba, E.G. (1985). Naturalistic Inquiry. Newbury Park : Sage.

Lipiansky, Edmond-Marc (1993). L’identité dans la communication. Communication et langages, 97, 3e semestre, 31-37.

de Man, H. (1930). La joie au travail. Enquête basée sur des témoignages d’ouvriers et d’employés. Paris : Librairie Félix Alcan.

Manion, J. (2002). Joy at work as experienced, as expressed.Thèse déposée au Fielding Graduate Institute.

Orange, D.M. (1995). Experience: Given and Made. Dans Emotional Understanding, Studies in psychoanalytic epistemology. New York: The Guilford Press.

Podilchak, W. (1991). Distinctions of fun, enjoyment and leisure. Leisure Studies, 10, 133-148.

Pescosolido, A. (2001). Emotional intensity in groups. Department of organizational behavior, Case Western Reserve University.

Québec Science (2003). Comment le travail rend fou : la détresse professionnelle atteint des sommets au Québec. Mars 2003.

Ramsland, S.E. (1994). The phenomenology of flow in work. Thèse déposée au Graduate School of Education Rutgers, The University of New Jersey.

Richards, D. (1995a). Artful Work: Awakening joy, meaning and the commitment in the workplace. San Fransisco: Berrett-Koelher Publishers.

Richards, D. (1995b). Artistery and the experience of joy. Journal for Quality and Participation, 18(7), 6-9.

Roy, D. (1990 (article original de 1959)). Banana time: job satisfaction and informal interaction. In S. Corman (Ed.), Foundations of organizational communication : A reader (pp. 103-115). Longman : New York.

Stanley, R. et Burrows, G. (2001). Varieties and functions of human emotions. In R.L. Payne et G.L. Cooper (Ed), Emotions at work. Theory, research and applications in management. (pp.3-19)

Stearns, C.Z. & Stearns, P.N. Anger : The struggle for emotional control in America’s history.Chicago : The University of Chicago Press.

Worthington, C.H. (1994). Beyond job satisfaction : The phenomenon of joy in work. Thèse déposée au College of Education, Georgia State University.

Wrzesniewski, A. et al. (1997). Jobs, careers and callings: People’s relations to their work. Journal of research in personality, 31, 21-33.